Les mésaventures d’un sourire

Tout a commencé alors qu’elle descendait vers la superette, acheter du fromage, du lait et des œufs. Au milieu du chemin, comme ça, sans raison, elle sourit à cet homme qui lui semblait triste.
Et cet homme-là, cet étranger, avait l’air de se sentir mieux grâce à son sourire. Ça lui rappela soudain un ami qui avait bon cœur et de quelle façon il l’avait aidé dans le passé, alors il lui téléphona sur le champ pour le remercier du fond du cœur.

L’ami en question fut tellement content de cette manifestation de gratitude, qu’il laissa un pourboire plus que généreux à la fin du repas qu’il prenait au restaurant.

La serveuse qui s’occupait de sa table fut surprise et se réjouit du pourboire, et lorsqu’elle termina son service, elle en donna la moitié au clochard du coin de la rue, en plus de lui offrir un bon plat du restaurant, qu’elle avait acheté exprès pour lui.

Le clochard était plein de gratitude, cela faisait deux jours qu’il n’avait rien mangé. La vérité, c’est qu’il avait aussi très froid, et il se sentait seul.

Une fois qu’il eut terminé le repas que lui avait offert la serveuse, il trouva un petit chien tout mignon, tremblant et abandonné. Il le prit dans un coin où il y avait un auvent en métal, où il se cachait du froid et de la pluie pour pouvoir se réchauffer.

Le chiot était comblé et très reconnaissant. Imaginez-vous, il avait trouvé un toit, quand dehors, c’était la pluie et le froid…

Et puis…

Cette nuit-là, un terrible incendie éclata, menaçant de dévaster tout l’immeuble en face de l’abri du clochard et de son chien. Le chiot se réveilla et se mit à aboyer pour avertir son entourage. Il aboya encore et encore et encore, jusqu’à réveiller tous les occupants de l’immeuble.

Et vous savez quoi ? Ce petit chien-là, tout mignon, les sauva tous de quelque chose de terrible….

Et qui habitait cet immeuble ? Vous devinez ?

La jeune fille qui avait souri à l’homme triste, qui appela pour remercier son ami, qui laissa un gros pourboire à la serveuse, qui en donna la moitié au clochard, qui adopta le petit chien en cette nuit froide et pluvieuse.

Oui, un sourire plein de sympathie et de compréhension, un sourire qui ne coutait rien.

Ça marche comme ça.

C’est comme ça que tourne le monde.

Ce que tu donnes revient vers toi en fin de compte.

On ne le sait pas toujours car les voies du Créateur sont cachées, mais nous sommes tous liés et tout ne fait qu’un.

Si vous cherchez l’amour, vous feriez bien d’être d’abord quelqu’un d’aimant.

Si l’on ne vous sourit pas, soyez généreux et souriez.

Pourquoi ?

Car personne n’a plus besoin d’un sourire que la personne qui n’arrive pas à sourire…

Traduit de l’hébreu par Carine Illouz