Bonne année !

Le rite est tenace : à chaque jour de l'an, nous prenons des bonnes résolutions que nous ne mettons pas très longtemps à… abandonner !

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David-Yits'haq Trauttman

Posté sur 20.09.22

21 eloul 5768 – 21 septembre 2008

Dimanche soir, 25 septembre 2022commence Roch Hachana (le jour de l’an juif). L’ensemble de l’équipe de Breslev Israël vous souhaite une bonne et heureuse année 5783. Peu importe qui vous êtes, le type de relation que vous entretenez avec le judaïsme… à tous et à toutes, nous vous souhaitons une nouvelle année pleine de joie.

S’il n’y avait qu’une résolution…
Le rite est tenace : à chaque jour de l’an, nous prenons des bonnes résolutions que nous ne mettons le plus souvent pas très longtemps à… abandonner ! Cette année ne déviera pas de cette tradition : arrêter de fumer, un nouvel emploi à trouver, la volonté de se marier… la liste de nos vœux est longue et à la mesure de notre réel désir de la voir se réaliser, correspondent nos chances de réussite.
Est-il possible de regrouper toutes ces résolutions en une seule ? Le pari semble difficile. Après tout, chaque personne est unique et ce qui la caractérise est une multitude d’évènements – heureux-malheureux, souhaités-imposés… – qu’elle seule a vécus. Partant, qui pourrait se sentir pleinement concerné-e par les résolutions d’une tierce personne ?
Relevons le défi et proposons une résolution qui peut s’adresser à tout le monde :
En cette période de jour de l’an, nous affirmons notre volonté de réveiller notre esprit du sommeil dans lequel la société moderne désire le laisser.
Les symptômes de ce sommeil sont tous liés à un des aspects matériels de notre vie. En voici une liste qui est loin d’être exhaustive : consumérisme, mode vestimentaire, prestige social, beauté physique, richesse, désirs malsains…
Rares sont les personnes qui sont réellement convaincues de la valeur intrinsèque de ces concepts. Pourtant, il nous est extrêmement difficile de ne pas être touchés-es par leur effets néfastes. Combien de fois allons-nous “faire les magasins” sans avoir un besoin spécifique, si ce n’est celui d’acheter “quelque chose”. Sommes-nous vraiment à l’aise sous le regard des autres si nous désirons porter un vêtement confortable, mais qui a le défaut de ne plus être à la mode ? Si nous désirons changer de voiture, est-ce vraiment parce que celle-ci est à bout de souffle ou par crainte d’être ridiculisés-es en roulant dans un vieux tacot ? Pour quelle raisons voulons-nous perdre ces quelques kilos de trop que notre balance affiche inlassablement ? Ne faisons-nous pas l’erreur fréquente d’établir un lien direct entre l’intelligence des individus et le poids de leur compte en banque ? Sommes-nous toujours maîtres de nos désirs (alimentaires, sensuels…) ou perdons-nous le plus souvent la lutte ?
Tous ces symptômes relèvent de notre sommeil intellectuel. Nous écoutons les chants des sirènes publicitaires et nous nous fabriquons la vie qu’elles désirent. Dans ce rapport de force, nous ne perdons pas seulement l’essence de notre personne, mais également nos économies qui représentent la motivation principale que ces chants nous accordent. Notre vie devient la leur et notre esprit s’endort.
Si nous voulons commencer cette nouvelle année avec une seule résolution, cela devrait être de nous réveiller afin d’écouter une voie différente : celle de notre fort intérieur qui a cure du nombre de nos pantalons ou robes, ainsi que de leur couleurs, du titre que nous portons, de la longueur de notre nez, de notre découvert à la banque…
Une bonne année être celle où notre esprit est tenu en permanence éveillé, où nous écoutons la petite voix au fond de nous… si nous prenons le temps de l’écouter. Ainsi, avoir des journées bien remplies ne signifient pas toujours ne pas avoir une minute à soi. Plutôt, il s’agit de prendre pleinement conscience de la nature de nos faits et gestes et d’apprécier à sa juste valeur ce que nous possédons.
Nous pouvons essayer d’atteindre ce niveau d’éveil en nous servant exclusivement des forces dont nous disposons : notre volonté, notre intelligence, notre intérêt personnel… Cependant, le chemin sera long, jonché d’obstacles difficiles à franchir et que notre espérance de vie ne nous permettra sans doute pas d’en atteindre la fin.
Nous pouvons aussi demander de l’aide. Si nous écoutons notre petite voix intérieure, il nous sera facile de sentir un nouveau désir : celui de nous adresser à D-ieu et de Lui demander Son aide. Le jour de l’an juif est le jour idéal pour formuler ce type de prières. De fait, nous devons mettre toutes nos forces à prier pour être une véritable personne et plus celle que d’autres désirent nous voir être.
À Roch Hachana, nous conseillons à toutes les personnes qui peuvent se rendre dans une synagogue d’aller y écouter la sonnerie du chofar (corne de bélier). Son origine est authentique et vous rendrez un grand service à votre âme. Une fois à la synagogue, profitez-en pour vous adresser à D-ieu. Peu importe si vous ne savez pas lire un livre de prières : formulez votre prière avec vos propos mots. Lorsque nous laissons parler notre cœur, D-ieu éprouve un grand plaisir.
Cette nouvelle année, nous voudrions la commencer en pensant un peu plus souvent à  D-ieu et un peu moins à nous. Travailler sa foi, c’est réaliser les limites de l’entendement humain et savoir que le monde est dirigé par une autorité suprême. Si nous parvenons à révéler la présence de cette autorité dans les faits et gestes quotidiens de notre vie, nous en ressentirons un grand réveil.
Le jour de l’an juif dure deux jours. Cette année, ces deux jours sont mardi et mercredi 1er et 2 octobre 2008. Rien de tel que deux jours de retraite pour réfléchir à ce que nous avons fait de notre vie jusqu’à aujourd’hui.
Si nous décidons de faire le ménage et de partir en chasse contre notre sommeil intellectuel, nous recevrons du Ciel un cadeau suprême : celui de nous réveiller d’une façon spirituelle et de découvrir un sens inattendu à la vie. Notre sentiment de joie sera à la taille des efforts que nous aurons mis à découvrir cette vérité.
Fermons pendant deux jours le petit écran ; mettons en sourdine la radio. Réfléchissons et demandons à Celui qui nous a créés-es de venir nous aider à vivre réellement notre vie. Même si nous ne parvenons qu’à consacrer cinq minutes à cette réflexion, nous aurons fait un pas de géant.
Puissions-nous tous et toutes nous rattacher à notre racine élevée et nous séparer de nos aspects les plus malsains. Faisons-le pour D-ieu, faisons-le pour nous –mêmes.
Bonne et heureuse année à tout le monde !