Le voleur démasqué
Pars tout de suite chez ce seigneur et règle-lui sa dette. Ne rentre pas chez toi, car je t'attends pour la cérémonie du mariage. Fais-vite
Le Baal Chem Tov et Rabbi Zeev Kitsess décidèrent de marier les orphelins qui avaient grandi dans leur maison, l’orpheline chez le Becht et l’orphelin chez Rabbi Zeev Kitsess. Le Baal Chem Tov leur promit à cet effet une dot de deux cents pièces d’or. Rabbi Zeev Kitsess réclama au Becht cette somme avant la cérémonie nuptiale. « Tu n’as pas confiance en moi ? » lui demanda le Baal Chem.Rabbi Zeev Kitsess répondit : « Je dois avoir de quoi pourvoir à tous les besoins de leur ménage, car le marié va étudier avec moi et s’il n’y a pas de farine, il ne peut y avoir de Torah » (Pirké Avot 3, 17). Entre temps, Rabbi Leïb Kréminer vint voir le Baal Chem Tov, qui l’accueillit avec beaucoup d’honneur et lui fit servir un verre de vin… Puis Rabbi Leïb lui expliqua la raison de sa visite : « Le commissaire m’a convoqué pour me montrer une lettre d’un seigneur vivant à une trentaine de kilomètres de Medzibouz et vous en faire part. Dans cette lettre il est mentionné que vous lui devez la somme de mille pièces d’or pour le rachat de prisonniers, à régler immédiatement, sinon ce commissaire vous conduira, attaché par des chaînes, chez ce seigneur ». Aussitôt, le Becht donna l’ordre à son valet d’atteler les chevaux à son carrosse et, se tournant vers Rabbi Leïb, il lui dit : « Pars tout de suite chez ce seigneur et règle-lui sa dette. Ne rentre pas chez toi, car je t’attends pour la cérémonie du mariage. Fais-vite ! » Reb Leïb, stupéfait, s’exécuta, les poches vides et sans rien dire… Arrivé chez le seigneur, ce dernier demanda à Rabbi Leïb Kréminer :
« Avez-vous apporté l’argent ?». « Oui » répondit Rabbi Leïb. Mais au fond de lui il se demandait « Comment vais-je faire pour le régler ?» « Peut-être que l’un des chevaux du Baal Chem Tov trouvera grâce à ses yeux et qu’il acceptera de le prendre en échange de la dette ? »
Soudain l’Eternel l’illumina : “J’ai quelque chose de secret à vous communiquer”, lui dit-il. Ils s’isolèrent dans une pièce. Je suis tout à fait persuadé que vous êtes un homme très droit et honnête et que vous ne convoitez pas même un centime qui ne vous appartienne pas. Je suis maintenant prêt à vous rembourser cette dette, mais il est possible que d’après les comptes, la somme vous revenant ne soit pas aussi importante, et je ne voudrais pas que vous trébuchiez dans la faute qu’est le vol ». « Je vous remercie infiniment de m’avoir sauvé de ce péché et de sa punition dans le monde futur », dit le seigneur, « j’éprouve beaucoup de sympathie pour vous ». Il chercha ses notes, fit ses comptes, puis prit la traite du Becht et le jeta au feu ! « Il a même droit à deux cents pièces d’or », dit-il en tendant la somme à Rabbi Leïb. Puis Rabbi Leïb repartit…Lorsqu’il revint enfin et voulut rendre compte de sa mission, le Becht l’arrêta net : « Je sais tout… donne-moi vite l’argent ; il est très tard, il faut célébrer la cérémonie nuptiale immédiatement».
Tiré des prodiges du Baal Chem Tov. C’est une grande ségoula de raconter les histoires du Baal Chem Tov à Motsé Chabbat, pour la parnassa, la bonne santé et la réussite…
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