Pas assez de temps, trop de stress

A quoi ressemblait la vie il y a des dizaines d’années, et qu’en est-il aujourd’hui ? En fait, tout dépend de combien pèse le temps et de la pression exercée sur la balance…

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Edna Kadoch

Posté sur 17.03.21

On raconte que c’était dans le désert, un vieux bédouin marchait doucement en direction de sa maison, enfin, de sa tente.

Soudain, un jeune homme en jeep s’arrêta à côté de lui et lui proposa de monter et de l’y conduire.

Le bédouin monta dans la jeep et ils firent quelques heures de trajet jusqu'à arriver à bon port. Le chauffeur descendit et, sans attendre, il rejoint la tente. Le bédouin, quant à lui, s’assit sur le sable, croisa ses jambes en tailleur, ferma les yeux et se mit à respirer lentement…

Une heure plus tard, le jeune chauffeur vint trouver le bédouin et lui demanda pourquoi il ne rentrait pas à l’intérieur.

« Mon corps est arrivé rapidement grâce à la jeep, mais mon âme est encore en chemin… Je l’attends… »

C’est à cela que ressemblait la vie il y a quelques dizaines d’années.

Un homme se lève le matin, se prépare et part au travail. En chemin, que ce soit à pied, en bus ou en voiture, il profite du temps qu’il fait, rencontre quelques personnes, l’un prenant des nouvelles de l’autre. Il arrive au travail et se remplit d’énergies motivantes, avancer, réaliser l’objectif, réussir. Au travail, son corps secrète des hormones de stress afin de remplir ses différentes missions et de faire son travail avec concentration et efficacité. Sa pause déjeuner est le moment de déguster un sandwich et un bon café. A 17 :00, il termine son travail et rentre chez lui. A la maison, les hormones de stress et de réussite diminuent, il se repose. Il joue avec ses enfants, prend un café ou un thé avec des amis ou des proches, un repas léger, dans le calme, il lit un livre ou le journal… Tout cela avec plaisir dans la douce atmosphère de sa maison. Le travail, il l’a laissé au bureau !

Et aujourd’hui ? Voilà à quoi ressemble une journée type de nos jours…

Un homme se lève le matin, se prépare et trouve le temps de jeter un œil à son portable et de répondre à quelques messages WhatsApp, quelques sms et même quelques mails, vite fait. Il prépare un café en stress, puisque les hormones de stress ont envahi son corps à partir du moment où il a posé son regard sur son portable. En route pour le travail, dans la voiture, il allume la clim, mets les infos, répond à d’autres mails et fait le trajet tout seul, au milieu de tout ce brouhaha. Après quelques embouteillages, et de coups de klaxon, il arrive au travail. Le niveau d’hormones de stress dans son corps est déjà élevé. Il travaille simultanément avec un téléphone fixe, un portable, un ordinateur, un fax, un scanner, des réunions Google et autres… Il est seul face au bruit et au stress. La pause déjeuner : un moment libre pour se concentrer uniquement sur son téléphone portable. Chacun et son portable… Il avait commandé un petit repas, mais avant même qu’il n’arrive, la pause qui n’avait pas vraiment commencé s’est déjà terminée. Comme ça, il continue à travailler sans avoir mangé, alors il se console avec un café et de la nourriture riche en énergie mais de mauvaise qualité, jusqu'à ce que, vers 18 ou 19 heures, il termine son travail.

 Sur le chemin de la maison, s’il est en train, il continue à répondre aux mails et ne remarque même pas qui sont les gens qui voyagent avec lui dans le wagon. S’il rentre en voiture, il profite d’un moment « enfin seul » jusqu'à ce que son portable ne sonne et que des messages arrivent…

Puis enfin, il arrive à la maison. Les murs du bureau ne sont pas la limite de ses heures de travail, mais un espace de travail ouvert qui se trouve avec lui dans son ordinateur, à la maison, sur son portable, dans sa poche… Et de temps à autres, il répond « juste » à un ou deux mails (parce qu’ils sont super importants), ce qui veut dire que ses hormones de stress continuent à être secrétés, même à la maison. Et au lieu de calme et de détente à la maison, le travail continue, le stress continue et les énergies de diminuent pas et il n’y a ni calme ni sérénité. La tête est remplie de choses à faire et de responsabilité, de tâches et de pensées, et les émotions travaillent dur, au point que notre pauvre homme n’a pas le temps pour le repos, les loisirs, ou le plaisir tout simplement.

Puisque son espace de travail a perdu ses limites, qui étaient les murs du bureau, et s’est propagé au-delà de ce lieu de travail défini ; puisque les heures de travail définies se sont dissolues pour se propager au-delà d’horaires logiques et raisonnables, l’homme se trouve en état de stress et de pression pendant de nombreuses heures. Lorsque la personne n’a pas d’heures et d’endroit de travail bien définis, elle secrète des hormones de stress pendant de trop nombreuses heures de la journée et ne profite pas d’un équilibre entre les heures de travail, de rentabilité, d’objectifs à atteindre, de défis et de concurrence ; et les heures de repos, de famille, de réflexion, de lecture, de jeu, de promenade etc…

Ce mode de vie a créé un état de stress permanent, au lieu d’un état idéal d’alternance entre des heures de stress et des heures de détente. Ce mode de vie nous a menés à la pire des pauvretés : nous n’avons pas de temps pour nous-mêmes !

Le but de cet article est d’attirer l’attention sur cette réalité et ses conséquences, et en cela, d’initier et de créer plus de temps pour se détendre et se relaxer.

Voici donc LE défi par excellence :

Pendant une semaine, essayez de ne pas consulter votre portable du moment où vous quittez le travail jusqu’au moment où vous y retournez le lendemain. (Je sais, c’est dur).

Mais les résultats de cette expérience sont incroyables et valent la peine d’essayer !

Bonne chance !

Traduit de l’hébreu par Carine Illouz

 

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