Réclamer l’Aide divine

Ce qui est important, c’est de rechercher la Volonté divine dans toutes les situations, même lorsque l’esprit est torturé et abattu...

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le Rav Lévi Yits'haq Bender

Posté sur 08.11.21

“Conversations des anges saints” est un recueil de conversations et d'histoires en grande partie inédites de la littérature breslev.

Nous les avons entendues pour la plupart de la bouche de Rav Levi Yits'haq Bender, z.ts.l., un des piliers de la 'hassidouth breslev contemporaine. Il les reçut lui-même de Rav Avraham, z.ts.l., le fils de Rabbi Na'hman de Toulchine, z.ts.l., l'élève principal de Rabbi Na'hman de Breslev, z.ts.l.
 
 
Dans une merveilleuse conversation, Rabbi Na'hman de Breslev nous expliqua avec beaucoup d’humour, de finesse et une grande subtilité, que le plus grand de tous les travaux dans l’'Avodath Hachem (le Service de D-ieu) est plus facile à accomplir que la plus simple des démarches commerciales.
 
Nous savons combien l’homme est prêt à faire d’efforts pour aller assister à une foire qui a lieu dans une ville lointaine : dès la fin de Chabath, il part à la recherche d’une diligence, la charge jusqu’à épuisement, voyage toute la nuit sans dormir. Le lendemain, après un voyage épuisant qui lui donne des courbatures, le voilà qui reste debout toute la journée par un froid glacial !
 
Bien entendu, tous ces efforts et cette fatigue ne sont fondés que sur l’espoir d’un petit bénéfice qui, sait-on jamais, ne restera même pas dans ses mains. Finalement, l’homme est prêt à se fatiguer pour un effort dont les résultats sont douteux…
 
À côté de cela, l’effort le plus grand dans l’'Avodath Hachem, c’est la prière. Et que fait-on ? On se lève, on prie, et on termine sa prière….
 
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Rabbénou disait que beaucoup de Tsadiqim ont surmonté leurs passions, mais que quelques traces subsistaient malgré tout en eux. Ces Tsadiqim n’ont pas la force de ramener les Bnei Israël vers le mieux. Seul, le vrai Tsadiq, le Roch Bait Amiti (le véritable Chef de maison) qui a détruit tout le mal en lui, est capable de le faire.
 
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Le jour de Roch Hachana (Le jour de l'an juif) les vrais Tsadiqim ont le pouvoir de dévoiler les chemins de la téchouva (du repentir), d’adoucir la virulence du Jugement et d’attirer la joie. Comme nous l’a ordonné Rabbénou, c’est un jour où nous devons rester gais. Il est donc conseillé d’être aux côtés de vrais Tsadiqim le jour de Roch Hachana.
 
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Nous savons que les Tsadiqim et nos anciens Sages ont rajouté plusieurs interdictions et barrières autour de la plupart des mitswoth.
 
Cette faculté dépend du libre arbitre de ces Tsadiqim. Savoir quand il faut rajouter et quand il faut s’en abstenir est très difficile et demande énormément de connaissances et de recherches.
 
En ce qui nous concerne, il nous est absolument interdit d’ajouter ou de soustraire quoi que ce soit.
 
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Chacun d’entre nous a des domaines secrets et cachés qu’une personne située à un niveau plus élevé connaît et maîtrise. Cependant, si la personne de niveau plus élevé a aussi des domaines secrets, les siens sont situés à un niveau beaucoup plus élevé que les nôtres. Les domaines qui ne lui sont pas “dévoilés” sont pour elle à un niveau relativement bas, et pour nous à un niveau élevé.
 
Il en est de même pour une personne qui progresse : aujourd’hui la chose est secrète, demain elle sera dévoilée, et ainsi de suite. Il y a toujours quelque chose à découvrir.
 
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Lorsque le Ciel met à l’épreuve une personne, on lui soutire sa lucidité. C’est en cela que réside la principale épreuve.
 
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Rabbénou demandait instamment à chacun de pratiquer quotidiennement le recueillement : parler à D-ieu dans sa langue maternelle, Lui demander de se rapprocher de Son service, de nous aider à faire une téchouva complète.
 
