La gratitude mène à la joie

Les gens qui ne sont pas heureux se plaignent constamment. Souvent, ils ne sont pas reconnaissants envers ceux qui les aident...

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la Rabbanite Zelda Rosenthal

Posté sur 19.10.21

Dans mon article précédent, j'ai partagé avec vous l'importance du hakarath hatov, (gratitude), qui est la première étape vers kiboud av véÈm, (honorer ses parents). Une fois que nos enfants comprennent et ont internalisé ce concept de base, l'unité familiale – grâce à l'aide de D-ieu – se vit d'une façon harmonieuse.
   
Je voudrais continuer sur cette lancée en me focalisant plus particulièrement sur un autre chi'our (leçon) – donné par mon père, le Rav Chmouel Scheinberg, z.ts.l. – et intitulé : "Réflexions sur la relation entre la gratitude (hakarath hatov), la sim'ha (joie) et 'ahavath Hachem (l'amour de D-ieu).
    
Avant les jours de fêtes de Roch Hachana et de Yom Kipour, nous lisons la paracha qui contient les tora'hoth – la longue liste des souffrances que le peuple juif a enduré pendant de nombreuses années. Dans cette paracha, la Tora explique la raison de toutes ses tragédies : "Parce que vous n'avez pas servi D-ieu avec joie."
 
Même s'il est certain que la sim'ha (joie) est un élément vital de l''Avodath Hachem (le Service divin), pour quelle raison l'absence de joie aboutie à un malheur et à des malheurs tels que ceux exposés dans les tora'hoth ?
 
Pour comprendre l'importance de la joie, ayons un regard sur ce qui arrive aux gens qui ne sont pas joyeux, qui ne sont pas heureux. Les gens qui ne sont pas heureux se plaignent constamment. Souvent, ils ne sont pas reconnaissants envers ceux qui les aident ; cet attribut est connu sous le nom de “kafouy tov” (l'ingratitude, qui est l'opposé du hakarath hatov). Ceci fut l'erreur tragique des juifs dans le midbar (le désert), lorsqu'ils se plaignirent de la manne (la nourriture envoyée du ciel par D-ieu), au lieu d'être reconnaissants.   
 
Selon Sforno (commentateur du 15ième/16ième siècles de la Bible), cette plainte continue – ainsi que le manque de gratitude envers Hachem – sont la source de nombreuses tragédies énumérées dans la paracha Haazinou (Deutéronome 32:6). Dans cette paracha, nous sommes décrits comme étant un "'am nével " (“un peuple insensé”). Sforno traduit cette expression par : "une nation méprisable qui nie – plutôt que d'admettre – la gratitude qu'elle devrait avoir pour les nombreux actes de bonté de Hachem.”
 
Pour quelle raison les gens se plaignent-ils continuellement ?
 
Pourquoi ne sont-ils jamais reconnaissants et heureux ?
 
La réponse est simple : un manque d'ahavath Hachem, (amour de D-ieu). Lorsque j'aime vraiment quelqu'un, je le perçois sans aucun défaut. Aucun parent ne se focalise sur les défauts de son enfant chéri. Si nous aimons  Hachem de la façon dont nous devrions, si nous pouvions seulement commencer à nous inspirer de la description de l'ahavath Hachem de Chlomo Hamelekh (le Roi Salomon) : "Je suis malade d'amour" (en d'autres termes, un amour aveugle pour le tout-puissant), alors nous ne nous plaindrions pas, nous se serions pas ingrats.
   
Nous pouvons maintenant comprendre pourquoi la terrible punition qui est décrite dans le tora'ha est donnée à ceux qui ne servent pas Hachem joyeusement. Un manque de joie est le signal que notre relation avec Hachem est défectueuse. Une mistwa (commandement) que nous faisons sans joie est synonyme d'un manque de hakarath hatov (gratitude) et d'une manière de vivre dépourvue d'ahavath Hachem (amour de D-ieu).
   
