L’art du retour

Si je le pouvais, je jurerais que ce n’était pas moi. Je ne sais pas ce qui est arrivé ni comment mes mains ont mis ces morceaux de pate dans le four, puis dans mon estomac…

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la rédaction de Breslev Israël

Posté sur 04.04.21

Huit kilos (presque) ont disparu, et moi, j’étais aux anges.

Je pensais qu’au nom du régime bio, je ne tomberais pas dans le panneau… Je me sentais à l’abri, allez savoir pourquoi, et renouvelée – jusqu'à ce que toutes sortes de petites défaillances se manifestent. « Le chocolat noir, c’est permis, alors juste 4 carreaux » (Je n’ai jamais réussi à n’en manger qu’un…), j’ai donc égalisé la rangée. Ensuite, « Parce que le chocolat noir est meilleur pour la santé que le normal… », j’ai égalisé une autre ligne… Et une autre… Et puis je me suis dit « Pas grave, aujourd’hui j’ai fait de la marche et je n’ai pas pris tous mes repas donc ça compense…. »

Si seulement je faisais ce genre de compte avec mes actes face au Saint, béni soit-Il. Une prise de recul avant de dormir à propos du chocolat, c’est une nouveauté en soi !

Et puis la faille s’est élargie et par paresse, je me suis remise à manger ces plats qui sont en général faits maison, la cuisine marocaine imprégnée d’huile mais tellement bonne ! Rien à faire, avouons-le : la nourriture à l’huile est bien plus goûteuse que du sarrasin au sirop de datte ou que des pousses de soja au citron et à la teh’ina ! Au moins pour des débutantes en surpoids, qui débutent avec l’alimentation naturelle et qui changent des années de mauvaises habitudes alimentaires, avec épices et graisses saturées au programme… Bon, peut-être que cela ne concerne pas les personnes en surpoids et que je généralise un peu, mais dans tous les cas, on parle de mauvaises habitudes alimentaires.

Le pire, ça a été le boréquas. Cela faisait des années que je n’avais pas mangé de boréquas. Je me suis rappelée qu’au lycée, je mangeais « Chez Dany » d’excellents boréquas thon/fromage en forme de triangles… Et combien d’années sont passées depuis ??? Au moins treize ans ! Peut-être que j’exagère un peu, j’ai forcément du en manger un ou deux lors d’une fête, mais en tout cas pas dans l’idée de savourer mon boréquas.

En l’honneur du quatrième repas et du roi David (pas moins), j’ai décidé de faire plaisir à ma famille avec un bon boréquas traditionnel non seulement, mais aussi avec une bonne pizza.

Si j’avais pu, j’aurais juré que ce n’était pas moi.

Je ne sais pas ce qui est arrivé tout d’un coup, et comment mes mains ont mis ces morceaux de pate dans le four, et puis dans mon estomac…

Au-delà de la farine blanche, du « mauvais pour la santé », du « ne pas manger la nuit », des « pleins de calories », « bloqué dans l’estomac » et autres, après avoir mangé, je me suis dit : « C’est vide… Qu’est-ce que j’ai mangé ? »

Je ne ressentais pas que cela me remplissait, je n’étais pas satisfaite, même si j’étais rassasiée physiquement, et c’était bizarre.

Je les avais vraiment préparés avec cœur, et je voulais vraiment les manger, c’est vrai que j’avais eu des remords, mais ils avaient disparu presqu’immédiatement !

Et j’ai compris quelque chose d’important et de significatif, pas seulement sur le point de vue calorique : très souvent, nous sommes dans le souvenir, accrochés au passé, à la nostalgie. Le gout du boréquas ne me fait plus le même effet aujourd’hui, j’ai changé, j’ai gouté à autre chose, et même si c’est moins savoureux, je me sens mieux, et la réalité prouve que c’est la bonne voie, même si c’est difficile. C’est un fait.

Les amies qui me convenaient à une certaine époque ne sont plus celles qui me correspondent aujourd’hui, parce que j’ai changé, et j’en ai quelques remords, mais c’est la vérité. Pareil pour les vêtements, les copains et les conversations intimes avec eux, et en général, les conversations avec des hommes ou tel ou tel comportement que j’avais l’habitude d’avoir.

Très souvent, nous sommes bloqués parce que nous vivons dans le passé, en préservant les vieilles habitudes, avec la peur d’en sortir. On n’a pas fait attention qu’on avait changé, qu’on a plus de connaissances et que notre volonté est différente, plus claire, plus juste.

Alors même si je me suis un peu trop laissée aller (et tant mieux que ce soit avec le boréquas et pas autre chose, grâce à D.ieu), je remercie Hachem.

Les va-et-vient, c’est une dynamique qui ne mène jamais vers l’avant, peu importe où l’on se trouve, il faut y être préparé, savoir comment la gérer et comment en sortir.

Le retour en avant…

« Lorsqu’une personne veut suivre la voie de la téchouva et revenir vers Hachem, béni soit-Il, elle doit être prête à se renforcer dans la voie d’Hachem, toujours, que ce soit en montée ou en descente. C’est-à-dire : qu’elle mérite de s’élever, un peu ou beaucoup. Malgré tout, elle ne se tiendra pas à ce niveau dans l’idée de s’en satisfaire, il faut être fort là-dedans : savoir que l’on peut toujours s’élever encore et encore. (…) Et l’inverse est vrai aussi, même si l’on tombe et que l’on échoue, où que ce soit ». (Rabbi Nah’man de Breslev).

Traduit par Carine Illouz

 

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