Un besoin de changer

J'avais un désir important de poursuivre la vérité que je commençais à peine à entrevoir, et de me rapprocher de la Terre de D-ieu et de Son peuple élu. J'étais pressé de quitter l'institution que me

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Shlomo Brunell

Posté sur 06.04.21

La religion n'était pas un passe-temps pour moi. Plutôt, elle fut ma profession et ma vie entière. Je ne suis pas une personne qui peut séparer sa foi de sa vie publique. J'admets qu'il est possible de jouer le rôle d'un bon prêtre, même si les croyances du prêtre diffèrent de celles de l'enseignement de l'Église. Cependant, cela n'a jamais été mon cas.
 
Ma foi était mon gagne-pain. Si je n'avais pas cru en ce que j'enseignais, je n'aurais pas pu le faire. Lorsque lesdoutes s'installèrent en moi – à propos de la doctrine de l'Église et de la validité de certaines cérémonies – je perdis graduellement ma capacité à m'adresser au public. Doucement mais sûrement, il me devint de plus en plus difficile d'officier lors des baptêmes et des communions ou de délivrer un sermon.
 
Ce qui m'étonne le plus est que l'ensemble des données se trouvait devant mes yeux depuis longtemps. Pourtant, je ne les avais jamais vues. Même si j'avais appris à étudier le texte de la Bible d'une façon critique, je n'avais jamais réalisé que cette grande Institution enseigne officiellement une Trinité dont il n'est fait nulle mention dans le Livre saint.
 
Chaque cérémonie et service dans l'Église commencent et se terminent au nom de cette Trinité. Cela malgré le fait qu'aucune référence n'y soit fait par la Parole divine. Également, la bénédiction des prêtres fut instituée par l'Église pour bénir les personnes présentes lors d'un mariage, baptême ou enterrement. La formule originelle de cette bénédiction se trouve dans le livre des Nombres (6 :24-26) : lorsque D-ieu ordonne à Moché de dire à Aaron la façon dont celui-ci doit bénir les enfants d'Isaël :
 
Que l'Éternel te bénisse et te protège !”
 
Que l'Éternel fasse rayonner Sa face sur toi et te soit bienveillant !”
 
Que l'Éternel dirige Son regard vers toi et T'accorde la paix !”
 
L'Église a adopté cette formule pour transmettre la Bénédiction divine à ses membres. Cependant, elle a fait cela en changeant le texte originel ! En addition de ces versets, un autre verset imaginaire est ajouté et qui fait référence à la Trinité.
 
En étudiant le contexte biblique dans lequel cette bénédiction fut ordonnée, nous apprenons que les Kohanim (les prêtres juifs) en utilisant cette bénédiction mettent le Nom d'Hachem sur le peuple juif. Ceci est dit d'une façon explicite dans la Bible qui fait suivre le dernier verset de la bénédiction (cité ci-dessus) par le verset suivant : “Ils imposeront ainsi Mon Nom sur les enfants d'Israël et Moi, Je les bénirai.” (id. 27) Dans le cas de l'Église, celle-ci ne bénit pas son peuple au Nom de D-ieu, mais en celui de la Trinité !
 
Je me souviens qu'enfant, j'observais à chaque printemps les oiseaux migrateurs dans notre jardin. Nous les attendions toujours avec beaucoup d'impatience : leur arrivée signifiait celle du printemps et cela nous rapprochait grandement de l'été ! Je me demandais toujours où ces oiseaux vivaient réellement car ils nous rendaient visite seulement pour quelques jours. Ils construisaient leur nid, un peu comme s'ils étaient pressés et qu'ils savaient que l'été finlandais est court. Rapidement, nous commencions déjà à voir les jeunes oiselets voler et quitter leur nid.
 
Lorsque l'été atteignait ses plus beaux jours, nous voyions des bandes d'hirondelles, étourneaux et bergeronnettes se diriger vers le sud. Imaginez un instant : ces oiseaux naissent pendant l'été scandinave et lorsque l'automne approche, ils quittent la seule terre qu'ils connaissent pour se diriger d'une façon instinctive vers une autre direction. Ils sont nés en Finlande et n'ont jamais été là vers où ils se dirigent. Pourtant, ils s'en vont pour aller rencontre un endroit plus chaud.
 