Maintenant que nous comprenons les bases d'une vie sans joie, découvrons comment ramener la joie dans notre 'Avodath Hachem.
 
* Premièrement, réfléchissons et prenons à coeur ce qu'on a fait de mal. David Hamelekh (le Roi David) affirme que "seulement ceux qui ont un coeur honnête peuvent se réjouir." La tora'ha (la souffrance) ne met pas seulement en évidence un coeur sans sim'ha, mais également le fait que nous échouons à servir Hachem avec bon coeur. Dés qu'on a rétabli une relation d'amour avec Hachem – et que nous retrouvons la joie d'observer Ses mitswoth – nous pouvons tout doucement retrouver Son chemin.
 
Dans ce cas, nous pouvons inverser le processus dangereux qui nous avait éloigné d'Hachem et nous a fait tellement souffrir, lorsque nous avons réalisé que le manque d'ahavath Hachem nous avait conduit à devenir ingrats et malheureux. 
   
* Méditons sur les choses pour lesquelles nous devons être reconnaissants, sur tous les merveilleux cadeaux qu'Hachem nous a offerts et qu'Il nous offre continuellement (hakarath hatov). Cela rallumera notre amour naturel pour Hachem. Ceci, en retour, nous conduira à servir Hachem dans la joie.
 
* "Je suis pour mon Bien aimé et mon Bien aimé est pour moi" (Cantique des Cantiques 2:16).  Un grand rabbin commente : "Si je pouvais déterminer jusqu'à quel point Hachem m'aime (mon Bien aimé est pour moi), je mettrais tout simplement en valeur combien je L'aime (je suis pour mon Bien aimé)."
           
C'est notre devoir sacré de se focaliser sur ces traits de caractères qui nous amènerons à éprouver de l'amour pour Hachem, de la joie, et surtout la mida de hakarath hatov, la gratitude. Selon le sefer ha'Hinoukh (le “Livre de l'éducation”), nous pouvons atteindre la qualité de hakarath hatov envers Hachem à travers nos sentiments de gratitude pour nos amis et aussi – et surtout – pour nos parents. Dans ce dernier cas, ce sentiment revêt la forme de la mitswa du kiboud av vaÈm (le respect de nos parents).
 
Avec l'aide de Hachem, nos efforts pour se rapprocher de Lui en réévaluant et en perfectionnant nos midoth seront récompensés par le succès.
 
*  *  *
 
Dans le deuxième chapitre de mon livre "Precious Jewels," (“Pierres précieuses”), je raconte une histoire qui est arrivée à ma fille Devora, qui est maintenant mariée et a de grands enfants.
 
Un certain jour, Devora arriva de l'école et me dit : "Maman, aujourd'hui notre maîtresse nous a dit que Roch Hachana est un yom tov (jour de fête) très sérieux et effrayant." Au regard de ma fille, je m'aperçus que cette frayeur l'avait énormément troublée.
 
J'enseigne à mes enfants et étudiants d'une manière différente. Au lieu de les "effrayer" à propos de Roch Hachana, je leur dis : "Les enfants, vous savez, dans quelques semaines, nous célèbrerons Roch Hachana, le début de la nouvelle année. Lorsque nous prions, faisons techouva (repentir) et que donnons la tsédaqa (charité), non seulement Hachem nous pardonne nos fautes, mais aussi nos coeurs se sentent heureux.
 
Même si à Roch Hachana nous sommes en effet tous jugés et nous prions tous pour obtenir un bon jugement, ce n'est pas seulement un moment sérieux, mais c'est aussi un yom tov joyeux. Hachem effacera nos péchés parce que nous ferons techouva. Lorsque nous commencerons la nouvelle année, nos nechamoth (âmes) seront pures."
 
Si on élève nos enfants avec ahava (amour) et sim'ha (joie), ils reflèterons notre image comme dans un miroir. Chaque jour, Hachem vérifie dans notre coeur si nous sommes sincères. Quand Hachem voit que nous essayons vraiment, Il nous donne la hatsla'ha (le succès) pour atteindre notre but.

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