Toc toc ! Je suis là !

Avez-vous déjà rencontré une personne du genre qui sait toujours tout ? Vous savez, de celles qui ont réponse à tout et des solutions simples pour tous les problèmes du monde. Quelqu’un qui sait exactement comment vous régler votre problème juste en bougeant le petit doigt.

Le plus étonnant chez ces personnes arrogantes, est que leur comportement est dû, la plupart du temps, à un manque de confiance en soi. Ce sont des gens qui ne ressentent pas leur intériorité, ils font alors tout pour prouver encore et encore qu’ils sont pleins de confiance en eux-mêmes, qu’ils savent tout, qu’ils ont beaucoup à offrir au monde (leurs réponses !).

Le plus gros problème avec ces gens, c’est qu’ils ne savent pas qu’en fait, ils ne savent pas tout. Ils disposent toujours de suffisamment d’informations pour devenir dangereux, mais ils ne se rendent pas vraiment compte qu’ils ne comprennent pas grand-chose. Seuls les experts de la vérité savent vraiment combien leur connaissance est limitée et peuvent clairement voir ce qu’ils savent et ce qu’ils ne savent pas.

La douloureuse réalité est que la plupart d’entre nous se comporte de la sorte, plus qu’on ne se l’imagine. Nous croyons savoir ce qui est le mieux pour nous. Nous avons nos idées sur le monde et sa conduite, notre opinion politique, notre opinion religieuse, notre opinion sur les autres – bref, des opinions sur tout ! Le mauvais penchant tente de nous convaincre que nous avons le contrôle, la force, que nous pouvons influencer et changer le monde, et obtenir ce que nous voulons. Et évidemment, nous avons toujours des ambitions à réaliser, mais pas seulement. Nous sommes insatisfaits au travail, persuadés qu’un autre job nous conviendrait beaucoup mieux ; nous envisageons de déménager pour une autre communauté, un meilleur environnement. Ou alors, nous voulons changer de voiture, acheter une montre Rolex, changer de partenaire…

Mais ce que nous ne comprenons pas, et c’est l’essentiel, c’est que nous sommes tout simplement aveugles, sourds et muets en comparaison avec Hachem, croyant que nous connaissons les « faits », mais que savons-nous vraiment ? Avons-nous la capacité de voir au plus profond du cœur des gens qui nous entourent, comme Hachem Le peut ? Disposons-nous de toutes les données quant à savoir qui est impliqué dans telle ou telle situation, quand tout ce qu’on sait repose sur des spéculations, des hypothèses et des doutes en tous genres ?

Notre cerveau n’est même pas en mesure d’imaginer ou d’évaluer le niveau de connaissance du Créateur, et combien cette connaissance nous fait défaut. Si nous posions, d’un côté de la balance, toutes nos connaissances, face à celles d’Hachem de l’autre côté, même pour un seul sujet, nos informations ne porteraient même pas àconsidération ! Notre côté de la balance ne se soulèverait pas d’un millimètre… Avez-vous déjà réfléchi à cela ?

Le cœur du problème est notre vision des choses : une vision de chair et de sang, étroite et très limitée. Hachem nous expose l’information qu’Il veut que nous ayons, afin de nous guider dans une certaine direction, et bien sûr, nous avons encore le choix quant à ce que nous décidons de faire avec cette information. Mais la chose la plus importante que nous devons garder à l’esprit est que peu importe combien nous en savons (et nous pouvons en savoir énormément !), nous devons demander à Hachem de nous aider et de nous guider. Car en fin de compte, Hachem nous donne un esprit et des connaissances que nous sommes censés utiliser pour analyser et examiner toutes les données dont nous disposons, afin de parvenir à la meilleure décision. Mais Hachem veut aussi que nous Lui demandions Son aide, que nous comprenions que nous sommes très limités dans nos capacités et dans la façon dont nous définissons les choses.

Alors comment se rappeler, concrètement, d’impliquer Hachem dans chaque prise de décision et de Lui demander les connaissances qui nous sont nécessaires pour faire les meilleurs choix, conformément à Sa volonté ? En ce qui me concerne, je sais que j’ai du mal à avouer combien je me sens impuissante sans la miséricorde d’Hachem. Parfois, j’oublie tout simplement de L’impliquer, et puis les erreurs apparaissent. J’en arrive à prendre des décisions dont je suis tellement convaincue, mais après coup, en regardant en arrière, je me dis : « Comment est-ce que j’ai pu penser / faire ça ? Comment se fait-il que je n’ai pas vu ?… »

Hachem m’a clairement montré que j’en sais très peu, et que les forces dont je dispose pour atteindre ce que je veux sont minimes. Des fois, je me sens comme quelqu’un qui tâtonne dans une pièce sombre, cherchant sa voie dans ce monde, essayant de se raccrocher à quelque chose. J’appelle Hachem, qu’Il allume la lumière, qu’Il fasse quelque chose ! S’il-te-plait, montre-moi ce que je dois faire ! Et donne-moi les moyens pour y parvenir. Je frappe sans cesse à la porte, et une petite voix en moi s’interroge : « Est-ce que D.ieu écoute vraiment ? Y a-t-il vraiment quelqu’un de l’autre côté de la porte ? »

Et puis hier soir, j’ai compris.

Hachem m’a envoyé spécialement une situation particulière pour que j’apprenne (et que je comprenne), que oui, Il est là ! Puisqu’auparavant, je croyais savoir ce que je faisais, mais tout ce que je faisais n’était en fait qu’une grosse erreur ! Donc dans Sa miséricorde, Hachem m’a envoyé tout un ensemble unique de conditions et de conclusions, spécialement conçues pour me rappeler de me tourner vers Lui et de Lui demander son aide à l’avenir. De cette façon, et avec une douce humilité, j’ai appris à reconnaitre mes limites et à faire appel au Créateur chaque fois que j’ai besoin d’aide, et à me repentir sur les actes accomplis par orgueil.

D’une pierre, deux coups !

Et maintenant, je suis là, frappant à la porte, criant de tout mon cœur et demandant de l’aide. Et avec un peu de reconnaissance et de conscience spirituelle (grâce au Rav Chalom Arouch et au Rav Lazer Brody), je comprends maintenant qu’Hachem a toujours été de l’autre côté de la porte, répondant à mes appels : « Je suis là ! Tout ça n’était que pour te rappeler une chose : de te tourner vers Moi, et de me demander de t’aider ! »
 
Traduit de l'hébreu par Carine Illouz