Offrir son cœur – Tsav

On peut travailler sa vie entière comme un forcené et servir sans s'en rendre compte une idolâtrie appelée “argent.”

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le rabbin Éliyahou Haviv

Posté sur 06.04.21

Pour beaucoup d'entre nous, le fait de sacrifier un animal afin d'obtenir le Pardon divin, reste une énigme. Le mystère s'accroît quand on sait que D-ieu éprouve un certain plaisir de ces sacrifices.

En vérité, les Qorbanoth (offrandes, sacrifices) apportés au Beith Hamiqdach (Temple de Jérusalem) avaient une utilité exceptionnelle. La personne qui avait fauté obtenait – grâce à son offrande – une réparation “mesure pour mesure.” En effet, c'est la partie bestiale de l'individu qui le pousse à fauter. En sacrifiant une bête, celle-ci jouait le rôle de “Qapara” (rachat) et supprimait la punition que nous aurions dû recevoir à cause du pêché provoqué par la “bête” qui est en nous, si l'on peut dire.
 
Rabbi Na'hman de Breslev enseigne que grâce aux sacrifices, on peut soumettre et annihiler l'idolâtrie dont la manifestation la plus globale est la passion pour l'argent (Taavath mamon). La Taavath mamon consiste – entre autre – à mettre toute sa confiance dans le solde de son compte en banque et à travailler comme un esclave afin d'avoir la sensation d'être en sécurité et de pouvoir subvenir à ses besoins.
 
Dans ce cas, on est persuadé que les revenus proviennent de nos efforts et on les multiplie, en arrivant parfois jusqu'au vol et au mensonge pour gagner plus, que D-ieu nous préserve.
 
Hélas, le principe de la Taava (le désir, la passion) est de n'être jamais satisfaite. Si l'on possède 100, on désire 200 ; si l'on possède 200, on désire 300… C'est pourquoi une personne peut travailler sa vie entière comme un forcené et servir sans s'en rendre compte une idolâtrie appelée “argent.” Pourtant, si cette personne prêtait attention, elle s'apercevrait que certaines personnes qui travaillent plus qu'elle, gagnent moins, tandis que certaines qui travaillent moins qu'elle, gagnent plus. Elle verrait ses concurrents vendre les mêmes produits moins bons et plus chers alors que les siens restent en stock ou vice-versa.
 
Pour sortir de cet état d'esprit, il faut donc offrir des sacrifices. À l'époque du Beith Hamiqdach, lorsqu'on faisait sacrifier une bête par les Kohanim (prêtres), on ressentait automatiquement un sentiment incroyable de repentir. Alors, on regrettait du fond du cœur la raison pour laquelle on avait fauté, c'est à dire l'aspect bestial à cause duquel on avait placé notre confiance en des dieux étrangers (argent, etc.).
 
Une question se pose : dans la mesure où le Temple est détruit, nous n'avons plus la possibilité d'offrir les Qorbanoth. Conséquemment, de quelle façon peut-on obtenir les réparations dont nous venons de parler ?
 
Les Sages ont répondu en se basant sur le verset suivant : “Prenez avec vous des paroles et revenez vers le D-ieu de bonté, dites-Lui : 'Ne comptes pas la faute et prends le bon ; nous remplacerons le paiement des taureaux par nos lèvres'.” (Hochéa 14:3). Les sacrifices, symbolisés par le “paiement des taureaux”, sont aujourd'hui remplacés par les paroles de nos lèvres, c'est-à-dire les prières.
 
La prière est le service du cœur, l'instrument grâce auquel on peut dévoiler notre intériorité, nos bonnes intentions et trouver la force de les mettre en pratique. Une fois qu'on a prié, notre dévotion prend alors une dimension tout à fait différente aux yeux d'Hachem : Il en retire un véritable plaisir.
 