La même chose s'appliquait à moi. Il me semblait que j'avais visité mon pays de naissance seulement pour une courte période et que je m'étais retrouvé dans une drôle de religion qu'on appelle christianisme. J'avais un désir important de poursuivre la vérité, que je commençais à peine à entrevoir, et de me rapprocher de la Terre de D-ieu et de Son peuple élu. J'étais pressé de quitter l'institution que me donnait l'impression d'être un traître.
 
En aucun cas, ma condamnation s'adresse aux personnes qui se rendent à l'Église. Tout le monde a besoin d'une certaine dose de religion dans sa vie. Les coutumes et les traditions chrétiennes laissent penser que la vie est belle grâce à une série de cérémonies qui célèbrent la vie… et même la mort. Toutes ces occasions permettent aux individus de se sentir spirituels, aidés et confortés.
 
Cependant, parmi toutes ces traditions solides, où se trouve la recherche pour la vérité ? Où se trouve le désir deconsistance et de cohésion dans les manuscrits théologiques parmi les leaders de l'Église ? Les prêtres et les évêques possèdent une bonne connaissance du Tanakh (Tora, Prophètes et Hagiographies) et ils sont exposés aux incohérences évidentes dans leurs textes.
 
Cela fait plus de dix années que j'ai quitté l'Église. La moitié de ce temps, je l'ai passé en Israël et en tant que juif. Tout cela m'adonné l'opportunité de réfléchir à propos des raisons qui se sont dressées contre la poursuite de mon travail au sein de l'Église. Pour moi, il était devenu clair que l'Église ne se basait pas sur la vérité telle qu'elle est décrite dans le Livre saint.
 
La décision prise par une famille n'a certainement pas un impact important dans le monde. Après tout, l'Église se tient debout depuis près de 2 000 ans ! Pourtant, ma conviction est ferme à propos de l'absence de vérité dans l'enseignement de l'Église. À mes yeux, la plus grande surprise est de savoir où se trouvent les contradictions : dans les écrits que transmet l'Église, c'est-à-dire le Nouveau Testament. Ma foi est sans aucun doute le cadeau le plus précieux qu'Hachem m'a donné.
 
C'est pour cela que j'étais fermement convaincu en ce que j'avais découvert ; de plus, je réalisais pleinement les conséquences que cela impliquait. Je savais que ma seule alternative était d'agir.
  
Après avoir réfléchi aux nombreux aspects de la situation dans laquelle je me trouvais, c'est un sentiment particulier qui me décida à quitter pour de bon l'Église : ma conviction interne ou mon instinct. C'est ce sentiment qui m'a littéralement poussé hors de l'Église et du christianisme.
 
La Tora fait une allusion à l'instinct des animaux qui les poussa à entrer dans l'arche de Noa'h.
 
Dans la paracha Noa'h (Genèse 7:1-10), nous apprenons que Noa'h et lesmembres de sa famille entrèrent dans l'arche “pour se protéger des eaux du Déluge.” Afin de sauver non seulement des vies humaines, mais également l'espèce animale, Noa'h dut amener dans l'arche une paire d'animaux de chaque espèce. Des quadrupèdes qui sont purs (kachers) ; de ceux qui ne le sont point ; des oiseaux et de tout ce qui rampe sur le sol. Deux à deux, ils vinrent vers Noa'h dans l'arche : mâles et femelles, ainsi que D-ieu l'avait prescrit à Noa'h (Genèse 7:8-9).
 
Selon le Rambam, c'est Hachem qui poussa les animaux de chaque paire à trouver refuge dans l'arche d'une façon instinctive.
 
À suivre
 
(“Strangers No More, par Shlomo Brunell. Traduit et reproduit avec l'autorisation des éditions Gefen House 2005 www.gefenpublishing.com).

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