Un Yom Kippour sans peur

Un Yom Kippour sans peur ? Qui a déjà entendu parler d'une telle chose ? Ce n'est pas seulement possible - c'est facile ! Cela semble incroyable ? Rabbi Nah’man le garantit...

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 29.09.22

Vous aimeriez tellement passer un Yom Kippour sans avoir peur !? Et bien ce n’est pas seulement possible – c’est facile ! Il suffit de vous juger vous-même avant que la Cour céleste ne vous juge. Cela vous semble-t-il incroyable ? Ce n’est pas le cas, c’est une garantie de Rabbi Nah’man.

Rabbi Nah’man enseigne que si une personne se juge, elle est épargnée de toutes sortes de peurs et de tribulations (voir Likoutey Moharan, I: 16). Nos sages soulignent (voir Midrash Raba, Devarim 5: 5) que là où il y a un jugement sur la terre, il n’y a pas de jugement dans le ciel. Essentiellement, cela signifie qu’il n’y a pas de double danger dans le système de jurisprudence d’Hachem : si une personne se juge, la Cour Céleste n’est pas autorisée à la juger pour le même méfait, par risque de doublon.

Rabbi Nah’man explique que lorsqu’une personne ne se juge pas, les jugements sévères se manifestent contre elle dans le monde physique et deviennent tous types d’éléments qui la tourmentent d’une manière ou d’une autre. Donc, quand une personne fait une auto-évaluation quotidienne – ce qui signifie qu’elle se juge pour tout ce qu’elle a fait au cours des dernières 24 heures – elle ne peut pas être jugée par la Cour Céleste et s’épargne toutes les sortes de cassements de tête de la vie que ses méfaits non-jugés lui auraient causés. Par conséquent, le rabbin Lévi Yitzhak Binder de mémoire bénie nous a exhorté à nous juger quotidiennement pour tous les détails de la vie – comment nous nous comportons avec nos proches, comment nous utilisons notre temps, comment nous parlons, comment nous prions et ainsi de suite.

S’autoévaluer est une partie essentielle de notre séance de prière personnelle quotidienne. On devrait tout dire à Hachem – bon ou mauvais, élogieux ou non – sans inhibitions. Même si on a fait la pire chose au monde, on devrait tout simplement avouer, exprimer ses remords et demander l’aide d’Hachem pour mieux faire. Avec cette prise de recul, on montre à Hachem que l’on n’essaie pas de balayer ses méfaits sous le tapis. On reconnaît ses lacunes et on montre sa volonté de s’améliorer.

Simplement en se confessant, on invoque la miséricorde divine et la compassion. Le roi Salomon dit dans les Proverbes que celui qui avoue et fait de son mieux pour éviter de transgresser dans le futur sera consolé.

L’auto-évaluation comprend également l’examen de toutes les bonnes actions qu’Hachem nous a permis de faire au cours des dernières 24 heures et on le remercie de nous donner le privilège et l’opportunité de les faire. Comme un commerçant qui fait son inventaire, nous devrions énumérer toutes les mitsvotes et tous les moyens dont nous disposons – spirituels et matériels – et exprimer notre reconnaissance pour le fait de les avoir.

Ne soyez pas mesquin avec les mots – remerciez Hachem de tout votre cœur. Cette gratitude dans notre auto-évaluation nous permet de nous juger dans la joie, sans nous persécuter ou tomber dans la dépression à cause de chaque erreur ou méfait que nous avons pu faire.

Aucun jour ne devrait passer sans cette auto-évaluation, y compris le Chabat et les fêtes. Même si Chabat est un jour de joie et de plaisir, et notre prière personnelle principale du Chabat devrait se concentrer sur la reconnaissance et la louange envers Hachem, celui qui pratique la prière quotidienne et s’engage dans l’auto-évaluation quotidienne sentira le besoin de le faire le Chabat également. Ce concept est ancré dans la loi juive, car le Rama dit que si une personne se sent heureuse en pleurant, car cela la soulage de sa douleur, alors elle est autorisée à pleurer le Chabat. De la même manière, celui qui se réjouit du fait de s’autoévaluer et de faire téchouva le Chabat, car il sait qu’il purifie son âme, peut certainement le faire.

Rabbi Eliezer dit : « Revenez vers Hachem le jour avant votre mort ». Ses élèves demandent – qui peut savoir quand il va mourir ? Rabbi Eliezer répond : « Alors faites techouva aujourd’hui, parce que vous pourriez mourir demain, de cette façon, vous serez engagés dans la techouva toute votre vie ». Selon le saint Tanna Rabbi Eliezer, il faut faire techouva le Chabat au cas où l’on mourrait dimanche. En d’autres termes, la techouva et l’auto-évaluation doivent être un effort quotidien.

Le Chabat et Yom Kippour, que la Torah appelle Chabat Chabaton, sont des jours propices à la techouva, car la personne se trouve sur un plan spirituel beaucoup plus élevé ces jours-là. En hébreu, les lettres du mot Chabat – chine, bet et taf – sont aussi les lettres racines du mot techouva, repentir, littéralement : revenir à Hachem. Bien que notre attention principale lors de la prière personnelle se porte sur la louange et la gratitude, nous devrions faire techouva aussi, afin que tous nos jours incluent des efforts pour retourner vers Hachem de tout notre cœur.

Mon maitre, Rabbi Yehuda Zev Leibowitz, de mémoire bénie, cite dans son livre Rabbi Chaïm David Azulai (Le Ch’ida) qui dit au nom de Rabbi Chaïm Vital, que quand une personne meurt, les anges qui l’accompagnent mènent son âme par des milliers de chemins différents, chacun voulant l’entrainer pour l’attraper et la jeter dans le purgatoire. Mais, il y a un chemin qui s’appelle « le chemin de la vie »; Il est sombre au début, mais s’ouvre ensuite sur une lumière vive. Nous n’avons pas l’intention d’effrayer le lecteur, mais il faut se rappeler qu’une fois qu’une personne quitte ce monde, elle ne peut plus faire techouva. En effectuant une auto-évaluation quotidienne dans ce monde, on évitera des souffrances incalculables dans le monde futur. La techouva est le « chemin de la vie » qui pourrait être sombre par rapport au faux scintillement du confort matériel, mais il conduit à une éternité de lumière et de gratitude indescriptibles. Comme l’explique Rabbi Nah’man dans Likoutey Moharan I: 52, une personne doit prendre une faute, une mauvaise habitude ou un défaut un par un, et y consacrer un passage de sa prière personnelle quotidienne, en priant pour le surmonter jusqu’à ce qu’elle le surpasse et le corrige. Ensuite, il faudrait passer à une autre faute ou un autre défaut. Au fil des années, une telle personne fera des merveilles avec elle-même !

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