Savoir faire des reproches-Devarim

La façon de réagir de la personne envers laquelle nous adressons des reproches nous servira de baromètre...

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le rabbin Éliyahou Haviv

Posté sur 19.10.21

Nous commençons cette semaine le cinquième livre de la Tora : Dévarim (Deutéronome), dont le contenu essentiel est un long discours de Moché Rabbénou (Moïse notre Maître) avant son départ de ce monde. 

Dès les premiers versets de la paracha, Moché commence par énumérer les lieux dans lesquels le peuple d’Israël a fauté et provoqué la colère du Ciel. Une analyse superficielle de ces versets pourrait nous entraîner à les réduire à un sermon empli de reproches devant lequel le peuple d’Israël baisserait la tête avec un sentiment de honte.
 
Le reproche qui fait honte, nous connaissons cela…
 
Rabbi Nathan de Breslev enseigne :
 
Rachi a expliqué : 'Moché Rabbénou a prononcé des paroles de reproches – en citant toutes les places où le peuple d'Israël a provoqué la Colère divine – au lieu de citer directement les fautes ; de la sorte, il a fait seulement allusion à ces fautes, par respect pour Israël (premier commentaire de Rachi à propos de la paracha).
 
En vérité, le sermon de Moché était un sermon de bonté car il l’a prononcé de manière à ne pas réveiller la mauvaise odeur de leurs mauvaises actions et ne les a donc pas découragés, D-ieu nous préserve. Au contraire il les a renforcés en réveillant en eux une bonne odeur (Liqouté Moharan, II:8).
 
C’est la raison pour laquelle il n’a parlé que des endroits de leurs fautes car, en ne mentionnant que les noms des places, Moché leur a donné du mérite, il a appliqué le principe de la Tora qui dit : “Ne juge pas ton prochain tant que tu n’as pas été à sa place.”
 
Moché savait que leurs fautes avaient été entraînées par les endroits eux-mêmes où ils étaient passés. Le désert était empli de serpents, de scorpions ; la sècheresse y régnait. Tout cela nous apprend que le peuple juif devait combattre d’énormes forces négatives. Parfois il ne put résister à l’épreuve et chuta… à cause de l’endroit” (Liqouté Halakhoth, YoréDé’a, HilkhothOrla 4:16).
 
Il y a presque 2 000 ans, RabbiAqiva se demandait déjà qui était capable dans sa génération de faire des reproches (TalmudArakhin 16). Rabbi Na’hman rajoute : à plus forte raison dans notre génération.
 
Rabbi Na'hman nous a enseigné les conditions pour pouvoir faire un reproche : réveiller une bonne odeur, c'est-à-dire qu'il faut faire en sorte que la personne que l’on sermonne en ressorte encouragée. Sinon il faut se taire. De fait, un reproche mal administré réveille la mauvaise odeur des mauvaises actions et provoque un découragement intérieur dont il est difficile de se débarrasser. Cela correspond au proverbe : “À force de dire à quelqu’un qu'il est un voleur, il le deviendra.”
 
Avant de formuler des reproches, on doit être certain de la pureté de nos motivations. Également, il faut être certain qu’on n’en profite pas en même temps pour régler un compte. Il ne faut pas non plus essayer – même d'une façon inconsciente – de se sentir en position de supériorité (car on est tellement rabaissé par ailleurs). En fin de compte, il faut s'assurer que nous parlons uniquement pour le bien de la personne à qui nous nous adressons.
 
La façon de réagir de la personne envers laquelle nous adressons des reproches nous servira de baromètre. Si elle nous remercie et repart encouragée, c’est qu’on a bien fait son travail. C’est à cette condition que la Tora nous recommande : “Tu feras des reproches à ton prochain” (Vayiqra 19).
 
Si elle se met en colère, se vexe, se tait et baisse le regard ou les épaules, c’est qu’on aurait mieux fait d’attendre. Tant qu’on ressent une certaine colère, une certaine envie d’expliquer à l’autre le mal qui le concerne, il vaut mieux ne rien dire car c’est un signe qu’on n’est pas vraiment capable de se mettre à sa place. On confond l’individu avec le mal qu’il fait.
 
C’est la raison pour laquelle la Tora nous enjoint de ne juger personne tant qu’on n’est pas capable de se mettre à sa place. Si on l’est, alors elle nous demande de juger favorablement. Quitte à le faire, il faut commencer par soi et réaliser que nos erreurs sont excusables et s’expliquent en grande partie par les places par lesquelles nous passons. En fait, il s'agit de réveiller une bonne odeur…
 
La prière
 
On doit aspirer et prier pour le bien de la collectivité, même si cela est à notre détriment.
 
La personne qui prie à la synagogue est considérée comme ayant amené une offrande pure.
 
La flatterie empêche la prière d’être acceptée.
 
Il faut prier dans un endroit où il y a des fenêtres.
 
– Lorsque nous demandons quelque chose, nous devons mentionner le mérite des patriarches.

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