Les pièges de la perception

De nombreux grands intellectuels chutèrent car ils pensaient qu'ils étaient capables de comprendre le Créateur, que leur esprit était capable de comprendre la raison divine. Par conséquent, dès que les œuvres divines semblaient illogiques selon leur perception, ils devenaient hérétiques.

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Rav chalom Arouch

Posté sur 28.07.22

De nombreux grands intellectuels chutèrent car ils pensaient qu’ils étaient capables de comprendre le Créateur, que leur esprit était capable de comprendre la raison divine. Par conséquent, dès que les œuvres divines semblaient illogiques selon leur perception, ils devenaient hérétiques.

C’est exactement ce qui est arrivé à Elisha Ben Abuya  : Chutzpit le Traducteur était l’un des dix saints martyrs tués par les Romains. Elisha ben Abuya a vu son corps jeté dans une poubelle, dans la pire disgrâce imaginable. Il s’est dit, est-ce la récompense que l’un des plus grands justes de la génération reçoit pour avoir servi HaChem ? Il a vu un père demander à son son fils de grimper à un arbre et d’accomplissant la mitsva de la Torah de shilouach haken, -renvoyer la mère oiseau avant de retirer les œufs ou les poussins du nid-. Le fils tomba de l’arbre et est mort sur le coup. Il se demanda, :”est-cela la récompense d’une mitsva qui promet la longévité “? L’écart entre ses propres compréhensions et sa logique face à l’Entendement et à la logique de D.ieu effondra sa emouna, et il devint un hérétique total.  Kora’h, Absalom et Achab ont eu ce même type de réflexions. Ils faisaient tous passer leur réflexion leur logique avant leur  emouna. Dès qu’ils ne parvenaient pas à comprendre les choses, ils perdaient non seulement leur emuna mais aussi leur esprit, et tous eurent des fins tragiques.

Si une personne place sa logique  – même celle  de la Torah – avant la foi, il commettra sans aucun doute de graves erreurs. Comme  les espions, qui ont calomnié la Terre d’Israël et conduit à la plus grande tragédie des enfants d’Israël. Ils ont utilisé leur propre « logique de la Torah » pour raisonner qu’il vaut mieux rester dans le désert, manger de la manne et apprendre la Torah, que d’entrer en Terre d’Israël et de s’y installer.

Pourquoi les espions se sont-ils appuyés sur leurs propres raisonnement ? Pourquoi n’ont-ils pas demandé à Moïse ce que voulait HaChem ? N’ont-ils pas vu que tout ce que Moïse a fait: -les sortir d’Égypte -vivre dans le désert du Sinaï, Ces elements de emouna les auraient protégés de l’erreur? Kora’h s’est aussi plaint, pourquoi Moïse ne traite-t-il pas tout le monde de manière démocratique ? Tous les gens sont saints, alors pourquoi y a-t-il différents niveaux et une hiérarchie de Cohen, Levy et Yisrael ?

Ces questions et toutes celles qui leur ressemblent sont le produit de l’arrogance, de celui qui s’attend à ce que le monde fonctionne selon sa logique. C’est pourquoi les gens peuvent faire de graves erreurs s’ils interprètent la Torah selon leur logique plutôt que d’accepter la volonté de HaChem avec emouna.  Tzlaphchad coupa du bois le Chabbat pour montrer la gravité de la violation du Chabbat. Pourquoi  faire une chose pareille ? C’était le deuxième Chabbat après la Sortie d’Egypte ; si Israël observait deux sabbats d’affilée, ils auraient été rachetés sur-le-champ ! Tzlaphchad, avec sa logique, a ruiné la Geoula, la pleine rédemption de notre peuple, provoquant non seulement sa chute, mais de toute notre nation. C’est le résultat tragique de placer la logique avant la emuna.

Nous devons par conséquent redoubler de prudence – si des intellectuels prodigieux et même des tsadikim ont commis de telles erreurs, nous en sommes certainement responsables. Celui dont l’intellect est déconnecté de la emouna ne peut pas s’attendre à une issue heureuse.

