Coutumes d’été

Durant les trois semaines, de nombreux 'hassidim breslev ont la coutume de s'asseoir sur le sol les jours de semaines à midi pour réciter le Tiqoun 'Hatsoth...

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David Sears et David Zeitlin

Posté sur 06.04.21

Coutumes et pratiques breslev, passé et présent (coutumes d'été)
 
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Le 20 du mois de sivan
 
* Le 20 du mois de sivan de l'année 1171, 34 juifs et 17 juives ont été brûlés sur un bûcher à Blois en France, suite à une calomnie. Rabbénou Tam a déclaré un jeûne afin de marquer cet événement. Presque cinq cents ans plus tard – en 1648 – 6 000 juifs ont été assassinés durant les massacres de Chmielnicki. Beaucoup de livres de prières contiennent des prières spéciales, les Séli'hoth, qui commémorent ces événements.   
 
C'était la coutume à travers l'Ukraine et la Russie, ainsi que dans la communauté breslev, de réciter les Séli'hoth le vingtième jour du mois de sivan. Ces dernières années la coutume a été négligée. Cependant, Rabbi Nathan la mentionne dans le Liqouté Halakhoth.
 
(Voir le Liqouté Halakhoth, Chlou'hin 5:36 ; 'Hovel be'Havéro 3:7, 9. Les Séli'hoth pour le 20 sivan sont imprimées dans le sidour “Téfila Yéchara-Berditchev” et ailleurs.)
 
Le huit de tamouz
 
* A Ouman, les Séli'hoth étaient récitées le huit du mois de tamouz, date à laquelle des milliers de juifs, hommes, femmes et enfants, ont été massacrés lors du soulèvement de Haidamak. Cependant, ce minhag est aussi tombé en désuétude.     
 
* Rabbi Avraham Sternhartz jeûnait le 20 de tamouz (Rabbi Avraham Chim'on Bourchtein, au nom de Rabbi Moché Bourchtein)
 
Le 23 de tamouz
 
* Le 23 de tamouz est l'anniversaire commémoratif du rabbin Guédalia Aharon Kenig, un proche talmid de Rabbi Avraham Sternhartz et fondateur de la communauté breslev de Tsfat. Le rabbin Guédalia était une légende à son époque pour son amour pour chaque juif, son incroyable patience et sa sagesse à comprendre les gens, ainsi que sa connaissance dans toutes les sphères de la Tora et plus particulièrement ses aspects les plus cachés. Il a édité et publié plusieurs ouvrages écrits par d'autres 'hassidim breslev, y compris “Tovoth Zikhonoth” de son professeur Rabbi Avraham Sternhartz et “Liqouté Even – Téfila Ha-Boqer ” du Rav Ephraïm ben Naftali, ainsi qu'un travail original, “'Hayé Néfech”, à propos de la nature et du rôle du Tsadiq.      
 
* Le 23 de tamouz est aussi la commémoration du kabbaliste du seizième siècle Rabbi Moché Cordovéro de Tsfat, auteur de “Pardès Rimonim, Tomer Dévora, Or Né'érav” et d'autres travaux mystiques importants ; il était un véritable Tsadiq avec qui Rav Guédalia a partagé de profondes affinités durant toute sa vie.
 
Le rabbin Eléazar Kenig, ses frères et d'autres compagnons d'étude, ont l'habitude de visiter la tombe de Rav Guédalia au “Mont des Olives” à Jérusalem pour son jour anniversaire du décès ; ils y récitent les Tehilim (Psaumes) et demandent miséricorde en son mérite.
 
Le cinq de av
 
* Le 5 du mois de av est le jour anniversaire du décès du ARI zal (Rabbi Yits'haq Louria Ashkenazi ) de Tsfat, universellement reconnu comme le dignitaire principal et maître de kabbale de tous les 'hassidim, lituanien et kabbalistes séfarades. Son enseignement a été écrit par son plus proche disciple, le Rabbi 'Haïm Vital (Calabrese) et consiste principalement en l'ouvrage “Huit Portes,” y compris la pierre de fondement de son enseignement: le “Etz 'Hayim”.
 
