Ce que désire Hachem

Le devoir de l'homme consiste à reconnaître à travers toutes les péripéties qu'il traverse ce qu'HaChem attend de lui, quel est le sens des signes, vers quel but il est conduit...

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

HaChem châtie celui qu'Il aime
 
Il est écrit dans le livre du Zohar (Béhoukotaï, 114) : “Israël est aimé du Saint béni soit-Il, puisqu'Il les réprimande afin qu'ils suivent le droit chemin, comme un père qui aime son fils et à travers son amour, il l'empêche à coups de triques de dévier à gauche ou à droite du droit chemin, comme il est écrit dans la Tora (Proverbes 3) : “HaChem châtie celui qu'Il aime, tel un père le fils qui lui est cher”. Par contre, le Saint béni soit-Il ne réprimande ni ne frappe celui qu'Il n'aime pas, celui qu'Il méprise”.
 
La racine de toutes les souffrances réside dans le fait que l'homme ignore qu'il est créé et envoyé dans ce monde pour accomplir une mission, que sa vie ne lui appartient pas et à plus forte raison le reste du monde.
 
Cependant, pour l'homme croyant qui sait qu'il fut créé, la vie est simple et très agréable. Il s'efforce d'accomplir sa mission et tente de comprendre la volonté de Celui qui l'a envoyé. Il n'est pas nécessaire d'utiliser de grandes souffrances pour le guider. De petits tourments et quelques allusions suffisent pour qu'il prenne conscience de la bonne voie à suivre.
 
Celui qui est privé de foi et pense qu'il est le maître de sa vie, peut décider seul du cours que sa vie prendra, mais sa vie n'est remplie que de souffrances et de tourments. Car à cause de Son grand amour pour lui, HaChem n'arrête pas de le frapper, jusqu'à ce qu'il comprenne les allusions et cherche la mission qui lui fut assignée dans ce monde. En vérité, les coups qu'il reçoit sont un grand bien car ils lui permettent de prendre conscience de la finalité de sa vie. En revanche, celui qui ne réalise pas que les bourrades envoyées par le Saint béni soit-Il servent à le redresser, HaChem cesse de le réprimander et de le châtier : Il le laisse dans son erreur. Malheur à lui et à son âme ! C'est à son encontre que le livre du Zohar déclare que le Saint béni soit-Il le méprise.
 
Ta verge est ton soutien
 
Il est écrit dans le Likouté Maaran (206) : “HaChem béni soit- Il a l'habitude d'appeler immédiatement l'homme qui perd son bon sens afin qu'il se reprenne. L'appel est différent pour chacun. Tantôt une allusion suffit, tantôt un véritable appel, ou bien une bourrade et des coups sont nécessaires. Nos Sages de mémoire bénie ont enseigné (Midrach Michlé, 22) : “Une allusion suffit au sage, mais on doit frapper le sot avec une pierre”.
 
Par conséquent, les pires insuffisances sont utiles à l'homme. Seul le Créateur sait quel parcours l'homme doit emprunter, quel but il doit atteindre, même si cela est caché à l'homme. Il arrive parfois qu'HaChem doive briser le projet de l'homme et bloquer la voie où il s'engage, afin de l'obliger de s'orienter dans la bonne direction et qu'il ne se perde pas.
 
Le devoir de l'homme consiste à reconnaître à travers toutes les péripéties qu'il traverse, ce qu'HaChem attend de lui, quel est le sens des signes, vers quel but il est conduit ; même si cela semble souvent une privation et une souffrance, et même s'il sent qu'on détruit son univers. En vérité, cette privation est une perfection ; car cette lacune est la seule façon d'atteindre le but supérieur pour lequel il fut créé – la vie éternelle et le bonheur authentique – pourvu qu'il accepte avec foi.
 
Avec l'aide de la foi, l’homme sera satisfait de son lot et toujours heureux. Il remerciera HaChem de tout, en sachant que cela est nécessaire pour parvenir à son but.
 
Il ressort que lorsque l'homme tente de réussir dans la vie, s'il se tourne à droite, HaChem bloque la voie ; et s'il se tourne à gauche, Il l'empêche de continuer. Sans la foi, cet homme risque de devenir très aigri en pensant qu'il ne réussit pas dans la vie, quoi qu'il fasse. Mais grâce à la foi, il ne sera pas troublé pour autant. Il comprendra que le manque de réussite est aussi pour son bien et il tentera de découvrir quelle voie et quelle direction on veut qu'il emprunte. Ainsi, il méritera d'atteindre son but, de remplir sa mission dans ce monde et de parvenir à la plénitude. Tout ceci avec facilité, simplicité et bienveillance. Il lui sera plus facile qu'à un autre d'emprunter le doit chemin et il sera plus attentif et éveillé à toute allusion. En revanche, celui qui est privé de foi, est pressé, désorienté, obstiné et il est presque impossible de le rectifier.
 