Nous pouvons maintenant comprendre ce que le roi Salomon voulait dire lorsqu’il a dit : « Ne sois pas trop juste ou trop sage… Ne sois pas trop méchant et ne sois pas insensé. Ne sois pas assez sage pour penser que tu peux comprendre HaChem ; une telle attitude amènera une personne à une tragédie spirituelle. Pire encore, on pourrait être responsable d’être « trop méchant », comme Acher, qui est devenu totalement désorienté lorsqu’il découvrit un écart entre la Logique divine et la sienne. Le vrai chemin d’or est celui de la prière et de l’emouna.

Ceux qui pensent qu’ils peuvent atteindre la logique divine par leur propre intelligence poursuivent le chemin de l’arrogance, où ils pensent qu’ils sont capable de tout comprendre et le monde doit fonctionner selon sa logique. Cette attitude se  manifeste de plusieurs manières: il y a ceux qui choisissent de vivre une vie de dévergondage, désireux de faire ce qu’ils veulent quand ils le veulent, agissant comme des bêtes sans aucune conscience. Par conséquent, ils rejettent la moralité et la vérité afin de satisfaire leur propre désir corporel. C’est ce qui arrive à la plupart des gens, dont la vision de la vie est simplement gouvernée par leurs propres convoitises et appétits. Leurs désirs corporels façonnent leurs opinions.

Il y a ceux à un niveau intellectuel supérieur dont la soif de connaissance est leur plus grande convoitise. Même si leur soif de distinction intellectuelle est plus forte que leurs pulsions animales, une telle soif intellectuelle conduit également à la soif animale. C’est la tentation du serpent, le mauvais penchant : il trompe une personne pour qu’elle suive son propre esprit plutôt que la Torah, et finalement cela réduit même l’intellectuel à des niveaux de base de luxure et de débauche.

La Guemara explique le phénomène ci-dessus (voir traité Sanhédrin, 63b) : tout l’objectif du Veau d’or était de permettre au peuple d’être ouvertement licencieux. Les gens savaient sûrement que l’idolâtrie était mauvaise, mais ils devaient réfuter la Torah puisque la Torah ne leur permettait pas de poursuivre leurs convoitises corporelles. Nous voyons donc que la luxure l’emporte à la fois sur la logique et sur la vérité.

Le prophète dit : « Ils n’abandonneront pas leurs actions pour retourner vers leur D.ieu, car l’esprit de prostitution est au milieu d’eux, et ils ne connaissent pas Hachem » (Osée 5 :4). Les gens refusent d’abandonner leurs mauvaises voies à cause de leur luxure. Nous voyons donc que les tendances hérétiques sont en fait enracinées dans la convoitise et les appétits corporels. Les gens cherchent des raisons pour dire que la Torah est fausse, parce que la Torah ne leur permet pas d’agir comme bon leur semble. Ils ne comprennent pas que toute leur mission sur terre est d’affiner le caractère, de résister à la tentation et de déraciner les désirs les plus bas. La fin amère d’Elisha Ben Abuya est ainsi affichée dans la Gemara quand ce dernier prend une femme dévergondée du marché.

Chaque personne, même ceux qui observent la Torah, abrite des tendances hérétiques qui sont proportionnelles à son désir de luxure. Si une personne aspire à la vérité, elle se rend compte de la malhonnêteté de ses appétits corporels et est moins susceptible de se tromper. Le Ramcha’l explique que la reconnaissance de la vérité renforce l’âme et éloigne une personne du mauvais penchant. Rien n’affaiblit l’âme comme le fait de ne pas reconnaître la vérité.

Les trois semaines sont un moment pour réfléchir à où nos intellects nous ont emmenés. Les deux temples ont été détruits ; si nous ne méritons pas de les reconstruire, c’est un signe que nous n’avons pas rectifié les raisons fondamentales qui ont conduit à leur destruction.

Avec le Ramcha’l à l’esprit, deux choses renforcent l’âme – mettre emuna avant l’intellect et reconnaître la vérité. Celui qui fait les deux rectifiera sans aucun doute et apportera une contribution majeure à la reconstruction de notre Saint Temple, rapidement et de nos jours, amen !

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