Un confort inconfortable

Souccot a toujours été l'une des fêtes les plus difficiles pour moi. Cela ne me dérange pas trop de construire la Soucca ; c'est le fait de manger et de dormir dedans qui me pose problème. De manger hors de la maison jusqu’aux moustiques et aux abeilles, je n'aime pas vraiment les repas dans la Soucca. Fini le petit-déjeuner rapide du matin avec les enfants lorsque nous devons le faire dans la Soucca. Quant à dormir dedans, faites sans moi pour le moment. Je déteste le camping, des insectes et de la faune aux sacs de couchage inconfortables. L'idée de dormir dans la Soucca ne m'a pas encore séduit. J'ai toujours dis que je pouvais gérer une journée d'activités de plein air comme la randonnée et le canoë si, à la fin de la journée, je me retrouvais dans ma chambre d'hôtel avec un lit confortable et le chauffage ou la climatisation.

J'en étais donc là, quand la fête de Souccot est arrivée, essayant de trouver la joie dans la mitsva de Soucca. Je ressens beaucoup de pression pour réussir à en profiter, à la fois parce que je sais que c'est ce que veut vraiment le judaïsme et parce que je veux que mes enfants me voient en profiter, afin qu’ils veuillent suivre mes traces. Mais en raison de ma minutie avouée, j'ai lamentablement échoué au cours des trois premiers jours de la fête. J'étais impatient avec mes enfants, leur criant dessus quand leurs propres plaintes devenaient trop lourdes à supporter. J'étais mal assis à table, sentant constamment des piqûres de moustiques fantômes, recherchant constamment a écraser mon prochain attaquant mortel. J'ai trop mangé pour aider à passer le temps et détourner l'attention de mon propre malaise.

Au cours de la troisième journée de Chol Hamoed, j'ai finalement décidé de parler de la situation avec Hachem dans ma hitbodedoute. Je lui ai posé la question séculaire que mon Yetzer a toujours eue : nos Sages ont toujours enseigné que m'asseoir dans la Soucca me rappelle de faire confiance et de croire uniquement aux bons soins d'Hachem. « Comment s'asseoir dans la Soucca est-il censé accomplir cela alors que Tu n'éloignes même pas les moustiques ?! » Je lui ai demandé de me montrer comment je pourrais trouver un sens et de la joie à cette fête pour ma propre croissance et mon développement.

A ce moment, Hachem a tourné mes pensées vers mon intérêt récemment accru pour la Aliyah. Depuis que je suis entré dans la Emouna, j'ai convenu intellectuellement qu'un élément de ma fin de parcours dans ce monde serait de déménager en Israël. Mais ma femme n'a aucun intérêt à déménager et j'ai toujours été heureux d'accepter cela. Je m'étais récemment demandé : « Pourquoi ne suis-je pas plus intéressé à déménager en Israël ? Pourquoi ne pas la pousser davantage à bouger? Et plus précisément, « Que faudrait-il pour que je veuille déménager ? » Instantanément, j'ai su la réponse à cette dernière question. Cinquante millions de dollars. La triste vérité est que je sais que si je gagnais au loto et que je n'avais aucun souci financier, je pousserais davantage ma femme vers l'idée de quitter les États-Unis.

Avec cette réponse, j'ai réalisé que ce qui me manquait vraiment, c'était la confiance financière en Hachem. Depuis, Il m'aide à grandir dans ce domaine, mais c'est pour un autre article. Ce qui m'a frappé au cours de cette séance d’hitbodedoute de Chol Hamoed, c'est que je suis resté sur le montant initial que j'avais prononcé : cinquante millions de dollars. Pourquoi autant ? Un million ou deux de moins ne nous permettraient-ils pas de bouger sans trop de soucis ? Hachem m'a aidé à réaliser qu'une partie de ma peur était liée à ma qualité de vie. Une partie de moi ne voulait pas bouger parce que j'aime vraiment tout le matérialisme et la qualité de vie que j'apprécie ici à Teaneck. Une partie de moi croyait qu'Hachem s'assurerait que nous survivions en Israël. Nous aurions de la nourriture, des vêtements, un endroit où vivre, etc.

Mais je ne suis pas prêt à abandonner mon niveau de vie quatre / cinq étoiles. C'est pourquoi je voulais au préalable une si grosse somme d'argent. Cela me donnerait le faux sentiment de sécurité que je pourrais vivre en Israël selon les normes auxquelles je suis habitué.

En résumé, mon problème est que je ne suis pas à l'aise avec la volonté d’Hachem quand je suis mal à l'aise. Alors que je réfléchissais à tout cela dans ma hitbodedoute, Hachem a fait surgir la pensée dans mon cerveau, « C'est le but de Souccot ! » Souccot peut être mon stage pratique pour faire volontiers la Volonté d’Hachem même lorsque je suis mal à l'aise ! Je quitte l'environnement confortable de ma maison pour apprendre à Le servir dans l'inconfort ! La Halakha (loi juive) semble même soutenir cela parce que la règle est que quiconque est affligé en étant dans la Soucca est absous de le faire ! C'est comme si Hachem disait : « Entraîne-toi à être en dehors de ta zone de confort et quand cela devient trop difficile, retourne à l'intérieur. »

J'ai remercié Hachem pour cette idée de la façon de mieux observer cette importante fête. Je suis heureux d'annoncer que je me suis beaucoup plus amusé pendant les derniers jours, sachant qu'ils m'aidaient à m'entraîner à un niveau plus élevé de service Divin.