La tsniouth et la psychologie

La Torah prône une identité vraie, réelle. Acheter un vêtement ne doit pas devenir une façon de s’approprier une autre image, une image qui n’est pas à soi...

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le rabbin 'Haïm Harboun

Posté sur 06.04.21

La façon de s’habiller n’est pas anodine, elle parle de l’histoire de l’individu de ses désirs conscients ou inconscients. Elle traduit aussi les réminiscences des sentiments. Dans son apparente futilité, l’habillement porte la marque d’enjeux psychologiques. On exprime par la manière de s’habiller l’image de soi, le rapport qu’on a avec la société, ses émotions et toute sa propre affectivité.
 
L’habit étant la frontière entre la vie intime et la vie en société, ne pouvait pas être ignoré par nos Maîtres. La halakha (la loi juive), dans ce domaine, est fondée essentiellement sur l’aspect psychologique de la manière de s’habiller. L’habillement porte en lui un message à soi et aux autres. C’est ce message que la halakha, en exigeant une tenue pudique, a voulu décoder.
 
Si le judaïsme se préoccupe du comportement vestimentaire, c’est parce que, celui-ci, révèle la personnalité de l’individu. Toute personne, conformant sa conduite à la pratique des mitswoth, et qui est rigoureuse quant à sa manière de s’habiller, prouve de ce fait que son enfance a été plus ou moins équilibrée, car l’habit évoque l’importance du rapport mère-enfant.
 
C’est ce rapport qui façonne les comportements vestimentaires. Par conséquent la manière de s’habiller traduit tout le passé affectif de la personne. La psychologie moderne a bien étudié ce problème et arrive à la conclusion qu’une personne «boulimique de vêtements» a probablement été privée de l’amour maternel. Autant dire que le comportement vestimentaire dévoile une grande partie de l’enfance. Or l’enfance est absolument déterminante pour l’équilibre de l’individu.
 
Quand nos Maîtres insistent sur la tenue vestimentaire pour le choix d’un futur conjoint, par exemple, ils savent que l’équilibre du couple est déterminé par la qualité de l’enfance.
Nos vêtements influent également sur notre humeur. Comme si le vêtement donnait une autre identité ou bien, comme s’il y avait une perméabilité entre l’intérieur et l’extérieur. Or la Tora prône une identité vraie, réelle. Acheter un vêtement ne doit pas devenir une façon de s’approprier une autre image. Ce qui revient à s’approprier une image qui n’est pas à soi.
S’habiller d’une manière provocante témoigne d’une identité vacillante et d’un complexe narcissique. Les enjeux de nos comportements vestimentaires sont plus importants à la période de l’adolescence. L’adolescent se cherche une identité, d’où l’importance du vêtement. Ce qui revient à dire que la tsniouth est une preuve d’une maturité sociale et individuelle.
 
Il ne faut donc pas s’étonner, considérant l’importance psychologique du comportement vestimentaire que nos Maîtres se soient emparés de ce sujet et l’ont réglementé. Ceci démontre la pertinence et la profondeur des connaissances de nos Maîtres dans le domaine de la psychologie humaine. Les pirqé avoth avaient parfaitement raison de dire que dans la Tora, on trouve la somme de toutes les connaissances. Faudrait-il encore se donner la peine d’aller étudier ce qui se passe chez les autres.
 
 
Le rabbin 'Haïm Harboun est l'auteur du livre “Les voyageurs juifs du 16e siècle” aux éditions Massoreth.

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