Attention, enfant sage !

Dans chaque famille, il y a cet enfant sage comme une image, qui ne demande rien, qui vous facilite la vie. Faites attention à lui…

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Tsipora Berrebi

Posté sur 05.04.21

  

Vous les trouverez partout, ces enfants-là : calmes, obéissants, bien éduqués. Ces enfants qui sont tellement faciles, desquels on s’habitue à demander, qui ne demandent rien en retour et semblent contents.

Mais attention !

Ça arrive pratiquement à tout le monde. Oui, à vos enfants, comme aux enfants des autres.

Ceux qui se plaignent et demandent le plus d’attention – la reçoivent. Peu importe si cela se manifeste par toutes sortes d’exigences, de remarques ou même de cris, qui entrainent l’implication et la proximité des adultes. En général, les adultes réagissent. Comment ? En essayant de remplir ces demandes pour que les enfants se calment enfin. Et s’il n’y a qu’une chose à donner, alors ils préfèrent la leur donner de suite, pour s’épargner pleurs et hurlements.

Un genre de nature humaine.

Et en fond, il y a cet enfant tranquille. Il est tellement gentil, et il ne demande rien ! Il est facile, il concède toujours et il est même obéissant. Il vous facilite grandement la vie.

C’est la raison pour laquelle on peut facilement en arriver à ne pas faire attention à lui.

On a un feu à éteindre ! Son frère ou son copain exige, maintenant, quelque chose à tout prix, et la vérité, c’est dur de refuser. Lui, l’enfant calme et gentil, n’a presque rien demandé.

Ainsi, petit à petit, on commence à s’habituer à l’agréable idée qu’il concède aux autres, jusqu'à ne même plus en être impressionné. Et pas seulement cela, mais le jour où il arrêtera de concéder, le jour où il exigera quelque chose pour lui-même, on le regardera d’un air cruellement surpris – que se passe-t-il ici ? Qu’est-ce qui t’arrive ? Retourne dans ton cadre ! 

Nous ne comprenons pas toujours qu’il se peut que nous ne nous soyons pas bien comportés. Nous ne faisons pas toujours attention au fait que peut-être, seulement peut-être, nous avons fait une distinction entre les enfants. Il semble que cette facilité à l’éduquer nous ait habitués à croire que c’est sa façon d’être, de se comporter. Pas parce qu’il le veut, pas parce qu’il est bon, pas parce qu’il a une merveilleuse nature. Juste parce qu’il est comme ça !

C’est une étape délicate et il convient d’y aller prudemment. Cette erreur qui nous a amenés à préférer le laisser s’élever tout seul parce qu’il n’avait pas d’exigences, risque de nous demander des comptes pour des heures d’auto-éducation…

La société, notre entourage, et bien sûr la famille, sont notre miroir. Ce sont eux qui nous aident à nous comprendre et à nous connaître. Lorsque les proches ne font pas attention à l’enfant, son identité propre s’efface. Et à l’adolescence, quand l’identité se profile, il sera perdu et se demandera quelle est sa place dans le monde. Et quand on a des doutes sur soi-même, il est très facile de dériver vers d’autres horizons, vers des lieux indésirables, D.ieu préserve.

Le devoir d’éduquer s’applique également aux enfants faciles ! C’est très important de se le rappeler ! Ne pas se laisser séduire par le calme et la facilité, ne pas les laisser nous embrouiller !

A l’adolescence, même les enfants les plus gentils se rebellent un peu. Eux aussi veulent vérifier qui ils sont. On a tout intérêt à discuter avec eux et à exprimer son point de vue, à exprimer combien on est fier d’eux. Regardons-les. Il est important de les voir, de leur montrer qu’on les voit.

Car à l’adolescence, comme leurs amis, ils essaient de consolider leur identité propre, ils testent les limites, et découvrent, à leur grande surprise, qu’être un enfant facile n’est pas chose facile…

Pourquoi ?

Parce que nous en attendons beaucoup de leur part, tout en leur portant moins d’attention. Et puisque le niveau des attentes qu’on a d’un tel enfant est très élevé, on développe un certain nombre de choses qu’on devrait justement éviter, comme la colère et l’impatience.  

Non, tout le monde ne s’en sort pas. En général, leur nature douce aide, ils mûrissent et continuent à être source de satisfaction. Mais il y a ceux qui se trouvent une voie complètement différente de celle qu’ils connaissaient jusqu’alors, ils deviennent ouvertement rebelles. La douleur est profondément enfouie dans leurs paroles, la frustration, dans leur regard.

Chers parents, ne tombez pas dans le piège de l’indifférence, portez attention à cet enfant facile et gentil.

Car si l’on sait connaître et comprendre, aimer et apprécier, si l’on fait attention et qu’on voit, on découvre combien ils sont faciles à aimer, combien ils pardonnent facilement.

Traduit de l’hébreu par Carine Illouz

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