Le Temple a été détruit parce que nous ne servions plus D-ieu avec le cœur. Les personnes allaient sacrifier leurs offrandes de la même manière qu'elles allaient faire leurs courses ; leur dévotion était devenue extérieure. Or, quand on ne donne plus l'essentiel à Hachem – c'est à dire l'intériorité, l'essentiel de nous-mêmes – l'extériorité, symbolisée par l'édifice du Temple, devient vide de sens et elle est détruite. À ce sujet, nos Sages enseignent que le Beith Hamiqdach fut détruit à cause de la haine gratuite.
 
Comprenons donc l'alternative qui est en face de nous : soit on sert D-ieu avec des prières ferventes et on utilise le cœur à bon escient ; soit on ne l'utilise pas, c'est à dire que nos prières sont prononcées du bout des lèvres, à toute vitesse, car on a seulement l'intention de se débarrasser de son obligation. Alors le cœur tombe sous la tutelle de nos mauvais penchants et on en arrive à la haine gratuite dont l'expression la plus évidente est Lachone Ara' (la médisance), c'est-à-dire du mal de son prochain, celui dont on ne partage pas les opinions ou qui s'est comporté d'une façon anormale à nos yeux.
 
Tous ces comportements sont la preuve que l'individu prie seulement du bout des lèvres (sans cœur) et qu'il compte uniquement sur sa propre force. Cependant, si on priait de tout son cœur, si on voulait vraiment faire plaisir à Hachem, on réaliserait vite que c'est D-ieu qui aide en tout et que notre force ne réside que dans la bouche.
 
C'est pourquoi Rabbi Na'hman enseigne qu'il n'est possible d'annuler ses mauvais traits de caractères et sa bestialité qu'en prenant l'habitude de parler à D-ieu dans sa langue maternelle et de Lui exprimer tout ce que nous avons au fond du cœur en Lui demandant de nous réparer. Si nous prenons ce conseil au sérieux, nous enlèverons de nous la haine gratuite et nous verrons rapidement la reconstruction du Beith Hamiqdach qui symbolise le cœur du monde – mais aussi le cœur de l'homme – et que le Créateur a Lui-même appelé : “Ma maison, une maison de prières.”
 
Sefer Hamidoth – La prière
 
• L'homme doit languir et espérer le bien général, même si celui-ci signifie pour lui une perte.
 
• La personne qui prie à la synagogue, équivaut à celle qui avait amené une offrande pure.
 
• La prière du flatteur n'est pas écoutée.
 
• La prière de la personne qui étudie la Tora est écoutée.
 
• On priera toujours contre un malheur avant qu'il ne se produise.
 
• La prière de l'autre (pour moi) est plus efficace que ma propre prière et même le Tsadiq a besoin de la prière des autres.
 
• C’est une mitswa d'avoir de beaux habits propres pour la prière.
 
• Pour les besoins matériels, on ne demandera pas plus qu'il n'en faut, mais en ce qui concerne la Tora et la crainte de D-ieu, on pourra demander tout ce qu'on désire réellement.
 
• Par la prière on peut changer son mazal.
 
• Il faut prier dans une maison qui a des fenêtres.
 
Lois de Chabath
 
La personne qui emploie un travailleur (femme de ménage, gardienne d'enfants, etc.) pour s'occuper de la maison à Chabath, n'a pas le droit de donner à cette personne un salaire pour son travail du Chabath. On ne peut payer le salaire uniquement si celui-ci est “absorbé” (Béhavlaa), c'est à dire qu'on fera travailler l'employé pendant la semaine (même une heure) et le salaire du Chabath sera absorbé dans le salaire global.
 
Par conséquent il est interdit de faire travailler une personne seulement le Chabath (en ce qui concerne les travaux qu'un employé non juif pourra faire, il faut consulter un Rav compétent ; le principe est qu'une personne non juive ne peut pas faire – uniquement pour nous – un travail interdit le Chabath). (Yalqouth Yossef)

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