Rabbénou insistait sur le fait de prier pour l’accomplissement de ses enseignements. Lorsqu’il nous gratifiait d’une explication originale, nous devions la transformer en prière, demander, supplier l’Éternel pour qu’Il nous donne le mérite de l’accomplir tout en respectant l’ordre de l’enseignement.
 
En effet chaque enseignement était construit comme une splendide architecture dont il nous faisait profiter d’une manière spéciale ; il disait que cela procurait de grands délices dans l’Au-delà, des délices qui n’étaient encore jamais montés jusqu’à D-ieu depuis la création du monde !
 
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Le miracle de Hanouka et le salut qui en dépend à chaque génération puise sa source dans la Qédoucha (la sainteté) de Roch Hachana et de Yom Kippour (le Jour de Grand pardon).
 
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Il y a aujourd’hui beaucoup de vrais Sages, serviteurs de D-ieu qui écrivent des livres. Leurs explications nouvelles et originales sont la preuve qu’ils se renouvellent sans cesse.
 
Chaque jour ils s’appliquent. Ils écrivent pour inspirer aux lecteurs plus d’étude, d’enseignement, pour les inciter à garder et à accomplir… Ils réalisent tout ce travail alors qu’ils ont l’impression de ne pas avoir encore commencé à servir D-ieu.
 
Rabbénou nous disait qu’il se voyait lui-même comme un enfant ignorant, comme “un enfant qui vient d’être sevré.”
 
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Ya’aqov Avinou (Jacob notre père) avait plus que quiconque la faculté d’attirer la Qedoucha (sainteté) de la Tora. Esaü et Laban, qui sont les symboles de l’opposition aux Sages de la Tora, ne lui facilitèrent pas la tâche.
 
Plus ils s’opposèrent à Ya’aqov, plus celui-ci se renforçait dans la confiance en des Sages. Il a persisté à réparer le mieux possible la faute d’Adam Harichon qui n’avait pas confiance en lui. Il s’est attaché à réparer également celle des générations suivantes qui commirent la même erreur. Il profita même des quatorze ans qu’il disposait pour se réfugier dans la yéchiva de Chem et d’Eber, écrire plusieurs ouvrages et étudier la Tora.
 
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“Il a séparé le peuple et le troupeau… et le camp restant sera rescapé.”
 
Si on ne peut atteindre la perfection, il faut accepter, en attendant, de vivre d’une manière “partagée.” Si on ne réussit pas à étudier, prier, surmonter son mauvais penchant, ses pensées, se recueillir parfaitement, il faut faire ce qui est à notre portée. Ainsi, ne sombre-t-on pas dans le découragement, D-ieu nous en préserve.
 
“Se servir du camp rescapé”, c’est malgré son incapacité à réagir devant son mauvais penchant, se réfugier derrière les forces du Tsadiq et rechercher D-ieu.
 
Ce qui est important, c’est de rechercher la Volonté divine dans toutes les situations, même lorsque l’esprit est torturé et abattu : cela peut se réaliser en se renforçant ou en accomplissant peu de choses – prononcer un cri vers Hachem comme “Maître du monde, aide-moi !” Cela peut se faire pendant un voyage ou à la maison. Quel que soit l’endroit où l’on se trouve, le principal est de saisir au vol, malgré l’incertitude du moment, que bonne action.
 
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Légiférer est pour une grand part réparer la faute originelle et celle plus générale de toutes les fautes.
 
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Un jour Rabbénou s’exclama : “Que ferais-je si je n’avais pas de monde futur ? Et si je devais passer par l’enfer ?” Il leva les mains, comme pour dire : “L’homme doit être prêt à tout. Il doit avoir confiance dans le fait qu’Hachem est honnête à son égard car il est juste et droit.”
 
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Rabbénou nous donna le droit de chercher des allusions de notre cru dans les Contes.
 
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Le meilleur moyen pour l’homme de faire téchouva est de se repentir en restant corporellement soi-même : repasser par les mêmes lieux étroits et crier comme la sonnerie du chofar vers Hachem. Alors Il lui ouvrira les portes en grand.
 
Lorsqu’il y a un accroc, on utilise le même tissu pour effectuer la réparation, sinon elle est imparfaite. De la même façon, le repentir de l’homme réincarné n’aura pas la même valeur.
 
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On a l’habitude de jeûner jusqu’à midi pendant les dix jours de pénitence ; c’est ce qu’ont institué les Grands. Rabbénou encourageait cette pratique.

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