Le saint Ivrogne

Quelle est la différence entre un ivrogne t et un ivrogne saint ? Un ivrogne non-saint, s'il regarde 10 personnes il te dira qu'il en voit 100, mais un saint ivrogne n’en voit qu'UNE seule,

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le Rav Shlomo Carlebah' Zatsa''l

Posté sur 18.03.24

Quelle est la différence entre un ivrogne et un ivrogne saint ? Un ivrogne, lorsqu’il regarde 10 personnes, te dira qu’il en voit 100, mais un saint ivrogne n’en voit qu’UNE seule.

Rabbi Nahman de Breslev nous apprend, à plusieurs reprises, qu’il existe des politesses et des bonnes manières qui prennent leur racine dans le bien , comme il existe aussi des politesses qui prennent racine dans le mal du monde :  c’est à dire un comportement sans aucun sens ni valeur.

Lorsque les Allemands  faisaient  rentrer les juifs dans les fours crématoires, il leur disaient “S’il vous plait”. Ils pensaient se comporter avec politesse ? Mais ce ”S’il vous plait” n’a aucun sens. Tel un assassin qui dit à sa victime « S’il te plait approche toi, je veux te couper la tête… » Pourquoi doit-il se montrer poli ? Etre soi-disant civilisé ? En fait, il existe une politesse et un comportement qui prennent racine dans le mal du monde. Lorsque quelqu’un tape à ma porte, il est possible que je lui dise ”Waouh je suis heureux de te voir!” par politesse et pour être correcte. Mais ceci n’a aucun sens si en réalité je ne suis pas vraiment heureux de le voir.

Mais il existe aussi des bonnes manières de sainteté…

A Pourim, nous buvons car chaque personne à l’obligation de boire sans limite, quitte à se saouler, comme il est écrit dans la Halakha. Pourtant, selon les bonnes manières et les politesses, cela ne se fait pas de se saouler…Alors quelles sont ces manières ici ?
Cela dépend de la manière dont la personne se saoule…A Pourim nous devons être des buveurs «saints», vraiment  «saints».
A Pourim, si tu ne cherches pas vraiment la sainteté, alors tu n’as vraiment pas le droit de boire !

J’ai eu la chance d’être avec des personnes de grand niveau à Pourim. Le Rebbe de Bobov par exemple, qui assis en tête de la table, buvait verre de vin après verre de vin et ce d’une façon très élevée. Il ne devenait pas saoul, mais au contraire s’élevait à un niveau spirituel extraordinaire.
A Pourim, nous brisons toutes les bonnes manières de l’humanité mais nous sommes vrais. Et lorsque nous sommes vrais alors nous pouvons nous saouler et rester lucides, vrais et saints. Mais dès lors que nous nous trouvons à un niveau de comportement qui prend racine dans le mauvais coté, nous pouvons tomber dans de mauvais discours et dire les choses les plus repoussantes qui existent au monde. C’est pourquoi, à Pourim nous «brisons» toutes les politesses acceptées, et devenons des buveurs saints, pour accéder aux niveaux les plus élevés.

Un saint ivrogne en voit qu’UNE seule

Quelle est la différence entre un ivrogne non-saint et un ivrogne saint ? Un ivrogne non-saint, s’il regarde 10 personnes il te dira qu’il en voit 100, mais un saint ivrogne en voit qu’UNE seule.

La guerre entre le bien et le mal

Une grande bataille entre le bien et le mal se déploit sans cesse dans le monde. Mais un jour par an, on ne combat pas le mal car un seul jour dans l’année il n’y a aucun mal, car on est d’emblée dans la victoire. Et ce jour là n’est autre que Pourim.

Mais seule la personne qui combat le mal toute l’année connait l’importance de Pourim. Si vous ne combattez pas le mal toute l’année et pensez arriver à Pourim comme cela, comment pouvez-vous vraiment comprendre Pourim ? Si ce qui est « mal » vous apparait comme le «bien», vous n’avez aucune raison de fêter Pourim car à Pourim on fête le bien ! Mais si le mal ne vous “dérange pas”, alors vous n’avez aucune relation avec la fête.

Comment combattons-nous le mal ?
« Souviens-toi de ce que t’as fait Amalek ». Nous sommes obligés de nous souvenir que le mal existe  dans le monde et que ce mal est Amalek. La question reste à savoir si on s’en souvient vraiment ? Imaginez vous, hier vous avez fait quelque chose de mal, et vous êtes promis d’être bien meilleur. Mais dès le lendemain vous oubliez tout comme si rien ne s’était passé, vous oubliez votre promesse, vous oubliez combien vous vous êtes senti mal avec vous-même. Si seulement vous vous en souveniez un petit peu !…POURIM est une grande fête pour celui qui se souvient. Seulement ceux qui combattent vraiment cette guerre contre le mal, se souviennent vraiment.

L’Amour d’HaChem au delà de notre conception

HaChem nous aime de deux façons. La première est simple : je l’aime parce qu’il fait ce que je lui demande. La seconde manière est l’amour gratuit : je peux l’aimer non seulement parce qu’il fait ce que je lui demande mais même s’il ne réalise pas ce que je lui demande, je l’aime de toute façon.
Le jour de Kippour, l’amour se dévoile grâce aux  vidouy : « Nous avons fauté, nous avons péché, nous avons transgressé, nous voulons réparer nos actions, nous avouons, nous promettons d’être meilleur,  nous ferons tout ce que tu nous demandes…». C’est très agréable et saint mais cela n’est pas durable.
A Pourim, HaChem fait rayonner son amour exceptionnel envers nous sans limites. A Pourim cet amour extraordinaire qui est indépendant de nos actes rayonne, c’est à dire que l’on remplisse Sa volonté ou non, HaChem nous aime un point c’est tout! C’est comme si, HaChem nous disait : «Peu importe ce que vous faites, je vous aime encore. Vos actes sont importants pour moi, mais mon amour pour vous est au dessus de cela». Cela est au dessus de notre compréhension. Au dessus de toute conception…
C’est pourquoi, nous avons le devoir de boire jusqu’à nous saouler à Pourim, car nous devons arriver à concevoir que c’est au dessus de notre compréhension.

Le grand amour d’HaChem descend vers nous à Pourim et n’est pas le résultat de nos bonnes actions.
“Le mal” s’insère dans nos pensées pour nous fait croire que l’amour d’HaChem dépend du fait que l’on réalise Sa volonté ou non. C’est pourquoi, il peut nous entrainer à ne pas faire la volonté d’HaChem. Cet amour vient d’un endroit où le mal peut avoir encore une emprise.. Mais le mal ne peut ni atteindre ni concevoir l’extraordinaire amour qui se trouve au dessus de…l’amour  lié à sa volonté.
A Pourim cette amour fabuleux se renforce encore plus à un tel point que le mal n’existe plus. Rien ne nous sépare d’HaChem. Rien du tout ! C’est pourquoi à Pourim on peut se saouler !

Lorsqu’une personne est ivre, pourquoi elle n’arrive pas à marcher droit ?

Il existe un certain niveau dans la  Avodat Hashem qui consiste à se tenir debout devant D.ieu sans parvenir à avancer dans Ses voies. Mais il existe un niveau, plus élevé qui est : même si tu n’avances pas, et même si tu n’es même pas capable de te lever, tu sers encore HaChem d’une façon beaucoup plus profonde que tous les temps. À Pourim nous arrivons à ce niveau : nous ne pouvons pas nous lever ni avancer, mais nous sommes encore les serviteurs aimés et adorés d’HaChem.

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