‘Hanouka : coutumes breslev

Grâce à la mitswa des lumières de 'Hanouka, les personnes qui sont éloignées de la sainteté se réveillent...

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le rabbin David Sears

Posté sur 27.11.23

Introduction

Rabbi Na’hman de Breslev a dit : “Grâce à la mitswa des lumières de ‘Hanouka il est possible de prendre conscience de la Gloire de D-ieu, élevée et exaltée à travers le monde. Les personnes qui sont éloignées de la sainteté se réveillent afin de se rapprocher de D-ieu ; cela nous permet aussi de ressentir la crainte d’HaChem (D-ieu), de voir la paix régner dans nos maisons et de nous procurer la force  de prier (comme il se doit). Toutes les disputes et les mauvaises paroles sont annulées ; la paix universelle se répand à travers tous les mondes.” (Liqouté Moharan I:14)
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Rabbi N’ahman a également dit que grâce à la mitswa de l’allumage  de ‘Hanouka, nous intériorisons le saint Da’ath (Connaissance), qui représente la prise de conscience de la présence de D-ieu dans le monde. Ceci correspond au paradigme de la “bonne huile”, au paradigme du “souvenir”. Cela veut dire que grâce aux lumières de ‘Hanouka, nous avons le privilège de nous “souvenir” du Monde à venir – le monde éminent, c’est-à-dire : le point d’origine de l’âme et sa destination finale – même au sein de ce monde. (Ibid. I:54)
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Selon le Rabbi, grâce à l’allumage des bougies de ‘Hanouka et de Chabath, une personne peut mériter d’avoir des fils qui seront des érudits de la Tora. (Sefer Hamidoth, Banim, I:54)
La ménora de ‘Hanouka
Rabbi Guedaliah Kenig faisait très attention à utiliser de l’huile d’olive pour l’allumage de la ménora de ‘Hanouka. De fait, c’est de cette façon qu’on réalise au mieux cette mitswa (cependant, les bougies peuvent également être utilisées).
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Rabbi Guedaliah Kenig allumait sa ménora en-dessous des dix tefachim (env. 80 cm.) exigés par la loi juive, mais il ne faisait pas particulièrement attention à ce que les lumières se trouvent près de la porte d’entrée ou d’une fenêtre. Cependant, Rabbi Elazar Kenig allume sa ménora à côté de la porte d’entrée, en face de la mezouza.
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Rabbi Guedaliah Kenig utilisait une ménora en argent munie de verres pour les lumières. Cependant, sa ménora n’était pas très grande – ni élaborée – comme cela est souvent le cas chez les rabbins ‘hassidiques. Certaines années, il n’avait même pas de ménora en argent et il utilisait à la place de simples verres.
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La majorité des ménora possèdent une place réservée pour la neuvième lumière, en addition des autres lumières ; celle-ci est appelée le “chamach”. En plus de cette neuvième lumière, Rabbi Guedelia Kenig utilisait un deuxième chamach – une bougie à la cire d’abeille – afin d’allumer les mèches. Lorsqu’il avait terminé d’allumer toutes les mèches, il replaçait le deuxième chamach dans un endroit séparé et distinct, à côté de la ménora.
 
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La conclusion de la bénédiction de l’allumage de la ménora est “lehadliq ner ‘Hanouka” (“d’allumer la lumière de ‘Hanouka”). Les lettres initiales des trois mots en hébreu forment le nom “na’hal” (“rivière”, “ruisseau”). Rabbi Nathan compare cela au verset dans le livres des Proverbes (18:4) : “Ce sont des eaux profondes que les paroles d’une bouche humaine, un torrent jaillissant, une source de sagesse.” La première lettre des mots hébreux “un torrent jaillissant, une source de sagesse” forment le prénom Na’hman, une référence à Rabbi Na’hman de Breslev.
 
