Montrer notre gratitude

Réfléchissons un instant sur les actes exceptionnels de bonté, sur les miracles et sur les faits merveilleux qu'Hachem a réalisés pour nous – et nos ancêtres.

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la Rabbanite Zelda Rosenthal

Posté sur 06.04.21

Hakarath Tova (la gratitude) nous permet de triompher de tous les obstacles dans notre 'Avodath Hachem (Service divin), même des désirs qui nous semblent impossibles à vaincre.

Nous souvenons-nous qu'avant que les Anché Knesset HaGuedola (les membres de la Grande Assemblée) ne détruisent le désir pour l'idolâtrie, le peuple juif avait un besoin maladif pour l'idolâtrie ? Chaque personne éprouvait une envie irrésistible de se courber devant des faux dieux ! Ainsi, la question mérite d'être posée : dans la mesure où ce besoin était maladif, pour quelle raison – pendant la période historique des Juges – le peuple juif fut-il montré du doigt pour son attitude face à l'idolâtrie ?
 
La réponse à cette question est surprenante : parce qu'il n'affichait pas suffisamment son hakarath Tova (la gratitude) pour lutter contre son désir ardent pour l'idolâtrie.
 
La hakarath Tova possède le pouvoir de déjouer les plans du yetser hara' (le mauvais penchant) pour le désir pour le mal. Si nous passons en revue notre vie et que nous en profitons pour prendre conscience de tout le bien qu'Hachem (D-ieu) a fait pour nous, nous pouvons aisément vaincre notre mauvais penchant, même un mauvais penchant aussi irrésistible que le désir de servir de faux dieux.
 
Réfléchissons un instant sur les actes exceptionnels de bonté, sur les miracles et sur les faits merveilleux qu'Hachem a réalisés pour nous – et nos ancêtres – dans le passé… et qu'Il continue de réaliser aujourd'hui encore. Ce sentiment de gratitude nous donnera la force de surmonter notre yetser hara' et de le remplace par notre désir de faire la volonté de D-ieu.
 
Lorsque nous sommes reconnaissants envers Hachem, nous désirons naturellement honorer la Tora et ceux qui étudient les paroles de D-ieu. En appliquant ce principe tous les jours de notre vie, nous montrons l'exemple à nos enfants et nous instillons en eux un amour pour Hachem et Sa Tora.  
 
Gratitude envers les enseignants
 
“La personne qui apprend de son collègue un seul chapitre [de Tora], une seule loi, un seul verset, une seule expression, ou même une seule lettre, doit le traiter avec honneur.” (Pirqé Avoth 6:3)
 
David Hamelekh (le Roi David) apprit deux halakhoth (lois) d'A'hitofel : 1) Il n'est pas bon d'apprendre la Tora tout seul et 2) Une personne doit entrer dans le Beith Hamidrach (la salle d'étude) avec révérence et derekh eretz (savoir-vivre) jusqu'au moment où la peur du Ciel repose sur elle.
 
Même si A'hitofel était un racha' (une personne méchante), qui n'obtint aucune portion dans le Monde futur – parce qu'il parlait lachone hara' (la calomnie) – David Hamelekh le traitait avec tous les honneurs. De fait, le Roi David appelait A'hitofel son “Rabbi personnel.”
 
David Hamelekh appréciait à sa juste valeur l'importance de la Tora et par conséquent, il avait compris que même deux simples halakhoth sont suffisamment importantes pour obliger une personne à afficher sa gratitude. Si le Roi David se sentait obligé d'honorer le méchant A'hitofel, à plus forte raison sommes-nous obligés d'honorer un érudit de la Tora duquel nous avons appris la plus petite quantité de Tora. Ceci est la véritable signification de hakarath hatov.
 
“Heureux ceux dont la voie est intègre, qui suivent la Tora de l'Éternel” (Téhilim119:1). Le Midrach pose la question : “Que signifient les mots 'Heureux ceux dont la voie est intègre' ?” Ces mots semblent superflus. Le verset aurait pu dire : "Heureux son ceux qui suivent la Tora de l'Éternel.” Selon le Midrach, ces mots veulent dire : "Heureux ceux qui honorent un érudit de la Tora, qui suivent la Tora de l'Éternel.” Le Midrach continue : “[La Tora] est un arbre de vie pour ceux qui la saisissent et heureux sont ses partisans.”
 
De la même façon, Moché (Moïse) a dit : “Si vous protégez un érudit de la Tora – c'est à dire, si vous l'honorez – alors, la Tora vous protègera également et elle vous honorera.”
 