A Tsfat, la hilloula (coutume qui consiste à se rendre sur les tombeaux de Tsadiqim  le jour anniversaire de leur mort et de commémorer ce jour anniversaire au moyen d'une cérémonie festive au cours de laquelle on lit des Psaumes et autres textes sacrés (comme le Zohar) du ARI zal ) attirent des milliers de visiteurs du monde entier qui récitent les Tehilim et prient sur sa tombe. C'est aussi la coutume de s'immerger dans le miqwé du Ari où il avait l'habitude de s'immerger, pas très loin de sa tombe dans le vieux cimetière. Le ARI zal a stipulé que celui qui agirait ainsi, réussira dans son repentir pour tous ses péchés avant qu'il ne meure.
 
(“'Hayé Ha-Arizal ” une biographie en hébreu du ARI zal choisie de Chiv'hé ARI zal et d'autres sources classiques fut compilée et annotée par Rabbi Avraham Abich Tzeinvirt et publiée par Makhon Da'ath Yossef, Jérusalem, 1990. 'Hakham Ya'akov Hillel de Ma'hon Ahavath Chalom a publié aussi une édition cruciale annotée de Chiv'hé ARI zal.)
 
Les trois semaines (du 17 tamouz au 9 av)
 
* De nombreux 'hassidim breslev étudient le Liqouté Moharan II, 67, durant les trois semaines et récitent la prière correspondante dans le Liqouté Téfiloth II, 33. Certains récitent également cette prière à Tich'a beAv, mais seulement après 'Hatsoth haYom (le moitié du jour), car elle contient des mots de réconfort et nous n'avons pas le droit d'en prononcer le matin (Cf. Si'a'h Sarfé Qodech VI, 499)
 
* Les 'hassidim breslev dansent après la prière, même durant les trois semaines, jusqu'à roch 'hodech av. La mélodie habituellement chantée à ce moment-là est celle de "Ni'ham Hachem Tsion". Cependant, dès roch 'hodech, la danse est réduite jusqu'après Tich'a beAv. (Cf. Si'a'h Sarfé Qodech IV, 191)
 
* Durant les trois semaines, de nombreux 'hassidim breslev ont la coutume de s'asseoir sur le sol les jours de semaines à midi pour réciter le Tiqoun 'Hatsoth – y compris la veille de Chabath – tel que cela est mentionné dans le Choul'han Aroukh. C'était également l'habitude de Rav Guédalia. Rav Éléazar nous a informé que son père aurait aimé voir ses disciples le faire en public, mais cela n'était pas faisable à l'époque.
 
* Comme tous les 'hassidim, les breslev suivent l'opinion selon laquelle on ne fait pas étalage de deuil lors du “Chabath 'Hazon”, le Chabath qui précède Tich'a beAv.  
 
Tich'a beAv
 
* Tich'a beAv est l'un des cinq moments où les 'hassidim breslev prient tous ensemble au lever du soleil. L'avoda (littéralement, le “travail”) de réciter les Lamentations est pris au sérieux et dure jusqu'à tard le matin.
 
* Rabbi Lévi Yits'haq Bender a déclaré  qu'à Tich'a beAv, c'est notre coutume  de réciter la bénédiction ché'assa li qol tzorkhi ” (“qui pourvoit à tous mes besoins”) à la place habituelle dans les bénédictions du matin. (Si'a'h Sarfé Qodech VI, 497. De la même manière, cf. Darqé 'Hayim veChalom [Munkatch] 675.)
 
* Le jeûne se termine juste après la prière du soir à la synagogue et avant la bénédiction de la lune. Nous avons la coutume de danser après avoir récité cette bénédiction, en dépit des nombreuses restrictions qui sont maintenues jusqu'à midi le jour suivant. (Cf. Si'a'h Sarfé Qodech IV, 270)
                                             
* Tout de suite après Tich'a beAv, le rabbin Eléazar Kenig commence habituellement à étudier la leçon du Liqouté Moharan qu'il donnera publiquement, la deuxième nuit de Roch Hachana, ensemble avec ses enseignements tirés du Liqouté Halakhoth, etc. Certaines années, il  commence à étudier sa leçon de Roch Hachana encore plus tôt.
 
Quelques proverbes breslev (pour le plaisir…)
 
"A bissel is oych gouht . . . Un peu… c'est bien aussi ! "
 
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"Gott is groys, mir vays'n gohrnisht . . . D-ieu est grand − nous ne savons absolument rien ! "
 
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"Oif yedden lefel hisorerus, darf men tzu hobben a shissel ful mit hischazkus . . . Pour chaque cuillerée d'inspiration, on a besoin d'un seau rempli d'encouragement ! "
 
A suivre…
 
Reproduit avec l'aimable autorisation du “Breslov center”

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