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Rabbi Guedeliah Kenig ne portait pas ses vêtements de Chabath lorsqu’il allumait la ménora de ‘Hanouka (à l’exception du vendredi soir et du samedi soir). Cependant, certains ‘hassidiques breslev revêtent un bekitcheh en l’honneur de ‘Hanouka.
(S’abstenir de porter les vêtements de Chabath semble avoir été la coutume habituelle des ‘hassidiques russes et ukrainiens. D’autre part, de nombreux ‘hassidiques hongrois portent le shtreimel (le chapeau habituel des ‘hassidiques pour le Chabath) et un bekitecheh lorsqu’ils allument la ménora de ‘Hanouka.)
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Rabbi Guedaliah Kenig commençait à chanter “Hanéroth hallelou…” après avoir allumé la première lumière, tandis que la flamme s’élevait d’elle-même (ceci reflète l’opinion du Choul’han ‘Aroukh et du Maguen Avraham ; cependant, d’autres commencent à chanter seulement lorsque la flamme a atteint son éclat maximum. D’autres communautés (‘Habad, Skver-Chernobyl…) suivent l’opinion du Pri Méguadim selon lequel on commence à chanter lorsque toutes les lumières sont allumées.)
Après avoir récité “Hanéroth hallelou…”, Rabbi Guedaliah Kenig regardait silencieusement les lumières pendant environ trente minutes. Selon lui, il s’agissait du minhag de Rabbi Avraham Sternhartz.
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Rabbi Guedalia Kenig chantait “Ma’oz Tsour” et récitait “Vihi No’am” et ”Yochev be’Sefer” sept fois. Ensuite, il récitait “Lamenatse’ach be’Neginoth”, “Ana be’Koa’h” et d’autres chansons. Cependant, il passait la plupart de son temps assis, à regarder silencieusement les lumières.
Dans le Liqouté Halakhoth (Birkath haMazon 4:15), Rabbi Nathan élabore sur la coutume de chanter des louanges à Hachem pendant ‘Hanouka.
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Le Chabath de ‘Hanouka était une des trois occasions de l’année pendant laquelle les ‘hassidiques rendaient visite à Rabbi Na’hman. En souvenir de cela, de nombreux ‘hassidiques breslev voyagent de nos jours à Ouman [lieu où se trouve la tombe de Rabbi Na’hman] pour le Chabath de ‘Hanouka. (Cependant, le seul moment de l’année où ce voyage revêt un aspect “obligatoire” est Roch Hachana, le jour de l’an juif.)
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À l’époque de Rabbi Nathan, les ‘hassidiques lui rendaient visite – dans la ville de Breslev – lors du Chabath de ‘Hanouka plutôt que de se rendre à Ouman. Un jour, Rabbi David Shapiro demanda à Rabbi Guedeliah Kenig s’il était bien de se rendre dans la ville de Meron [lieu où se trouve le tombeau de Rabbi Chim’on bar Yo’haï] pour y passer le Chabath de ‘Hanouka. Rabbi Gedaliah Kenig répondit qu’il était préférable de rester en famille.
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Selon Rabbi Levi Yitz’haq Bender, le vendredi soir pendant ‘Hanouka, les ‘hassidiques breslev avaient l’habitude de prier Min’ha (la prière de l’après-midi) plus tôt que d’habitude, avant d’allumer les lumières de ‘Hanouka. (Ceci suit l’opinion du Choul’han ‘Aroukh et de la Michna Beroura.)
D’autre part, le minhag de Jérusalem – et également celui de la communauté breslev de la ville de Tsfat – consiste à allumer la ménora de ‘Hanouka et les lumières de Chabath avant de prier Min’ha. (Cette coutume reflète probablement les difficultés pratiques de faire l’aller et retour entre la synagogue et notre domicile deux fois si près de Chabath.)
Dans tous les cas, la ménora de ‘Hanouka doit être allumée avant les lumières de Chabath et ses lumières doivent brûler un minimum de trente minutes après l’apparition des étoiles (Michna Beroura 679:2).
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Pendant le Chabath de ‘Hanouka, les psaumes et les chants qui sont récités d’habitude immédiatement après l’allumage de la ménora sont chantés pendant le repas du soir.
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‘Hanouka guelt
On a l’habitude de donner plus de tsédaqa (charité) pendant la fête de ‘Hanouka. Selon Rabbi Nathan, la raison est que pendant ‘Hanouka, nous sommes occupés à attirer la lumière de l’altruisme saint dans le monde. C’est ce que signifie le verset (Téhilim 37:21) : “Le méchant emprunte et ne paie pas, le Tsadiq est compatissant et il donne.”
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Rabbi Guedaliah Kenig avait l’habitude de donner le “‘Hanouka guelt” (l’argent de ‘Hanouka) à ses enfants la dernière nuit de ‘Hanouka. Ceci est également la coutume de Rabbi Elazar Kenig.
Nittel Nacht
Comme tous les ‘hassidiques, les ‘hassidiques breslev n’étudient pas la Tora pendant “Nittel Nacht”. Notre coutume et de nous retenir d’étudier depuis le coucher du soleil (chqi’a) jusqu’à ‘hatsoth (le milieu de la nuit). Idéalement, on doit se coucher le plus tôt possible et se lever pour réciter le Tiqoun ‘Hatsoth. Cependant, selon Rabbi Guedaliah Kenig, si on reste éveillé, il est permis de lire les histoires de Rabbi Na’hman (Sipouré Ma’assiyoth).
Les élèves de Rabbi Nathan avaient l’habitude de jouer un jeu avec des dés (ou des cubes ?) sur un plateau (entendu de Rabbi Elazar Kenig, d’après Rabbi Avraham Sternhartz.)
En Ukraine et en Eretz Israël (en Terre d’Israël), nittel était observé pendant le mois de janvier. Cependant, il n’est pas clair si cela s’applique également aux pays dont l’habitude est d’observer nittel en décembre. Par conséquent, les ‘hassidiques breslev suivent de nos jours différentes coutumes à ce sujet.
Traduit et adapté avec la permission de Centre Breslov

http://www.nachalnovea.com/breslovcenter/default.html

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