Les enfants hyperactifs

Près de 50 % d'enfants qui sont atteints d'hyperactivité souffrent de difficulté d'apprentissage. D'autre part, près de 25 % d'enfants qui sont...

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Léon Zacharowitz

Posté sur 06.04.21

Nous étions en début d'année scolaire et rapidement, Avi faisait face à des problèmes, une fois encore.

Depuis sa naissance, les parents d'Avi avaient eu le temps de se rendre compte que leur fils était différent de son frère et de sa sœur. Il avait commencé à marcher bien plus tôt que les enfants de son âge. En fait, ses parents avaient l'impression qu'il ne marchait jamais. Plutôt, Avi semblait toujours être entrain de courir ! La mère d'Avi avait souvent pensé que son fils semblait être doté d'un moteur qui ne s'arrêtait jamais : il était toujours en mouvement, ne se reposait jamais…
 
C'est à l'école maternelle que le comportement d'Avi devint problématique. Contrairement à ses petits camarades de classe, il était incapable de rester assis au-delà de quelques minutes. Le maître de classe avait noté à plusieurs reprises qu'Avi paraissait ne jamais être là où il devait être et souvent… là où il ne devait pas être. De plus, il était évident qu'Avi avait de la difficulté à maintenir son attention.
 
Avi éprouvait également quelques difficultés à respecter le conseil : “regardez où vous allez.” Sa nature impulsive lui avait coûté plusieurs petits accidents et plus d'une visite dans les salles d'urgence des hôpitaux.
 
La réalité est qu'Avi – comme environ 5% des garçons – est né en étant atteint d'hyperactivité. Le symptôme le plus important et visible de l'hyperactivité est un manque chronique d'attention ; cet handicap est souvent accompagné d'une hyperactivité et-ou d'une attitude impulsive qui atteint un niveau plus élevé et plus fréquent que les autre enfants du même âge. Ces caractéristiques peuvent se révéler dans différentes situations.
 
L'hyperactivité commence presque toujours avant l'âge de 7 ans, comme cela fut le cas pour Avi. Il s'agit d'une maladie chronique et pas d'un problème provisoire et qui peut être traité à court terme. De plus, les problèmes de manque d'attention, d'impulsivité et de suractivité sont dominants. Cela signifie qu'ils affectent tous les aspects de la vie : à l'école, à la maison, à la synagogue, au travail…
 
Comme cela est le cas avec de nombreux problèmes de comportement, l'hyperactivité peut être l'héritage des générations précédentes. Le proverbe “tel père, tel fils” se révèle souvent exact dans le cas de l'hyperactivité. Cependant, il ne s'agit pas d'une vérité absolue et il est important de le savoir.
 
Dans certains cas, la réaction des parents est de penser que l'hyperactivité n'est pas une maladie qu'on trouve dans leur famille. Conséquemment, ils ne font pas rapidement le lien entre le comportement de leur enfant et l'hyperactivité. Ceci est l'objet d'un délai regrettable dans le diagnostique et le traitement de cette maladie. La vérité est qu'un enfant qui a été diagnostiqué hyperactif représente souvent l'occasion de découvrir d'autres membres de sa famille atteints de la même maladie : son père, un oncle…
 
Les enfants atteints d'hyperactivité ne sont pas des déficients mentaux qui manquent d'intelligence. De fait, ils sont souvent habiles dans les jeux vidéo – car ceux-ci demandent le plus souvent une attention courte – et les spécialistes inexpérimentés peuvent facilement arriver à la conclusion qu'ils ne souffrent d'aucun désordre mental. Il est important de savoir qu'on remarque l'hyperactivité par l'incapacité d'un enfant à se concentrer à des tâches habituelles de la vie quotidienne ; les devoirs d'école sont souvent un exemple de leurs difficultés.  
 
Un diagnostique compliqué      
    
Si tout ce qui brille n'est pas nécessairement de l'or, tout ce qui peut faire penser à l'hyperactivité n'est pas forcément de l'hyperactivité. Il existe de nombreuses causes potentielles de dérangement du comportement qui ne sont pas pour autant de l'hyperactivité. Une cause qui est souvent ignorée est l'anxiété.
 
Peu de temps après avoir terminé mes études de médecine – il y a bientôt dix ans – on me demanda d'évaluer un enfant âgé de huit ans. Cet enfant était facilement distrait, agité et il ne pouvait pas rester longtemps tranquille. À l'école, ses enseignants étaient parvenus à la conclusion qu'il était hyperactif et ils recommandaient le traitement habituel dans ce cas : Ritalin. Après avoir parlé longuement avec l'enfant, je m'apercevais que les matins ne posaient pas de problèmes, tandis que ses troubles de comportement se révélaient invariablement en fin de journée, peu de temps avant qu'il retourne chez lui.  
 
C'est en parlant avec lui que j'appris quelle était la situation réelle de cet enfant. Son père et sa mère étaient obligés de travailler jusqu'à une heure avancée de la soirée et il passait ses soirées en étant seul à la maison. Mes entretiens subséquents révélèrent qu'il était particulièrement anxieux de retourner le soir chez lui en sachant qu'il s'y retrouverait seul. De plus, il avait une excellent raison à avoir peur : il n'était pas rare que son voisin de palier le frappe pour la moindre occasion.
 
Même si l'exemple de cet enfant est extrême – et que j'ai eu la chance de ne rencontrer que rarement – d'autres causes possèdent les mêmes symptômes et elles ne doivent pas être ignorées.
 
Par exemple : les problèmes de comportement chez les enfants se révèlent de plus en plus fréquemment à notre époque. Dans certains cas, on retrouve souvent ces symptômes au sein de leur famille. Certains enfants peuvent être lunatiques, instables, très actifs, agités, impulsifs… Tous ces symptômes peuvent amener les parents ou les enseignants à penser que ces enfants sont hyperactifs. Il est important de savoir que ces symptômes ne signifient pas forcément qu'un enfant soit atteint d'hyperactivité.
 
L'étude de la pathologie de la famille et des problèmes liés au comportement de la personne peut représenter une aide importante pour formuler un diagnostique. Malheureusement, si un enfant reçoit des doses élevées de Ritalin, les problèmes de comportement peuvent être masqués. Dans ce cas, les parents et les professionnels peuvent se tromper et penser que l'enfant est atteint d'hyperactivité, plutôt que d'une autre forme de problèmes de comportement.
 
Il faut savoir qu'environ 15 % d'enfants sont atteint de difficulté d'apprentissage et que leurs facultés de suivre les leçons en classe s'en trouvent grandement diminuées. Lorsque les frustrations qu'un enfant ressent dans ses études ne sont pas prises en compte, son comportement peut souvent laisser croire qu'il est atteint d'hyperactivité. Les médecins doivent faire très attention à cela, surtout s'ils n'ont pas encore acquis beaucoup d'expérience dans ce domaine.
 
Le fait est que les deux phénomènes vont souvent de paire. Près de 50 % d'enfants qui sont atteints d'hyperactivité souffrent également de difficulté d'apprentissage. D'autre part, près de 25 % d'enfants qui sont atteints de difficulté d'apprentissage souffrent également d'hyperactivité.
 
Certains enfants surdoués peuvent s'ennuyer énormément en classe et sembler – aux yeux de leurs enseignants – être atteints d'hyperactivité ! Dans certains cas, une évaluation cognitive ou neuropsychologique détaillée de l'enfant peu s'avérer cruciale pour déterminer la nature exact des difficultés que rencontre l'enfant.
    
À suivre…
 
(Traduit et reproduit avec l'aimable autorisation de Spirit Magazine

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