Il n'est pas nécessaire de frapper un enfant qui écoute, un geste ou un mot suffisent pour qu'il s'oriente dans la bonne direction. Il en va de même, pour l'homme qui possède la foi et qui sait qu'il n'est qu'une créature. Par contre, celui qui est privé de foi est comparable à un enfant qui croit en savoir plus que ses parents et qui ne se soumet pas. Il se soustrait de leur autorité et de celle des enseignants et choisit évidemment une vie difficile.
 
Un manque de communication
 
Lorsque l'homme ne cherche pas à comprendre les allusions adressées par HaChem et qu'il ne médite pas sur ce qui lui arrive et sur la voie qu'on lui fait prendre, il vit dans un manque de communication avec le Créateur. Des Cieux, on tente de l'amener dans la bonne direction pour son bien, mais il s'obstine à s'orienter différemment. Une nouvelle fois on l'arrête, on le pince, on le frappe mais il continue dans sa voie. Ainsi vit-il sa vie avec difficulté et dans l'amertume, puis il s'étonne que rien ne marche pour lui !
 
Celui qui s'entête à poursuivre ses désirs contre la Tora, est enclin à recevoir des coups très durs, car il n'est pas en contact avec la volonté divine. Il se contente toujours de satisfaire ses appétits et de poursuivre ses illusions. C'est parce qu'il est entièrement absorbé par la poursuite de ses appétits, qu'il ne voit pas qu'on lui fait signe, qu'on lui signifie qu'il n'est pas dans le bon chemin. Il est donc nécessaire de le secouer vigoureusement pour qu'il réalise qu'il fait fausse route.
 
Il en va de même pour celui qui suit la voie de la Tora mais qui conçoit la Tora d'HaChem selon sa compréhension et ses propres idées, selon ses désirs et ses aspirations, sans voir les signes célestes lui indiquant que sa mission est autre. Il continue à s'obstiner et chaque fois il tombe et lutte et n'interroge pas HaChem sur la volonté divine, comme le dit le roi David, que son âme repose en paix (Psaumes 25) : “Guide-moi dans Ta vérité”, “Fais-moi connaître Tes voies”, “Enseigne-moi Tes sentiers”, et aussi (id., 73) : “Guide-moi par Ton conseil”, etc. Même s'il étudie la Tora dans une Yéchiva et qu'il accomplisse les commandements, il ne peut atteindre son but et accomplir sa mission dans le monde : sa vie est pleine de vaines batailles et de souffrances superflues.
 
Avec l'aide d'HaChem béni soit-Il, ce livre nous apprend comment saisir ce qu'HaChem béni soit-Il attend de nous, dans toutes les circonstances de notre vie, afin que nous puissions atteindre le but pour lequel nous fûmes créés. En dehors des nombreuses souffrances et des difficultés que nous éviterons, nous goûterons aussi au Paradis dans notre vie, à plus forte raison dans le monde à venir.
 
La raison de vivre
 
En dehors de la foi, il n'existe aucune raison de vivre, car tout finit par la mort. Tout effort est vain. Même lorsque l'homme atteint ce qu'il recherche, il ne peut jamais profiter de ses efforts éternellement, comme il est écrit (Ecclésiaste 5) : “Comme il est sorti nu du sein de sa mère, il s'en ira tel qu'il était venu et ne prendra rien du fruit de son labeur”. En outre, l'homme ignore quand il devra quitter ce monde et tous ses projets risquent de tomber à l'eau. En vérité et de toutes manières, il sera repris de ce monde avant qu'il atteigne la moitié de ce qu'il espérait obtenir. Nos Sages de mémoire bénie ont enseigné : “L'homme meurt avant que la moitié de ses appétits ne soient assouvis”. De plus, durant sa vie, nombre de tourments et de souffrances détruisent la plénitude qu'il pensait trouver, comme le dit le verset (id., 2) : “Tous ses jours sont pénibles, son activité une source de colère”.
 
Un Juste d'une génération passée a déclaré : “Tout le monde dit qu'il existe deux mondes, celui-ci et celui à venir. Nous croyons au monde futur et il est possible qu'il existe aussi un autre monde ici-bas. Pourtant, il semblerait que ce monde soit un enfer, rempli de continuelles souffrances et qu'en vérité ce monde-ci n'existe pas du tout” (Likouté Maaran Tanina, 119).
 
Celui qui médite sur la vie de ceux qui l'entourent, ses voisins, connaissances et proches, voit qu'ils subissent sans cesse des souffrances innombrables ; que ce soit dans le domaine de la santé, de l'éducation des enfants, dans leur âme, leur corps ou leurs biens. Lorsqu'on médite attentivement sur les histoires des gens riches et sur leur “réussite”, on s'aperçoit que derrière elles, se cache d'ordinaire une personne misérable et tourmentée. Sans compter les nombreux cas de faillites, de suicides, de divorces, etc., qui accompagnent ces “réussites”. Ces exemples nous prouvent clairement qu'il n'existe aucun vrai repos dans ce monde ; que sans la foi, il n'existe aucune raison de vivre.
 
