Se former dans l’adversité

Si nous pensons que le monde se dirige au petit bonheur la chance, nous ouvrons la porte à de nombreux déboires et déceptions tout au long de notre vie.

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David-Yits'haq Trauttman

Posté sur 06.04.21

                                                                                                                                                    

La vie est remplie de défis qu'on ne peut le plus souvent éviter d'affronter. L'état d'esprit dans lequel nous abordons ces moments cruciaux de notre vie possède un impact important sur leur résolution pacifique. Ainsi, une personne anxieuse et peu sûre d'elle-même éprouvera les pires difficultés à trouver les réponses justes au moment opportun. Partant, les défis possèdent de grands risques de se transformer en crises. À l'inverse, la personne qui s'est préparée d'une façon adéquate vivre ces instants comme autant d'opportunités de mieux se connaître, de s'améliorer et en fin de compte… de se rapprocher de D-ieu.

Un metteur en scène d'un type spécial
 
Si nous pensons que le monde se dirige au petit bonheur la chance, nous ouvrons la porte à de nombreux déboires et déceptions tout au long de notre vie. Celui-ci nous volera ; celle-là nous mentira. Dans chaque situation, nous ne manquerons pas de relever l'injustice dont nous sommes victimes : untel nous aura insulté-e ; un autre aura profité de nous… Considérée sous cet angle, la vie n'est qu'une suite de moments délicats et inquiétants. Nous sommes dépendants-es de la volonté des autres (patron, banquier, docteur…) et le bonheur et la joie de vivre disparaîtront inexorablement de notre vie. C'est sans doute cela que nous rêvons tant de partir à l'autre bout du monde pendant nos vacances : afin d'oublier notre propre vie.
 
Une vision plus réfléchie et plus enthousiaste consiste à reconnaître l'existence du Créateur, véritable chef d'orchestre de l'univers. Selon les règles établies par celui-ci, rien n'est laissé au hasard et le moindre détail de notre vie est pesé intelligemment avant de nous toucher. Si nous admettons également que ce chef d'orchestre désire notre bien et que son savoir est infaillible, notre esprit peut se reposer : nous sommes entre de bonnes mains.
 
Partir d'un bon pied ne sert pas seulement à démarrer une activité d'une façon idéale. La personne qui entame quelque chose dans les meilleures conditions, met toutes les chances de son côté afin de finir également ce qu'elle a commencé d'une façon optimale. Démarrer notre vie d'un bon pied signifie que nous possédons le mode d'emploi entre les mains et que nous sommes prêts-es à la consulter aussi souvent qu'il le faut.
 
Notre génération a vue se multiplier les guides d'utilisation. De nos jours, l'écran de télévision le plus simple est livré avec son guide de plusieurs centaines de pages. Il semble logique que le guide de notre vie en possède un nombre largement supérieur. Il est donc d'une importance cruciale de synthétiser et résumer le plus possible les grandes lignes de ce guide. Les deux principes que nous venons d'énumérer représentent un bon début. Répétons-les : 1) Le monde est dirigé par D-ieu ; 2) D-ieu désire notre bien et nous aide à l'obtenir.
 
Ces deux principes ne sont pas à mettre dans la catégorie de la culture générale. Reconnaissons que le plus souvent, celle-ci ne nous sert pas à grand-chose. Plutôt, nous devons nous en servir dans tous les aspects pratiques de notre vie. À titre d'exemple, nous les appliquerons dans trois domaines qui recèlent de nombreux défis : la paix conjugale, l'éducation des enfants et le monde du travail.
 
La paix conjugale
 
Toutes les personnes mariées le savent : établir durablement de bonnes relations au sein du couple relève de l'exploit. De fait, ceci est tellement difficile, que la personne qui arrive à ramener la paix entre son ami et la femme de celui-ci se voit promettre monts et merveilles (prière prononcée dans les bénédictions du matin). Dans la majorité des cas, la femme et l'homme sont à blâmer pour l'état souvent peu reluisante de leurs relations dans leur couple.
 
En appliquant le premier principe – le monde est dirigé par D-ieu – le mari et la femme devraient prendre conscience que c'est D-ieu qui les a fait se rencontrer et que c'est également Lui qui désire que l'homme vive ce qu'il vit avec sa femme, et réciproquement. Plus nous oublions cela, plus nous focalisons nos problèmes de couple sur notre conjoint. C'est lui, ou elle, qui est la cause de nos maux et qui détient la clé de la solution pour obtenir un couple au sein duquel règne l'harmonie.
 
Cette vision a détruit de nombreux couples et elle a malheureusement un bel avenir devant elle. Pourtant, sa fausseté s'explique par l'exclusion de D-ieu de notre vie. Avec un minimum de bon sens, nous devrions réaliser que c'est D-ieu qui désire nous mettre dans la situation où nous sommes et que c'est au contact de notre conjoint que nous pouvons ouvrir nos yeux sur un ou plusieurs aspects à améliorer de notre personnalité.
 
