La prière de la Neïla à Yom Kippour

Au cours de ces dix jours incroyables, nous sommes devenus si proches ! C'est pourquoi je tiens à vous accorder une audience privée. Alors s'il vous plaît, entrez...

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 29.09.22

La Neïla est la cinquième et dernière prière de Yom Kippour. En un jour ordinaire, nous prions trois fois : le soir, le matin et l’après-midi. Le samedi, les jours fériés et Roch Hodech, nous avons une quatrième prière supplémentaire, moussaf. Il n’y a qu’à Yom Kippour que nous avons une cinquième prière.

Neïla signifie « verrouillage » et indique donc la fin des dix jours de pénitence. Le fait que la porte soit verrouillée devant nous est une image discordante, destinée à nous motiver à intensifier nos prières avant qu’il ne soit trop tard. Un des hassidim de Rabbi Nah’man a enseigné une image plus douce de la fermeture des portes. C’est comme si D.ieu disait à chaque individu : En ces jours incroyables, nous sommes devenus si proches, c’est pourquoi je tiens à vous accorder une audience privée. Alors s’il vous plaît entrez et fermez la porte derrière vous. En d’autres termes, nous sommes à l’intérieur de la porte, pas à l’extérieur ! Il y a une allusion subtile et paradoxale à cela du fait que l’arche est en fait maintenue ouverte tout au long de la prière, un autre aspect unique de la Neïla.

L’image d’être à l’intérieur symbolise en réalité la nature même de la Neïla. On nous enseigne qu’il existe cinq niveaux d’âme : le nefech, l’âme « animale »; le rouah’, l’aspect émotionnel de l’homme ; la néchama, la composante intellectuelle ; la h’aya, le pont entre l’âme consciente et subconsciente ; et la yeh’idah, le lieu où l’âme humaine s’unit à son origine divine.

La yeh’idah, le cinquième et plus haut niveau de l’âme, se manifeste par une foi pure, une dévotion sincère et complète et la volonté de tout sacrifier pour D.ieu. La Neïla active cet aspect le plus élevé de l’homme. C’est le moment décisif et déterminant où nous rassemblons une dernière fois toutes nos forces intérieures pour exprimer les aspirations les plus profondes de notre être devant notre Créateur.

Yom Kippour, qui signifie littéralement le jour des expiations, est explicitement mentionné pour la première fois dans le Lévitique. Tout au long de sa description dans la Torah, l’idée d’expiation se répète continuellement, se terminant par les mots : « Et ce sera un statut perpétuel pour vous de faire l’expiation pour les enfants d’Israël de tous leurs pêchés, une fois par an. »

Avec une description détaillée du service du Grand Prêtre dans le Temple en ce jour saint, la Torah nous ordonne d ‘« affliger » nos âmes. La tradition orale explique qu’ « affliger » l’âme signifie ne pas manger ni boire, ne pas oindre la peau d’huile, ne pas porter de chaussures en cuir et ne pas s’engager dans des relations conjugales. S’abstenir de ces cinq actions physiques nous sépare des besoins du corps et au lieu de cela, nous nous concentrons uniquement sur l’âme et les questions spirituelles.

Bien que le jour même ne soit pas mentionné dans la Torah écrite, il est expliqué dans la tradition orale que Moché (Moïse) est descendu du mont Sinaï avec les deuxièmes tables contenant les dix commandements, le jour de Yom Kippour. Cela symbolisait le pardon de D.ieu au peuple juif après le terrible pêché du veau d’or, qui avait amené Moché à casser les premières tables. Par conséquent, le premier Yom Kippour dans le désert, qui a précédé les lois données dans Vayikra, a été un jour de grande joie, de pardon et d’expiation. Cette énergie est imprimée sur tous les Yom Kippour ultérieurs.

L’adoration du veau d’or représente la perversion ultime de la physicalité, tandis que « l’affliction » de l’âme rectifie cette mauvaise utilisation du monde matériel. Bien qu’aujourd’hui nous « affligions » nos âmes, c’est finalement un jour de grande joie, car quoi de meilleur que de recevoir le pardon, l’expiation et la chance de recommencer à zéro ?

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