Enseigner à nos enfants

Je vous demande, s'il vous plait, de me donner des nouvelles de mon précieux et estimé petit-fils Israël, puisse-t-il vivre longtemps. Va-t-il à l'école?

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Rabbi Shimshon Barsky

Posté sur 06.04.21

Introduction

Dans la société moderne, juive et non juive, enseigner est considéré comme une profession de choix et qui honore la personne qui la professe (même s'il ne s'agit particulièrement d'une profession lucrative). Dans le monde du “shtetl ” (mot yiddish pour “village”), la situation était différente. Le plus souvent, le melamed (l'enseignant) de jeunes enfants était une personne érudite pauvre qui ne pouvait exercer aucune autre profession. Le niveau de vie étant très bas, les familles d'une grande pauvreté confiaient leurs enfants à un melamed qui était responsable de leur enseigner les rudiments d'une éducation religieuse.

Pour cet emploi à réputation peu glorieuse, l'enseignant n'avait pas été formé et il recevait le plus souvent un salaire de misère. De fait, un enseignant n'était généralement pas une personne que l'on respectait particulièrement. Les conséquences d'une telle situation étaient que de nombreux melamdim (enseignants) se sentaient frustrés de devoir exercer cette profession et la patience qu'il avait avec leurs élèves étaient des plus limitée.
 
“Ménager les coups de verge, c'est haïr son enfant ; avoir soin de le corriger, c'est l'aimer.” (Proverbes 13:24)
 
Certes, les paroles du Roi Salomon sont remplies de sagesse. Cependant, dans le cas des melamdim, le recourt aux punitions physiques étaient quelques fois excessif et avait un effet dévastateur sur le comportement émotif des enfants et leurs relations futures avec leurs études religieuses. C'est ce problème qui est le sujet de la lettre de Rav Shimshon Barsky.
 
Rav Shimshon était un descendant de Rabbi Na'hman de Breslev. Durant les années qui précédèrent les purges staliniennes, il était un des principaux enseignants de la communauté breslev de la ville d'Ouman. Cette lettre fut écrite au début des années trente, peu de temps avant la désintégration de la communauté breslev et le meurtre, ou l'exil, de la plupart de ses membres.
 
En 1935, lorsque le Rav Shimshon décéda sa famille s'enfuit en Pologne. De nos jours, la plupart de ses descendants vivent en Eretz Israël (en Terre d'Israël) ou dans la communauté de Brooklyn, à New York.
 
La lettre est un des trois documents de ce type imprimés au début de l'ouvrage le plus connu de Rav Shimshon : le “Liqouté 'Etzoth” (“Conseils” dans sa version française) expliqué en yiddish et réimprimé en 1978. Récemment, une traduction en hébreu a été publiée sous le titre de “Guevouroth Shimshon”.
 
La lettre de Rav Shimshon
 
Béni soit D-ieu,
 
À mon cher fils, Nathan, et à toute sa famille, que tous puissent vivre. 
 
Je vous demande, s'il vous plait, de me donner des nouvelles de mon précieux et estimé petit-fils Israël, puisse-t-il vivre longtemps. Va-t-il à l'école ? Connaît-il les lettres de l'alphabet hébreu, ainsi que leurs voyelles ? Son melamed lui a-t-il enseigné les différentes bénédictions pour toutes les sortes d'aliments et boissons ? Etc.
 
Sans le moindre doute, le melamed doit se comporter avec lui d'une façon aimable et ne jamais lui faire peur ou le menacer, sous aucun prétexte. L'esprit d'un enfant est extrêmement sensible. Par conséquent, nous ne devons jamais faire peur à un enfant ou le menacer pour aucune raison. Cela pourrait l'endommager énormément, que D-ieu nous préserve.
 
Dites au melamed qu'il ne doit jamais faire preuve de colère ou de rage – dans aucune circonstance !
 
Il ne doit pas inculquer la peur à l'enfant pendant qu'il lui apprend à lire le livre de prières et à réciter les bénédictions… Plutôt, il doit établir avec l'enfant un rapport marqué par le calme, les bonnes manières, l'absence de colère et de rigueur. Tout cela doit être fait dans le but de ne pas peiner l'enfant.
 
Sans la moindre excuse, le melamed doit faire tout ce que j'ai indiqué dans cette lettre.
 
Puisse D-ieu vous aider à élever tous vos enfants dans les voies de la Tora et des bonnes actions, avec des bénédictions dans le domaine matériel et beaucoup de satisfaction sur le plan émotionnel (na'hath).
 
Votre père,
 
Shimshon.
 
 
Traduit et reproduit avec l'autorisation du “Breslov Center”.

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