Le chat au beurre de cacahuètes

Même moi, qui évite les chats comme la peste, j'ai été ravie quand j'ai entendu l'histoire d'un chat du voisinage qui m'a rappelé ce que je oublie toujo

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Nathalie Coban

Posté sur 17.03.21

Même moi, qui évite les chats comme la peste, j'ai été ravie quand j'ai entendu l'histoire d'un chat du voisinage qui, lors d’un bref épisode quelque peu douloureux, m'a rappelé ce que je oublie toujours…

Israël est connu pour ses très nombreux chats. Le quartier dans lequel je vis ne fait pas exception. La différence entre les chats Israéliens et leurs homologues d'outre-mer, pour ainsi dire, est l'intransigeance des Israéliens. Le concept de « chats apeurés », ne convient pas ici, les chats vous regardent simplement quand ils passent à côté de vous. Souvent, je traverse et passe de l'autre côté de la rue quand je vois un chat sur le trottoir, chose que je ne faisais pas quand je vivais aux États-Unis. Parce que là-bas, les chats respectent le « bon ordre naturel » des choses, qui prévaut partout. Mais après six ans de vie ici en Israël, j’en suis venu à la conclusion que la plupart des choses ici ne fonctionnent pas selon l'ordre naturel, et cela comprend les chats.

 
Par conséquent, chose très rare, lorsque l’enfant en charge de descendre la poubelle n’est pas là, j'effectue cette tâche par moi-même. Et quand cela arrive, j’ai mon petit cérémonial  face à la poubelle de notre immeuble. Tout d'abord, je me tiens à une certaine distance, assez sûre, de la poubelle, et grâce à mon instinct, j’essaie de localiser la présence éventuelle d’un chat dans le périmètre. Pour cela, j’utilise une voix spéciale, un mélange de sifflet-chuchotement répétitif. Ces sons servent d’alarme à tous les chats présents, leur signalant de débarrasser le plancher. Ils sautent donc à l’extérieur des poubelles, et je jette mes sacs d’ordures en toute sécurité. J'utilise cette approche depuis qu’une fois, étant venue jeter la poubelle sans m’y préparer, je m’en étais rapprochée quand soudain, trois chats en surgirent. Inutile de préciser comment les battements de mon cœur réagirent à ce moment-là.

 
On peut certainement dire que je préfère garder une certaine distance avec les chats…
 

Mais même moi, qui fuis les chats comme la peste, j'ai été ravie quand j'entendu l'histoire de ce chat de mon quartier. C’est arrivé quand un de nos enfants est revenu en colère de la synagogue le samedi soir, avec cette histoire incroyable. Toute l'agitation tournait autour d’un chat, que j'appellerai le chat au beurre de cacahuètes.

 
Qu’est-ce que c’est que ça ? Un chat au beurre de cacahuètes ? En gros et sans vous lasser avec les détails, c’est un chat qui a traversé notre parking en courant, la tête coincée dans un pot de beurre de cacahuètes.

 
Comment en est-il arrivé là ? Je ne peux que spéculer. Il essayait probablement de lécher le beurre au fond du pot, dans une des poubelles, et hop ! Cela vous donne un chat au beurre de cacahuètes !

 
Il serait très intéressant de citer quelques-uns des rapports des enquêteurs du quartier : mes enfants. Celui qui aime à être celui qui décrit la situation déclara : « La mère et les trois sœurs (du chat) le regardaient, frustrées et impuissantes. Elles ne savaient pas quoi faire, comment sortir le chat de cette situation difficile. » Le journaliste le plus spirituel expliqua tout simplement la situation en un mot « C’est une réparation », et nous avons tous poussé un soupir de soulagement. Le petit qui aime les animaux offrit de donner dix shekels à qui pourrait aider à sortir le chat au beurre de cacahuètes de son pot. Et les autres déplorèrent la situation et exprimèrent leur regret, espérant qu'un des enfants de l’immeuble l’attrape et lui sorte le pot de la tête. Même moi, je me sentais mal, et comme je l'ai dit, les chats ici ne tiennent pas une place de choix dans mon cœur.

 
Les enfants continuèrent à décrire ce qu’endurait le pauvre chat, ce pot coincé sur sa tête, fuyant tous ceux qui voulaient simplement l'aider. Il se cachait sous les voitures garées dans l'allée parce qu'il pensait qu'il était en danger, au lieu de comprendre que tous les enfants voulaient simplement l'aider et le libérer de la pression qui piégeait sa tête. Mais il continuait à fuir son salut, pensant qu'il était plus prudent de se débrouiller par lui-même.
 

L’épisode du chat au beurre de cacahuète est venu me rappeler le fait que ce comportement m’était très familier…

 
En fait, nous sommes tous des chats au beurre de cacahuète, d'une façon ou d'une autre. Nous continuons à fuir de salut, nous cachant sous les voitures garées de notre mode de vie, nous voulons gérer les choses par nous-mêmes. Nous courons frénétiquement sur le parking, qui est le monde, avec un pot de beurre de cacahuètes qui masque notre champ visuel. Nous continuons à nous accrocher obstinément à des choses qui nous ont fait et nous font toujours mal au lieu de demander de l'aide de ceux qui peuvent vraiment nous aider.

 
Je pense à toutes les fois où je m’en suis remise à mes propres forces, avec mon pot sur la tête, refusant de reconnaître / comprendre / savoir, que peut-être, juste peut-être que D.ieu sait mieux que moi. Comment de problèmes aurais-je pu m’épargner si je seulement je m’en étais remise à Lui, au lieu de me cacher, au lieu d'essayer de résoudre les problèmes de ma propre vie, plutôt que de fuir Sa présence qui n’est que bénéfique. Le seul problème, c’était ce pot de beurre fixé sur ma tête. Je suis faite ainsi.

 
Donc, bien que je n’aie pas de sentiments pour les chats, je pense que je devrais remercier celui-là. Ce messager de Dieu, qui m'a aidé à me rappeler ce que j'ai toujours à l'esprit, mais que j’oublie parfois : sur le grand parking effrayant qu'on appelle la vie, nous ne sommes pas seuls ! On n'a pas besoin de se cacher du Divin lui-même. Et Dieu ne veut que nous aider – si seulement nous le laissons. Et chaque fois que nous fuyons, en essayant de sortir le pot collé sur nos têtes, nous devrions tout simplement tout arrêter et L’appeler, Lui. Car Il est comme un père doux, et Il nous sortira des situations les plus délicates qui soient.
 

Alors la prochaine fois que je verrai des symptômes du syndrome du chat au beurre de cacahuètes, je prendrai une profonde respiration… et Hachem prendra les rênes avant que les choses ne tournent au vinaigre…

Traduit par Carine Rivka Illouz

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