Aimer Hachem

D-ieu est comme une femme. Lorsqu'on Le désire il en ressent une grande satisfaction, mais s'Il voit Son peuple désirer autre chose et avoir du plaisir en dehors de Lui, il se sent blessé.

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David-Yits'haq Trauttman

Posté sur 06.04.21

“Lorsqu'une personne désire une chose en particulier, cela crée une imperfection et de l'amertume pour l'âme.” (Rabbi Na'hman de Breslev, Liqouté Moharan I, 13)
 
“Cher David-Yits'haq,
 
J'ai du mal à comprendre ce texte. Vouloir le plus beau est aussi une forme de respect que nous montrons à Hachem. Une belle table pour les fêtes, des beaux vêtements… Je ne sais pas pourquoi, mais en lisant cela je me sens gênée.
 
Je ne comprends pas cette notion d'éloignement alors qu'on sait que même pour le Temple ou pour le Roi David, tout était noble et en or.
 
Bonne journée.” (Patricia B. de France)
 
Madame,
 
Nous pensons souvent que l'être humain est formé de deux parties distinctes : la partie spirituelle – représentée par l'âme – et la partie physique, représentée par le corps. Cela n'est pas tout à fait exact. Plutôt, l'être humain est âme et autour de cette âme, Hachem a choisi de mettre un corps. Ainsi, nous ne devons pas oublier qu'idéalement, c'est à notre âme que nous devons nous lier et pas à notre corps.
 
Les plaisirs de l'âme sont simples : se rapprocher de D-ieu, le plus possible. Pour l'âme, le physique n'existe pas et les seuls plaisirs sont les prières, les louanges faites à Hachem… Tout ce qui fait ce monde-ci est étranger à l'âme : elle n'a point besoin de manger, de boire, de dormir, de vêtements…

 
Il en va différemment avec le corps. Celui-ci se plaît dans la bonne chair et les plaisirs de la table. Les beaux apparats lui sont plaisants, comme le sont tous les autres plaisirs liés à ce monde. Tous les excès que l'être humain commet s'expliquent par sa soumission à son propre corps. Il est inutile de dire que selon le corps, les plaisirs spirituels sont une pure perte de temps et il fait tout pour les combattre (nous sommes soudainement fatigués-es pour nous rendre à la synagogue ; un aliment non kacher nous attire par son odeur alléchante…)
 
L'âme désire seulement D-ieu
 

Nous comprenons maintenant que les plaisirs que nous ressentons sont de deux ordres : spirituels ou physiques. Les premiers nous rapprochent d'Hachem

 
Une personne peut avoir prié avec ferveur et sentir en son fort intérieur un certain plaisir d'avoir pu prier de la sorte. Une autre se sentira bien d'avoir récité la totalité du livre desPsaumes…. Dans tous ces cas, le plaisir que la personne ressent est lié à son âme, ce qui l'aide à la faire avancer vers le Divin.

, tandis que les seconds nous en éloignent.

 
Cependant, la satisfaction d'avoir mangé un bon plat, de posséder un nouveau canapé ou une nouvelle voiture sont des sentiments qui ne nous rapprochent pas d'Hachem et – si nous n'y prenons pas garde – peuvent nous en éloigner.
 
Aimer Hachem comme on aime sa femme
 
Permettez-moi une comparaison osée : D-ieu est comme une femme. Lorsqu'on Le désire il en ressent une grande satisfaction, mais s'Il voit Son peuple désirer autre chose et avoir du plaisir en dehors de Lui, il se sent blessé.
 
“Mais”, dites-vous à juste titre, “qu'en est-il des plaisirs de ce monde liés au Divin ? Lorsque nous achetons une belle nappe pour notre table de Chabath ou lorsque nous achetons un nouvel ensemble pour les fêtes : devons-nous nous sentir coupables ou méritants-tes ?”
 
La réponse est simple : si l'achat que nous avons fait ne correspond pas à un désir particulier, si ce n'est de servir mieux Hachem, cet achat est saint. Autrement, nous sommes tombés-es dans le piège du matérialisme.
 
Je prends un exemple : chaque homme juif doit posséder une paire de téfilines. L'achat des téfilines ne correspond généralement pas à un désir particulier. Qui prendrait plaisir à posséder deux boites de peau de vache qui coûtent une petite fortune ? Cependant, nous achetons les téfilines parce que D-ieu nous l'a ordonné. De plus, nous essayons d'acheter les plus belles que nous pouvons car nous savons que cela fera plaisir au Créateur.
 
On comprend bien que la notion de désir n'est pas la source principale de l'achat des téfilines. C'est précisément ce critère qui peut nous aider à savoir si nous nous sommes faits-tes piéger par notre aspect physique. En achetant une nappe de table ou un ensemble pour les fêtes, le faisons-nous par désir – même si nous y mêlons Hachem – ou par nécessité, à l'image de l'achat des téfilines ?
 
Ignorer notre aspect physique
 
Si l'être humain n'est qu'âme, les chances sont grandes que nous constations notre grand éloignement d'avec D-ieu. Tellement de plaisirs de ce monde nous attirent ! Rassurez-vous, cela est normal et Hachem est le premier à le comprendre.
 
Nous vivons dans un monde imparfait où notre travail consiste à nous rapprocher de D-ieu, chaque personne selon sa capacité. Ainsi, le Maître du monde n'attend pas de nous que nous soyons parfaits ; si tel avait été le cas, Il ne nous aurait pas créés-es avec le mauvais penchant !
 
Plutôt, notre travail consiste à connaître nos points faibles et à vouloir sincèrement les améliorer. Il faut faire extrêmement attention à ne pas placer la barre trop haute, car cela pourrait nous déprimer et nous serions alors en danger mortel.

 
Pour conclure, fixons-nous comme objectif d'essayer de minimiser le nombre de nos désirs liés à l'aspect matériel de ce monde. Si nous avançons dans cette direction – un peu plus chaque jour – nous serons une source immense de joie pour D-ieu. En même temps, essayons de remplacer le vide que nous créerons en nous par le spirituel. Cela est possible si nous décidons d'accorder un peu plus de temps aux prières, à la récitation des Psaumes, à l'étude de la Tora, aux bonnes actions…
 
Je vous souhaite beaucoup de bonheur dans votre rapprochement avec Hachem.

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