Des prières entendues… enfin !

Toutes ces prières, toutes ces larmes que j'avais crues inutiles et vaines... Pendant tout ce temps, j'avais pensé qu'Hachem ne m'écoutait pas et qu'Il faisait la dure oreille…

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Batya Rosen

Posté sur 06.04.21

Il y a environ un an, j'étais extrêmement déprimée. Cela faisait plus de neuf mois que je vivais une expérience particulièrement pénible et – même si je remerciais Hachem pour m'avoir finalement laissé obtenir mon guet (divorce) – les conséquences de cette situation étaient encore loin de s'être évaporées.

Ce qui m'avait beaucoup mise à l'épreuve fut la longueur avec laquelle mon divorce put en fin de compte être déclaré. Je ne sais pas exactement pourquoi, mais je m'étais fixé une certaine date pour recevoir mon guet. Je m'étais dit que Roch Hachana était la date butoir que je ne pourrais pas laisser passer sans avoir ma “libération” en poche.
 
Je désirais tellement cela que je pensais réellement possible de pouvoir tourner la page à partir de cette date. Roch Hachana me semblait une date suffisamment symbolique pour que je fasse tous les efforts possibles et imaginables pour obtenir mon divorce avant cette date.
 
Évidemment, vouloir forcer le cours des évènements fonctionne rarement et dans mon cas aussi, cela s'avéra inutile. Lorsque Roch Hachana arriva, la seule chose que je possédais était des mois de frustration et de fatigue morale et physique. Rien ne semblait avancer et il me semblait qu'il faudrait encore attendre plusieurs mois avant de voir la conclusion de toute cette situation.
 
Aucune démarche ni aucune action de ma part ne paraissait servir à quelque chose et je me sentais impuissante à changer le cours des choses. Je priais abondamment pour assister à un miracle et pour que dans les tous derniers jours qui précèdent Roch Hachana, un évènement inattendu se produise ; cependant, rien ne se passa.
 
Les premiers mois de l'année passaient les uns après les autres tandis que je me posais continuellement cette question : pour quelle raison tout cela nécessite-t-il autant de temps ? Pour quoi faut-il que chaque petit geste se transforme en véritable bataille ? Pourquoi ? Pour quoi ? Je pleurais beaucoup et je criais mon désespoir à D-ieu. Pourtant, rien ne se passait.
 
Après plusieurs mois d'attente, le divorce fut finalement prononcé. Quelle délivrance ! Je sentais que mes prières avaient reçues leurs réponses : j'étais divorcée ! Cependant, dès le lendemain du divorce, une autre attente se révéla : celle de la vente de notre maison et de tous les autres aspects de ma nouvelle situation. Je désirais aller vivre dans une autre ville, rencontrer d'autres personnes, penser le plus vite possible à me remarier… De nouveau, je priais abondamment et je pleurais souvent. Je suppliais le Créateur pour que tout se passe vite… mais tout prenait beaucoup de temps.
 
 
Je désirais tellement cela que je pensais réellement possible de pouvoir tourner la page à partir de cette date.
 
Après une attente qui m'avait semblée interminable, un compromis de vente pour notre maison fut finalement signé. Cependant, quelques jours avant la vente finale, un délai inattendu survint et il semblait que je devais tout recommencer depuis le départ. De nouvelles prières et de nouvelles larmes… mais rien n'arriva.
 
Entre temps, mon divorce m'avait permis d'envisager de faire mon aliya et – grâce à D-ieu – je vins habiter en Eretz Israel pendant l'été. Cette nouvelle vie me donna le goût d'une nouvelle liberté, même si tout n'avait pas été réglé aux États-Unis.
 
Le jour tant attendu arriva et notre maison fut réellement vendue. Alors, une nouvelle bataille commença : déterminer le montant d'argent qui revenait à mon ex-mari et à moi. Même si cela était indiqué d'une façon claire dans le divorce, le mode de paiement choisi par l'acheteur rendait la répartition plus difficile que prévue et ce fut l'occasion – une fois de plus – d'inquiétudes et de soucis.
 
Vous ne serez pas surpris d'apprendre que je me mis à prier abondamment et à pleurer souvent pour que tout finisse le plus vite possible. Cependant, rien ne semblait avancer.
 
Malgré tout, le jour arriva où tout fut réglé, absolument tout… à l'exception de la signature de mon ex-mari qu'il devait apposer sur les documents, ce qu'il refusait de faire. Même si tout avait été décidé selon les termes du divorce et que plus rien ne manquait pour que nous puissions – lui et moi – tourner la page, il ne voulait pas signer.
 
Mon avocat me contacta en m'informant que s'il persistait dans son refus, l'attitude de mon ex-mari m'obligerait à contacter un nouvel avocat pour ouvrir un nouveau dossier devant le tribunal. Le cauchemar semblait ne jamais devoir finir !
 