Avons-nous tendance à être colériques ? D-ieu désire que nous le réalisions et que nous fassions les efforts nécessaires pour nous améliorer. À cette fin, il nous a mis-e en contact avec notre conjoint-e qui adopte, comme par hasard, un comportement qui nous agace. À cette école, nous nous formons tous les jours. Ainsi, plutôt que de pointer un doigt accusateur vers notre moitié, nous devrions remercier Hachem pour nous aider à tester aussi souvent que possible notre capacité à rester calme.
 
L'éducation des enfants
 
Enseigner une éducation saine aux enfants n'a jamais été chose aisée. Les défis auxquels fait face notre génération sont sans aucun doute sans précédent. Si la modernité a amené quelques progrès dont nous bénéficions tous-tes (médecine, imprimerie…) elle a amené encore plus de dangers qui menacent littéralement la vie de nos enfants : images obscènes omniprésentes, perte de la notion de respect aux parents, violence dans les écoles…
 
Dans cet environnement, transmettre les voies plaisantes de la Tora semble s'opposer à un mur infranchissable. Les enfants sont naturellement portés vers la facilité (ne le sommes-nous pas nous-mêmes ?) et maintenir à la maison un certain ordre moral n'est pas facile. Souvent, les parents sont à bout de force et tentent de faire passer ce message en utilisant la force.
 
D-ieu nous connaît parfaitement : n'est pas Lui qui nous a formés-es ? Il sait que nous acceptons difficilement d'être contredits-es. Pour autant, si nous aspirons à atteindre la vérité, nous devons savoir que chercher le respect pour nous-mêmes n'est certes pas la voie idéale. L'inverse est plutôt vrai : nous devons nous sentir comme inexistants-tes, comme de la poussière.
 
Sans doute ne pensons-nous pas courir après les honneurs. Cependant, lorsqu'un de nos enfants ne nous écoute pas, le grondons-nous pour son bienfait ou parce que notre honneur a été froissé ? Lorsque nous élevons la voix, le faisons-nous pour l'éduquer ou parce que nous ne supportons pas d'être contredits-tes ? En contact avec nos enfants, nous apprenons à nous remettre à notre place, même s'il est de notre devoir de leur rappeler leurs obligations envers nous, mais uniquement pour leur bénéfice.
 
Le monde du travail        
 
Le chômage fait partie de notre vie. Lorsque nous avons un emploi, notre salaire ressemble à un avion cargo trop chargé : son ascension n'est pas assurée. Dans tous les cas, il est extrêmement difficile de se trouver dans une situation où la joie et le bonheur règnent. Qu'il s'agisse de menaces de licenciement ou d'une augmentation tant attendue ou refusée, tout nous pousse à faire de notre patron le bouc-émissaire de nos difficultés.
 
Ici aussi, nous devons nous poser la question suivante : D-ieu nous aurait-Il oubliés-es ? Certes, il nous revient de faire tous les efforts possibles afin de trouver un emploi qui puisse subvenir à nos besoins. Nous devons également nous montrer flexibles dans notre capacité d'adaptation : nous vivons un monde qui change très rapidement et le milieu de travail n'échappe pas à cette règle. Pourtant, il ne faut pas oublier que dans tous les cas, c'est Hachem qui décide de notre réussite… ou de notre échec.
 
Il est certainement plus agréable d'avoir à gérer une augmentation de salaire qu'une lettre de licenciement. D'autre part, nous savons que l'indice du bonheur n'augmente pas forcément avec celle de nos revenus. L'équation “plus d'argent, plus de bonheur” est fausse, comme l'ont prouvé de nombreuses études.
 
Ainsi, en réalisant que c'est D-ieu qui détermine nos revenus, nous pouvons apprécier à leur juste valeur les efforts que nous faisons pour trouver, et conserver, notre emploi. Ceux-ci sont indispensables, mais loin d'être suffisants pour nous garantir un avenir serein entre les murs de notre bureau. Enfin de compte, si D-ieu dirige le monde, laissons-Le décider pour nous de la somme que nous aurons à inscrire sur notre déclaration de revenus. De plus, nous ne devons pas oublier que ce montant correspond à ce que nous avons besoin pour nous rapprocher de D-ieu… et pas forcément pour nous acheter une nouvelle voiture.
 
D'autres aspects de notre vie pourraient être abordés : notre santé, notre capacité intellectuelle… Tous les paramètres de ces aspects sont réglés par le Maître du monde qui les adapte à chaque personne. La seule chose dont nous pouvons être certains-es est qu'ils ont été taillés sur mesure pour notre plus grand bénéfice. Tous visent le même but : nous ouvrir les yeux sur nos origines saintes et nous rapprocher de D-ieu.
 
Puissions-nous mériter, en ce début d'année, de découvrir la présence de D-ieu à nos côtés, tous les jours et dans toutes les situations. Puissions apprécier pleinement ce que le Créateur fait pour nous et Le remercier, chaque fois que l'occasion se présente. Démarrer cette nouvelle année sur des principes de ce type est le plus beau cadeau que nous pouvons faire à D-ieu… et à nous-mêmes.

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