Persévérer dans nos efforts

Nous ne devons pas commettre l'erreur de consacrer notre vie à la recherche exclusive d'une source de revenu. Nous devons également demander d'obtenir l'émouna (la foi).

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

Au Nom de D-ieu

Lorsque nous réclamons l'émouna (la foi), nous devons avoir une motivation pure. Nous ne devons chercher aucun intérêt personnel à notre demande. De fait, nous constatons dans l'histoire de la princesse disparue que c'est la détresse dans laquelle se trouvait le roi qui a motivé le vice-roi à se lancer à la recherche de la princesse. Aux yeux de ce dernier, ce n'était pas la poursuite d'un quelconque avantage personnel qui lui a fait entreprendre tous ses efforts.
 
Nous aussi devons agir de la sorte. Nous devons demander l'émouna pour la simple raison qu'il s'agit de la volonté d'Hachem. Ce n'est même l'objectif d'obtenir le monde futur qui doit nous motiver. Nous ne devons pas non plus être intéressés par notre propre gloire et le fait que les personnes de notre entourage nous qualifierons de “Tsadiq” si nous parvenons à obtenir une émouna forte.
 
À plus forte raison, notre volonté d'émouna ne doit pas correspondre à notre désir que tout aille bien dans notre vie, que nous ayons une source confortable de revenu… En d'autres termes, nous ne devons prêter aucune attention aux éventuels avantages que nous pourrions obtenir dans ce monde.
 
Posons-nous la question : pour quelle raison notre recherche d'émouna doit être d'une nature entièrement pure et désintéressée ?
 
La réponse à cette question est simple. En créant le monde, D-ieu avait un objectif et une volonté à l'esprit. Ainsi, chaque personne doit se sentir désolée lorsqu'elle ne suit pas la volonté de son Créateur et lorsque le monde n'atteint pas l'objectif qui lui a été fixé. Dans tous les cas, nous devons chercher et essayer à atteindre cet objectif et suivre la volonté de notre Créateur.
 
L'objectif et la volonté de D-ieu lorsqu'Il a créé le monde était que Sa royauté y soit révélée. À cette fin, chacun d'entre nous doit savoir qu'il existe un “Chef de maison” qui supervise le monde. Ceci correspond à ce que nous disons lors de la prière de Roch Hachana (le jour de l'an juif) : “Chaque créature saura qu'Hachem l'a créée, et toutes diront : 'Hachem le D-ieu d'Israël est le Roi et Sa royauté s'étend sur toutes les choses'.” C'est ce type d'attitude qui est appelée “émouna”.
 
Il demanda [que le roi] lui accorda un serviteur, un cheval et de l'argent pour ses dépenses…
 
Le vice-roi demanda qu'on lui donne trois choses afin qu'il puisse compléter la tâche qui était la sienne dans le monde : un serviteur, un cheval et de l'argent. En fait, le serviteur représente l'âme ; le cheval représente le corps et l'argent représente la source de revenu.
 
Si le vice-roi demanda de l'argent au roi dans le seul but de pouvoir mener à bien sa tâche, nous pouvons également demander au Maître du monde une source de revenu qui nous permettra de vivre dans ce monde et de poursuivre notre recherche d'émouna. Sans revenus, cette recherche s'avèrerait dès plus difficile.
 
Cependant, nous ne devons pas commettre l'erreur de consacrer notre vie à la recherche exclusive d'une source de revenu. Nous devons également demander d'obtenir l'émouna.
 
Lorsque nous commençons à chercher l'émouna, nous ne possédons pas encore un récipient spirituel très solide de confiance en Hachem. C'est pour cette raison que nous devons demander à D-ieu de nous accorder une source de revenu comme on donne un cadeau : gratuitement ! Ainsi, même si notre confiance en Hachem n'est pas parfaite, nous Lui demandons tout de même de nous accorder ce qui nous est indispensable pour obtenir la tranquillité d'esprit : un revenu.
 
Plus tard, lorsque notre degré de confiance aura augmenté, notre demande pourra éventuellement changer de nature. Nous lisons dans l'histoire de la princesse disparue que c'est seulement à la fin de l'histoire et après de grands efforts que le vice-roi a reçu le récipient spirituel de la confiance en Hachem. Jusqu'à cet instant, tous ses revenus lui avaient été donnés comme un cadeau : gratuitement.
 
Jusqu'au jour où je deviendrais une personne kachère
 
Nous apprenons cela de Rabbi Nathan de Breslev. Lorsqu'il devint un disciple de Rabbi Na'hman, les relations qu'il entretenait avec son entourage – sa femme, son père et son beau-père – étaient dans un état de crise. Le principal grief que toutes ces personnes avaient contre lui était le suivant : “Si tu désires étudier la Tora et prier toute la journée, de quelle sorte vas-tu gagner ta vie ? Une personne n'est-elle pas obligée de faire quelque chose afin d'obtenir un revenu décent ? Ne doit-elle pas au moins essayer de trouver une source de revenu ? Etc.”
 
