Un habit digne

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« Fais des vêtements sacrés pour ton frère Aaron, pour la dignité et la beauté… Ils seront utilisés pour le consacrer et faire de lui un prêtre pour Moi. » (Exode 28: 2-3)

Pourquoi portons-nous des vêtements ?

Le vêtement a un double objectif. Sa première fonction est utilitaire, nous protégeant des éléments – le froid et la pluie, le vent et le soleil. À cet égard, nos vêtements correspondent à la fourrure des bêtes et aux plumes des oiseaux. Sauf que les animaux les ont en mieux. Ils n'ont jamais besoin de changer de vêtements ou de s'inquiéter d'acquérir de nouveaux vêtements lorsqu'ils s'usent ou ne leur vont plus. Leur garde-robe vient naturellement.

La deuxième fonction des vêtements, en revanche, est propre aux humains. Notre tenue vestimentaire affecte notre état d'esprit ; elle influence notre perception de nous-mêmes et l'image que nous souhaitons projeter. Nous nous sentons mal lorsque nous portons des vêtements peu attrayants ou mal ajustés, et nous nous sentons bien en portant des vêtements assortis. Nous nous sentons à l'aise dans des vêtements décontractés et dignes dans des vêtements de cérémonie.

Ce deuxième aspect du vêtement a une grande valeur éthique. Il met l'accent sur les qualités qui nous séparent des animaux et sur leurs simples besoins physiques. Cela nous permet d'atteindre un sens accru de sainteté et de dignité. En nous couvrant la tête, en portant des vêtements modestes et en accomplissant les mitsvotes des téfilines et du tsitsit, nous approfondissons notre conscience de la présence de D.ieu.

La punition de David
 

Quand le roi David était vieux, vivant dans son palais froid de Jérusalem, il était incapable de se réchauffer en hiver, peu importe le nombre de couches de vêtements qu'il portait (I Rois 1). Pourquoi les vêtements ne gardaient-ils plus le roi au chaud ?

Le Talmud explique que David a été puni dans sa vieillesse pour un acte qu'il avait accompli plusieurs années auparavant. Lorsque le roi Chaoul chassait David dans les grottes du désert de Judée, David coupa subrepticement le coin du manteau du roi Chaoul pendant que celui-ci dormait. Pour cet acte de manque de respect envers les vêtements, David a payé un lourd tribut. « Celui qui traite les vêtements avec mépris ne pourra finalement pas en tirer profit ». (Berah’otes 62b).

À la lumière de notre analyse des vêtements, la punition du roi David devient plus claire. Les deux aspects du vêtement – ses fonctions utilitaire et éthique – sont interdépendants. Si nous n'apprécions pas la contribution du vêtement à la dignité humaine et à la moralité, nous élevant au-dessus des animaux, alors nous négligeons son avantage principal. Ce n'est qu'en raison de sa valeur spirituelle d'acquérir des traits raffinés que nous apprécions également ses bienfaits physiques – apportant chaleur et confort. Si les vêtements avaient été faits uniquement pour nous protéger des éléments, nous aurions mieux fait avec un bon manteau de fourrure.

Lorsque David a déchiré les vêtements royaux, il a déprécié le but principal des vêtements. Sa punition démontre que, dépouillé de sa fonction éthique, le vêtement perd sa vraie valeur. Auquel cas même sa valeur utilitaire est perdue.