Les hésitations de mon ex-mari et ses hésitations à apposer sa signature sur les documents finaux me causaient une peine et un stress immenses. Retourner devant un tribunal voulait dire repartir aux États-Unis, ce qui m'aurait été extrêmement pénible. De plus, je ne pouvais pas ignorer l'aspect financier de cet éventuel nouvel épisode : les frais de voyage ajoutés à ceux d'un nouveau procès risquaient de me coûter la totalité de la somme qui me revenait de la vente !
 
Les dépenses à envisager, la durée interminable avant une conclusion heureuse et un retour dans un pays que je venais de quitter étaient mon nouveau lot quotidien. Évidemment, je priais, je pleurais et j'attendais. Tout semblait devoir se terminer et à la dernière seconde… tout semblait devoir recommencer.
 
Ce jour-là, je fis une séance intense d'hitbodédouth : pendant 30 minutes, je suppliais Hachem pour Sa compassion et je ne laissais passer aucun détail des deux dernières années pour souligner le calvaire que je vivais depuis maintenant trop longtemps. C'est également ce jour-là que je commençais à remercier Hachem pour ma situation
 
De fait, c'est bel et bien D-ieu qui m'avait tout de même permis de me séparer de mon ex-mari, même si tous les aspects de cette séparation n'étaient pas encore complètement terminés. Je remerciais Hachem de me permettre de m'adresser à Lui et de laisser mes larmes couler à flot. Je savais que les prières d'un cœur brisé sont écoutées et je remerciais le Créateur de me permettre de me retrouver dans cet état en Israël, plutôt que dans une ville froide des États-Unis.
 
Cette fois-ci, quelque chose arriva. Le lendemain de ma séance d'hitbodédouth, mon avocat rencontra mon ex-mari et… celui-ci accepta de signer tous les documents qu'il devait. Lorsque je reçus la nouvelle de mon avocat, ma joie fut trop grande pour être contenue : des larmes jaillirent de mes yeux, mais cette fois-ci, elles étaient des larmes de joie.
 
Mon avocat m'informa que maintenant, tout était réglé et que l'argent serait sur mon compte quelques jours après. Avec l'aide de D-ieu, mon divorce fut réellement officiel à partir de ce jour-là. Je n'oublierais jamais la date et l'heure de cette nouvelle.
 
C'est également à cette date que je commençais à ouvrir les yeux pour apercevoir quelque chose qui m'avait échappé jusque là. Je vivais maintenant en Israël – complètement libérée de ma situation précédente – et je pouvais commencer à vivre une nouvelle vie, à penser à me remarier… et à encaisser le chèque qui fut finalement déposé quelques jours avant… Roch Hachana.
 
C'est cela qui me sauta aux yeux. Toutes ces prières, toutes ces larmes que j'avais crues inutiles et vaines… Pendant tout ce temps, j'avais pensé qu'Hachem ne m'écoutait pas et qu'Il faisait la dure oreille. L'idée m'avait même effleurée que peut-être, Il ne m'aimait pas. Maintenant, je commençais à ressentir de la honte à avoir pu penser de la sorte.
 
Tout ce que j'avais cru était inexact. La vérité me fut expliquée par ma rabanite qui – en ce domaine – a de nombreuses années d'expérience. Selon elle, le fait que le processus qui a mené à mon divorce se soit déroulé sur une période d'à peine plus d'une année est un miracle. De fait, c'est plutôt 3 à 4 années qui sont le plus souvent nécessaires ! De plus, qui a dit que je devais – en fin de compte – recevoir mon guet ? Cela n'est pas toujours facile : de nombreuses femmes ont les plus grandes difficultés pour l'obtenir.
 
Ces paroles me permirent de comprendre qu'Hachem avait bel et bien bousculé les évènements pour moi. Même si j'aurais aimé que tout cela aille encore plus vite, je réalisais à ce moment que mes prières avaient effectivement trouvé une oreille attentive dans le ciel. Que la durée exacte du divorce ait été décidée par Hachem est normal : n'est-Il pas le Maître du monde ?
 
Je me rendais compte également que ma demande pour que tout soit terminé avant Roch Hachana avait également été entendue. Même si mon intention avait été que tout soit fini le Roch Hachana précédent, je savais maintenant que j'en demandais trop. Tout fut bel et bien terminé juste avant Roch Hachana… l'année suivante.
 
Ainsi, Hachem avait décidé – pour une raison que Lui seul connaît – que mes épreuves devaient durer une année entière, et même un peu plus. Tout ce qu'il m'importe aujourd'hui, c'est d'être complètement libre pour pouvoir recommencer une nouvelle vie. Si cela est possible, je le dois à Hachem et je ne Le remercierai jamais assez pour cela. 

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