“Ceux qui M'honorent, J'honorerai, et ceux qui Me méprisent, Je les déshonorerai” (Pirqé Avoth 4:1). Cela signifie qu'honorer un érudit de la Tora est l'équivalent d'honorer Hachem. D'autre part, la personne qui n'honore pas un érudit de la Tora parce qu'elle n'apprécie pas à sa juste valeur l'importance de la Tora, sera déshonorée.
 
Notre obligation d'honorer un érudit de la Tora est une conséquence directe de notre obligation d'honorer la Tora Elle-même. De fait, un érudit de la Tora voue la totalité de sa vie à l'étude du message d'Hachem et à transmettre la Tora au peuple juif. L'obligation d'honorer la Tora provient de notre obligation d'agir avec gratitude envers chaque chose que la Tora fait pour nous. La Tora est notre vie ; c'est Elle qui donne la vitalité à chacune de nos journées. La Tora nous permet de nous rapprocher de D-ieu et du Monde futur.
 
C'est pour cela qu'honorer un érudit de la Tora revient à honorer Hachem. Selon le sefer Ha'hinoukh, la fondation de cette obligation est liée à la mitswa de “Qiboud av vé-ème (l'honneur que doivent accorder les enfants à leurs parents) : montrer notre gratitude pour toutes les bonnes choses qui nous sont conférées.
 
Ce concept est expliqué dans la Guémara qui le présente sous son aspect pratique avec l'histoire de la fameuse tragédie des disciples de Rabbi 'Aqiva. Ce drame eut lieu quelques semaines avant la fête de Chavou'oth. Rabbi 'Aqiva avait douze mille paires d'élèves qui moururent tous durant la même période car ils ne s'étaient pas montré suffisamment d'honneur entre eux.
 
Pour quelle raison la Guémara fait-elle référence à ces disciples comme étant “douze mille paires d'élèves” ? N'aurait-il pas été plus simple de dire qu'ils étaient vingt-quatre mille élèves ? De plus, qu'on fait de si terrible ces élèves pour en mourir ? Manquer de respect envers son prochain – ce qui était leur faute – ne signifie qu'ils se faisaient preuve d'animosité. Pourtant, ils furent tous condamnés par le Ciel à mourir. Enfin, la Guémara nous apprend que le monde resta “vide”, jusqu'à ce que Rabbi 'Aqiva se présente devant les rabbins du sud et qu'il leur enseigne la Tora.
 
En fait, les disciples de Rabbi 'Aqiva ne manquaient pas seulement de qavod haTora (respect envers la Tora). Plutôt, il leur manquait la mida (le trait de caractère) essentiel et important de hakarath Tova (la gratitude) ! La Guémara fait référence à ces élèves comme “douze mille paires” car les vingt-quatre mille disciples apprenaient ensemble comme 'havroutoth (partenaires d'étude).
 
Chacun de ces disciples bénéficiait de son ami. Si nous sommes obligés d'honorer la personne de laquelle nous avons appris une seule lettre, à plus forte raison devons-nous montrer qavod (honneur) à notre 'havrouta dont nous bénéficions constamment.
 
Les disciples furent punis d'une façon extrêmement sévère car il leur manquait la hakarath Tova (la gratitude), ce qui représente un grave péché. Leur manque de hakarath Tova envers leur partenaire d'étude reflétait leur manque d'appréciation véritable pour la Tora, ce quine sied pas à des disciples de leur stature : ils étaient des disciples de Rabbi 'Aqiva. Pour cette raison, ils étaient inaptes à transmettre la Tora aux futures générations.
 
Qu'est-il possible d'apprendre du fait que cette terrible tragédie eut lieu spécifiquement pendant la période entre la fête de Pessa'h (la Pâques juive) et Chavou'oth (le don de la Tora) ?
 
Cela peut nous permettre de comprendre l'importance de nous préparer d'une façon adéquate pour Qabalath HaTora (lorsque nous avons reçu la Tora). Ceci peut être fait de la façon suivante :
 
* Réfléchir et contempler la façon dont la Tora peut avoir une influence importante dans notre vie et nous amener dans le Monde futur.
 
* Intérioriser et prendre en considération le lien qui existe entre hakarath Tova (la gratitude) et l'importance d'honorer la Tora et les érudits de la Tora.
 
Si nous apprécions à sa juste valeur l'importance de la Tora ainsi que son impact constant dans notre vie, nous deviendrons des récipients [adéquats] pour recevoir la Tora.
 
En résumé, si nous reconnaissons et nous souvenons constamment :
  • De ce qu'Hachem a fait pour nous ;
  • De ce qu'Hachem fait constamment pour nous ;
  • De ce qu'Hachem fera pour nous ;
  • De ce qu'Hachem fait pour nous, sans que nous en soyons conscients,
nous ressentirons toujours la hakarath Tova (la gratitude).

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