La pression sous laquelle vivait Rabbi Nathan le fit en fin de compte accéder à leurs demandes. De fait, il ouvrit un magasin. Sa femme tenait le commerce et elle attendait les clients. Cependant, elle ne connaissait pas le prix des marchandises ; conséquemment, elle était obligée de se rendre chaque fois au hall d'étude où se trouvait son mari afin de lui demander le prix de chaque article.
 
Évidemment, il est impossible de s'occuper d'un magasin de cette sorte. Leur revenu payait les conséquences de cette situation et ne suffisait à leur assurait une vie décente. Dans sa douleur, Rabbi Nathan se tourna alors vers Hachem en lui disant :
 
“Maître du monde ! Si une personne désire avoir de l'argent sans fournir le moindre effort, elle doit être kachère. Cependant, avant qu'elle le devienne réellement, cela nécessite beaucoup de temps. En attendant, je Te demande de me donner ce revenu comme l'on donne un cadeau : gratuitement. Cela me permettrait de Te servir et de rectifier en moi ce qui doit l'être. Au bout du compte, je deviendrais réellement une personne kachère.”
 
Hachem répondit à la prière de Rabbi Nathan car celle-ci était le produit d'un cœur brisé. Au même moment où Rabbi Nathan prononçait cette prière, son père rencontra ses associés ; ces derniers désiraient lui faire part de l'idée géniale qu'ils avaient eue. “Nous savons que ton fils Nathan ne semble pas réellement disponible pour diriger son commerce et qu'il désire ardemment étudier la Tora jour et nuit.
 
Voici ce que nous te conseillons : donne-nous son inventaire et nous nous occuperons de le vendre à sa place, en même temps que le nôtre. Nous lui reverserons sa part de profit à l'occasion de chaque vente. De la sorte, il ne sera plus obligé de sortir du hall d'étude et il pourra s'adonner entièrement à l'étude de la Tora.”
 
Le père de Rabbi Nathan trouva l'idée lumineuse et à compter de ce jour, ses partenaires s'occupèrent des intérêts de Rabbi Nathan en vendant et en achetant à son compte ses marchandises. De la sorte, les profits du commerce de Rabbi Nathan lui étaient versés sans qu'il s'occupe d'aucune sorte de son magasin. On imagine sans mal le soulagement que cela représenta pour lui ! Ainsi, Hachem répondit à la prière qu'avait prononcée Rabbi Nathan et Il lui assura un revenu confortable pendant de nombreuses années.
 
Il en va de même avec le vice-roi. Celui-ci demande à Hachem de lui donner un revenu comme l'on donne un cadeau : gratuitement. Grâce à ce cadeau, il pourra entamer sa recherche d'émouna.     
  
Puis il partit à sa recherche…
 
Il est intéressant de relever le mot choisi, en hébreu, par Rabbi Na'hman : “levaqech”. Traduit littéralement, cela veut dire : “puis il partit afin de demander la princesse disparue…” plutôt que “puis il partit à sa recherche…” Nous apprenons de cela qu'en ce qui concerne l'émouna, rien ne sert de la chercher vraiment. De fait, l'émouna se trouve toujours à nos côtés, mais elle se dérobe à notre vue. Ainsi, notre travail consiste seulement à demander, c'est-à-dire prier : supplier, désirer et aspirer ardemment que cette dissimulation prenne fin et que l'émouna nous soit finalement révélée.   
 
Il la chercha, chercha, chercha… très longtemps… jusqu'à ce qu'il la trouva. (Voici maintenant le récit de sa recherche et de sa découverte). Il chemina longtemps dans les déserts, dans les champs et dans les forêts. Il la chercha très très longtemps…
 
Rabbi Na'hman a insisté à plusieurs reprises sur le fait que le vice-roi la chercha, chercha, chercha… très longtemps…” Cela montre que nous devons brûler de désir si nous voulons vraiment trouver la princesse disparue. De fait, nous devons savoir que la recherche de l'émouna doit être faite avec toute notre force, notre volonté, notre énergie et toutes nos facultés. Nous devons également savoir qu'en dépit des nombreux efforts que nous devons fournir afin de retrouver la princesse perdue, l'émouna, cela demande du temps, beaucoup de temps avant de la trouver.
 
En réalité, lorsque nous nous rapprochons d'un Service divin de ce type, nous devons prendre conscience que le chemin que nous avons emprunté est long et que les difficultés ne manqueront pas de surgir. Également, nous devons nous attendre à subir de nombreux revers, entraves… Le voyage que nous avons commencé sera long et nous devons nous y préparer à l'avance.
 
Il est important d'être ferme et de décider que peu importe les obstacles que nous rencontrerons, nous n'abandonnerons pas et nous ne nous désespèrerons pas. Nous devons être résolus à maintenir à tout prix notre volonté. Dans ce cas, il est certain que nous mériterons de trouver la princesse perdue. C'est ce que nous apprenons en lisant l'histoire de Rabbi Na'hman et ce que le Rabbi nous a révélé : qu'en fin de compte, le vice-roi a mérité de trouver la princesse perdue.      
  
 
À suivre… 

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