Le joueur de flûte

Le père, pour l'empêcher de s'en servir, l'a maintenu fermée tout au long de l'office de Né'ila. Au beau milieu de la prière, le jeune garçon ne pouvant plus se retenir, prit de force son instrument et en fit sortir un son très fort...

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Posté sur 10.10.24

Un villageois qui faisait régulièrement ses prières de Roch Hachana à Kippour en compagnie du Becht, avait un enfant ignorant et analphabète, incapable de prononcer un mot sacré, aussi ne l’emmenait-il pas avec lui pendant cette période de l’année. Cependant après sa bar mitsva, du fait de son manque d’intelligence, son père dut l’emmener avec lui à Yom Kippour pour l’empêcher de commettre quelques transgressions et lui éviter de satisfaire toute tentation de manger. Or, cet enfant avait une flûte et avait l’habitude d’en jouer quand il faisait paître ses bêtes dans les champs. Il l’avait cachée dans sa poche et son père n’en savait rien. Le jeune garçon alla s’asseoir à la synagogue toute une journée sans pouvoir prononcer une parole. « J’ai apporté ma flûte », dit-il à son père pendant moussaf, « et je voudrais en jouer ». Son père, ébahi par cette idée saugrenue, le réprimanda : « Garde-toi bien de le faire ! », lui ordonna-t-il. Le jeune garçon se retint. « Permets-moi de jouer de la flûte » insista encore le fils, lors de l’office de min’hah. Le père n’avait aucun autre moyen de réponse que de l’avertir formellement de ne pas le faire. Il ne pouvait pas en effet lui confisquer sa flûte, car il était interdit de toucher cet objet à Kippour. Après min’hah, il formula la même requête pressante : « Juste un son et c’est tout !» Le père voyant qu’il y tenait tant, lui demanda où elle se trouvait. Il lui indiqua sa poche et le père, pour l’empêcher de s’en servir, l’a maintenu fermée tout au long de l’office de Né’ila. Au beau milieu de la prière, le jeune garçon ne pouvant plus se retenir, prit de force son instrument et en fit sortir un son très fort. Tous les fidèles en furent stupéfaits.

Le Becht abrégea l’office et à l’issue de la prière, il révéla à l’assistance : « Le jeune garçon a fait monter toutes nos prières au ciel et m’a allégé la tâche. Incapable de prononcer la moindre parole et ayant assisté aux prières des fidèles toute cette journée, l’étincelle juive qui l’habite s’est transformée en feu brûlant. Celui qui sait lire et prier pouvait, s’il était à sa place, exprimer son ardeur dans les mots de la Téfila. Mais lui ne connaît rien. La seule façon qu’il avait pour exalter son Créateur et calmer sa passion dévorante, c’était de jouer de son instrument. Essuyant l’opposition de son père à chaque fois, son ardeur ne fit qu’augmenter jusqu’à ce qu’il se sente vraiment dévoré par le feu de sa passion.

Il réussit à saisir la flûte et à en jouer du plus profond de son cœur, avec toute sa candeur, sa simplicité et sans s’émouvoir de tout ce qui l’entourait, ne voyant que son Créateur et ne voulant que l’exalter à sa façon. “Ra’haman liba ba’é – ce que veut D.ieu, c’est le cœur”, et c’est ce qu’il venait de Lui offrir. Sa prière fut exaucée et il éleva toutes les nôtres.Tiré des prodiges du Baal Chem Tov.

C’est une grande ségoula de raconter les histoires du Baal Chem Tov à Motsé Chabbat, pour la parnassa, la bonne santé et la réussite..

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