La harpe éternelle

Serah’ bat Acher a joué un rôle déterminant dans la réunion entre Yaakov et Yosef ; elle a également joué un rôle central dans la délivrance du peuple juif de l'exil égyptien…

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hanna bracha Siegelbaum

Posté sur 20.12.20

Serah’ bat Acher a joué un rôle déterminant dans la réunion entre Yaakov et Yosef ; elle a également joué un rôle central dans la délivrance du peuple juif de l'exil égyptien…

 

 

Serah’ bat Acher – Ses jours ont été doublés et multipliés

 

Serah’ est la seule petite-fille et la seule femme, en dehors de la famille immédiate de Yaakov, incluse dans le compte des soixante-dix âmes de la maison de Yaakov qui sont descendues en Égypte. « Les enfants d'Acher… et Serah’ leur sœur » (Béréchit 46:17). Son nom apparaît à nouveau deux cent cinquante ans plus tard parmi les noms de la famille d'Acher qui devait recevoir une part en terre d'Israël : « La fille d'Acher était Serah’ » (Bamidbar 26:46). Rachi remarque : « Parce qu'elle était encore en vie, elle est comptée ici. » Acher a eu la chance que sa vieillesse soit comme les jours de sa jeunesse (Devarim 33:24). Cependant, la durée de vie de Serah’, sa fille, dépassait de loin celle de tous les autres membres de sa tribu, y compris son père. La signification de son nom correspond à son extraordinaire longévité. Le nom « Serah’ » signifie l’action de tordre, traverser, ficeler, lacer, étirer, étaler, pendre et être traîné. Ainsi, nos Sages racontent qu'elle s'appelait Serah’ parce que « chéserah’ou v'nitrabou yéméha » – ses jours ont été jumelés et multipliés.

 

Relier les transitions d’Israël

 

Serah' a joué un rôle clé dans la descente des enfants d'Israël en Égypte. Les frères de Yosef se demandaient comment révéler au mieux à leur père vieillissant que son fils préféré était toujours en vie, sans le choquer par cette nouvelle stupéfiante. Selon notre tradition, Serah', la fille d'Acher, a résolu leur problème. En jouant doucement de la harpe et en chantant, « Yosef est toujours vivant, Yosef est toujours vivant, Od Yosef H’aï », elle a ravivé l’esprit de Yaakov, son grand-père. De cette manière, Serah' a contribué à réunir Yaakov avec Yosef et à amener toute sa famille en Égypte. Serah' a également joué un rôle central dans la délivrance du peuple juif de l'exil égyptien. C'est elle qui a assuré aux enfants d'Israël que Moché était leur véritable rédempteur. Ils avaient une tradition reçue de Yaakov, que tout rédempteur qui viendrait et dirait : « Pakod Pakadeti Et’h’em » (« Je vous ai sûrement rendu visite ») serait reconnu comme un véritable rédempteur. Yaakov a transmis ce secret à Yosef, Yosef à ses frères et Acher, le fils de Yaakov, a transmis le secret à sa fille, Serah', qui était encore en vie à l’époque de Moché. Par conséquent, le peuple juif a immédiatement cru Moché lorsqu'il a prononcé cette phrase (Shemot Raba 5:13). Le Maharzav commente que tout comme Serah' était encore vivante au moment de la rédemption de l'Égypte, elle continuera d'exister dans le futur.

 

La paix et la foi d’Israël

 

Selon Béréchit Raba 94: 9, la vie de Serah' a continué pendant le royaume du roi David. Elle était la femme sage qui a empêché une guerre civile en Israël, comme il est dit dans le deuxième livre de Samuel 20: 16-20 : « Alors une femme sage a pleuré hors de la ville (…) Quand il s'est approché d'elle, elle a dit : Êtes-vous Yoav ? Selon le Midrach, elle lui a dit : en provoquant des effusions de sang parmi Israël, vous ne vivez pas à la hauteur de votre nom Yoav, qui signifie un père pour Israël. Quand Yoav a demandé : « Qui êtes-vous ? » Elle a répondu : « Je suis la paisible et fidèle d'Israël » (ibid. 19). « Je suis celle qui a complété le compte d'Israël en Égypte. Je suis celle qui a relié le fidèle Yosef à Moché. (…) Comment pouvez-vous désirer tuer une ville et moi, qui suis mère en Israël ? » (ibid.). Immédiatement, Yoav répondit et dit : « Loin de là, loin de moi… » (ibid. 20). De cette manière, Serah' a soutenu le royaume de David contre la rébellion de Sheva ben Bichri, le dernier mouvement de résistance au royaume de David.

 

Au-delà des divisions

 

L'implication continue de Serah' dans l'unité d'Israël s'étend même à l'époque du Talmud : « Rabbi Yoh’anan était assis et apprenait de quelle façon l'eau s’était changée en un mur pour Israël, au moment de la division de la mer. Il avait mal compris que c'était comme une clôture en bois. Puis Serah' a jeté un coup d'œil du jardin d’Éden et a dit : « J'étais là, et les eaux n'étaient rien d'autre que des fenêtres claires et éclairées » (Yalkout Shimoni, Samuel 20, 152). Serah' ne tolérait aucune séparation entre les tribus. Selon elle, lorsque le peuple d'Israël a traversé la mer des jongs, il n'y avait ni mur, ni clôture en bois. Sans divisions, les différentes tribus se voyaient clairement en passant. Tout comme elles sont descendues en Égypte tel un seul peuple, elles sont sorties d'Égypte comme un seul peuple, se voyant à travers des fenêtres éclairées. En dépassant les divisions d'Israël, Serah' a été en mesure de guider le peuple juif à des moments cruciaux de notre histoire. Elle a complété le nombre de personnes qui sont allées en Égypte, a annoncé le bon moment pour le départ de l'Égypte et a écrasé la dernière résistance contre le roi David. L'existence continue de Serah' affirme que la quête d'unité et de paix est toujours vivante au sein de la femme juive. Serah' transmet la mélodie de la vie et de la rédemption à travers les femmes justes de chaque génération. Joignons-nous à son air calme mais puissant…

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