Néanmoins, c'est grâce à la foi que l'homme trouve un goût et une raison à chaque chose. Même l'homme qui n'a connu que tourments et douleurs durant sa vie, trouvera une forte et authentique consolation dans la foi. Et s'il est proprement guidé dans son repentir, il méritera aussi de trouver la délivrance de ses douleurs. Il est évident qu'HaChem béni soit-Il ne désire pas faire souffrir l'homme et que son seul but est de l'éveiller au repentir, pour qu'il puisse véritablement vivre et goûter à la vie.
 
La paix et le calme
 
L'homme qui sort dans la rue, voit un monde tendu et en colère. Le monde entier se presse et oppresse. Partout on n'entend que rixes et disputes. Ce sont les résultats du manque de foi. Si les gens possédaient la foi, ils seraient tous calmes et heureux et tout se réglerait dans la plus parfaite harmonie, car chacun saurait que sa vie est réglée selon la providence divine et qu'il n'existe aucune raison pour oppresser ou s'irriter. Le monde serait alors très beau et agréable à vivre. Un individu qui possède la foi, propage la paix, le bonheur, le calme et la sérénité autour de lui. Si tous possédaient la foi, il est évident que le monde deviendrait très agréable à vivre. C'est là l'essentiel de la délivrance à laquelle nous aspirons tant.
 
Même les guerres entre les peuples, etc. seraient inconcevables si la foi régnait dans le monde, car chaque nation serait satisfaite de son sort et accepterait avec amour la providence divine à son égard. Il est inutile d'ajouter que les nations se comporteraient les unes avec les autres avec justice, bonté et entraide, etc. Il est donc dit dans une prophétie de la fin des temps (Isaïe 11) : “Le loup habitera avec la brebis, le tigre reposera avec le chevreau… Plus de méfaits, plus de violence sur Ma sainte montagne, car la terre sera pleine de la connaissance divine comme l'eau abonde dans le lit des mers…” Une paix magnifique surgira sur la terre lorsqu'elle sera remplie de la connaissance divine, c'est-à-dire de la foi.
 
Il est rapporté encore (Likouté Maaran Tanina, 8) qu'avec le développement de la connaissance divine dans le monde à venir, la terre ne connaîtra ni cruauté, ni dommage, et la miséricorde se propagera avec la connaissance, l'essentiel de la miséricorde dépendant de la connaissance.
 
Le maintien du monde
 
Sans la foi, aucune raison n'oblige l'homme à faire le bien et à s'éloigner du mal, à vivre en société ou à fonder une famille. S'il n'existait aucun jugement ni aucun juge, si la mort était définitive et si rien n'existait après elle, pourquoi l'éthique et la responsabilité seraient-elles nécessaires, pourquoi le crime et le vol n'existeraient-ils pas ? Mais grâce à la foi, tout est bien organisé, D. surveille et juge, et l'homme devra rendre compte de toutes ses actions.
 
Sans la foi, l'homme pourrait se croire intègre et juste et agir à sa guise. Toutes les fautes lui sembleraient normales, à cause des désirs qui le dévorent. Il trahirait sans hésiter l'amour de sa jeunesse, il tromperait son meilleur ami avec sa femme, sans se soucier de transgresser les principes les plus élémentaires de la décence, qui consiste à ne pas convoiter et prendre ce qui ne lui appartient pas. Seule la foi permet à l'homme de subjuguer ses instincts et de se rappeler qu'il n'est qu'une créature d'HaChem, que toute créature reçoit la portion que le Créateur lui attribue, qu'il doit se satisfaire de ce qu'il reçoit, et laisser aux autres créatures leurs portions données par le Créateur.
 
Sans la foi, il est possible d'arriver à des pensées contraires à la vérité. Par exemple soutenir que le vol et le meurtre sont logiques et justifiés. On connaît de nombreux cas où sous prétexte de justice et de vérité, des bandes pillèrent les riches pour distribuer le butin aux pauvres, etc. Ils ne reculèrent même pas devant le meurtre ou d'autres abominations de ce genre. Si ces gens avaient la foi, ils ne seraient jamais arrivés à des idées tellement perverses, car ils auraient su que la cité possède un dirigeant, c'est le Créateur, béni soit-Il. Lui seul décide qui sera riche ou pauvre, et personne n'est autorisé à faire sa propre justice ou tenter de changer la providence divine.
 
Le monde entier est rempli de telles erreurs, car sans foi chacun peut décider où est “sa” vérité. Mais c'est un grand mensonge susceptible de détruire le monde. Ainsi fleurirent les mouvements destructifs et révolutionnaires, comme le fascisme, le communisme, les soulèvements militaires, etc. Aujourd'hui encore, il existe des mouvements qui menacent la Création au nom de la vérité. Cependant, grâce à la foi, nous sommes reliés à la vérité du Créateur, qui est l'unique vérité, car il n'en existe qu'une seule. La vérité est immuable et donc seule à pouvoir maintenir le monde. La foi est le fondement du monde.
 
À suivre…

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