La pilule du bonheur

A l’époque du Saint Temple, notre peuple avait tout. Pourtant, plutôt que d'apprécier leur santé, leur richesse et leur bonne fortune, ils se sont plaints...

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le rabbin Lazer Brody

Posté sur 27.09.23

Un mari mécontent est allé chez son rabbin pour une consultation urgente. « Rabbi, je veux divorcer de ma femme », dit-il gravement, « je ne peux plus la supporter ».

« Comment ? » protesta le Rabbin : « Vous êtes mariés depuis plus de vingt ans. Qu’est-ce qui ne va pas, d’un coup, pour qu’il faille divorcer soudainement ? »

« Rabbi, elle me déprime. J’étais quelqu’un de joyeux et de souriant, mais elle est grincheuse et déprimée toute la journée. Rien ne la rend heureuse et elle se plaint du matin au soir. Peu importe ce que je fais pour elle, ce n’est jamais suffisant. Si je l’emmène dans un restaurant de lait, elle veut de la viande. Si je l’emmène dans le meilleur restaurant de viande de la ville, elle dira qu’elle avait bien envie de raviolis de fromage ».

« Sois content », déclara le rabbin. « Le chagrin que te cause sa mauvaise humeur et ses plaintes vient certainement te faire éviter des problèmes de santé ou d’argent. Ta santé et tes revenus vont bien, grâce à D.ieu, n’est-ce pas ? » Le mari mécontent hocha la tête par l’affirmative. « Tu vois ? J’ai raison, ça n’est pas dans ton intérêt de divorcer d’elle ».

« Mais Rabbi », le mari s’opposa, « ce n’est pas seulement ses mauvaises humeurs, sa dépression et ses plaintes constantes. Elle ne lève pas un doigt à la maison. Si je ne ramène pas de nourriture à la maison pour Chabat, il n’y a pas de Chabat. La maison est un gâchis. La lessive ? Oubliez ! Je suis le meilleur client de la laverie du coin. La dépression et la paresse – c’est trop pour moi. Rabbi, si vous vous souciez de ma santé et de mon bonheur, occupez-vous d’organiser mon divorce ».

Le rabbin ouvrit le tiroir de son bureau et sortit deux tubes de pilules. « Je vais faire mieux que ça », s’écria le rabbin. « Le divorce te coûterait beaucoup d’argent et de dommages et cela détruirait les enfants. J’ai des pilules à te donner. L’une est une pilule pour le bonheur et l’autre est une pilule pour le zèle. Tu ne peux pas lui donner les deux parce qu’elles ne sont pas compatibles, tu ne peux en choisir qu’une. Elles sont infaillibles. La première fera disparaitre sa dépression presque immédiatement et lui redonnera le sourire. Avec la seconde, votre maison sera impeccable et tu pourras oublier les laveries et les restaurants. Laquelle choisis-tu ? Tu ne peux pas avoir les deux… »

Les yeux du mari s’illuminèrent. « Je rêve d’une femme heureuse ! Si cela agit, Rabbi, et qu’elle devient vraiment heureuse, je vous serai reconnaissant pour toujours ». Il prit le tube des pilules du bonheur et s’en alla chez lui. La femme prit sa première pilule et presque instantanément, elle sourit. En une semaine, il n’y avait plus aucune trace de malheur ou de dépression chez eux. La vie devenint le paradis sur terre pour le mari, sa femme et leurs enfants.

***
Ne pensez pas que la parabole ci-dessus soit une fantaisie farfelue. Voici la preuve que c’est réel :
La prophétie de la Torah dans le chapitre 28 du Deutéronome explique la raison de tout le malheur dont le peuple juif a souffert depuis la destruction du Second Temple, durant l’exil et la diaspora, jusqu’au jour d’aujourd’hui : « Parce que vous n’avez pas servi Hachem avec joie ! » Lorsqu’une personne est déprimée, elle ne sert pas Hachem. Même si elle est froum (strictement religieuse) et pratiquante, ses prières et ses mitsvotes sont sans cœur, comme un corps sans âme.

Arrêtez-vous et réfléchissez à la façon dont nous nous languissons du Temple sacré, les sacrifices quotidiens qui expient nos fautes, la grandeur du grand prêtre, le Cohen Gadol, l’incroyable harmonie de 32 chanteurs, les Lévis, et surtout, la Présence divine au milieu de nous. Au temps du Temple sacré, notre peuple avait tout cela. Pourtant, plutôt que d’apprécier leur santé, leur richesse, leur fortune et leur opulence spirituelle, ils se sont plaints et ont cherché la joie ailleurs, en dehors des limites de la Torah et de la sainteté. Chose qui n’a mené à rien d’autre que la destruction.

En tant que nation, nous sommes toujours comme la femme déprimée et plaintive de notre histoire. Hachem, dans sa miséricorde infinie, nous donne une chance d’échapper à nos maladies émotionnelles et spirituelles. Une fois par an, il nous donne une pilule du bonheur. Ce n’est pas une blague – ça marche. C’est ce qu’on appelle la fête de Souccot : lorsque nous vivons dans la Soucca pendant sept jours. La Soucca est tout simplement comme le Saint-Temple, car, comme le Zohar nous le dit, la Présence céleste remplit la Soucca. Puisque la Présence céleste ne peut pas habiter dans un lieu de tristesse, quiconque entre dans la Soucca avec la simple intention de faire la mitsva d’Hachem avec joie se trouvera instantanément heureux. C’est la pilule du bonheur – essayez, ça marche !

Traduit par Carine Rivka Illouz

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