La puissance de décollage

Lors d'une conférence pour des baalé téchouva Israéliens, je leur ai demandé de raconter les choses les plus dures qu'ils avaient jamais faites. Leurs réponses....

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le rabbin Lazer Brody

Posté sur 26.12.21

Lors d'une conférence à Ashdod pour des baalé téchouva Israéliens, j'ai demandé aux participants de me raconter les choses les plus dures qu'ils avaient jamais faites. Les réponses étaient variées, mais elles avaient un dénominateur commun étonnant. Lisez plutôt cet échantillon de certaines des réponses et essayez de discerner la tendance générale :
1. Homme – le premier jour où je suis sorti en public avec une kippa sur la tête
2. Femme – le premier jour où j'ai couvert mes cheveux en public
3. Homme – ma formation de base à l'armée israélienne
4. Femme – ma  première année à l'université
5. Homme – mon premier Chabat sans cigarette
6. Femme – mon premier Chabat sans monter dans ma voiture
7. Homme et femme (réponses multiples) – notre première année de mariage
8. Femme – mon premier accouchement
9. Homme – le jour où j’ai décidé d'arrêter la drogue
10. Femme – le premier jour où j’ai porté une jupe (jusqu'à récemment, elle n'en avait pas une seule dans son armoire).

A première vue, il y a des réponses un peu étranges ici. Le jeune homme de la réponse n° 3 avait participé à la seconde guerre du Liban et à l'une des guerres de Gaza, toutes deux effrayantes. Je lui ai demandé en quoi la difficulté de l'entraînement de base était pire que celle des guerres ou de l'entraînement avancé de l'infanterie. C'est un fait connu à Tsahal que chaque parcours devient plus difficile à mesure que l'on gravit les échelons. Cet homme a répondu que le passage de la liberté d'un adolescent à la discipline d'un combattant lui a fait un électrochoc. À ce moment-là, de nombreux autres participants – hommes et femmes, anciens combattants de Tsahal – étaient d'accord avec lui.

Le dénominateur commun de toutes les réponses ci-dessus est qu'elles sont toutes liées à de nouveaux départs dans la vie. Les nouveaux commencements sont difficiles – point. Rabbi Nah’man le dit. « Les nouveaux départs sont difficiles, car on est appelé à aller d'un opposé à l'autre » (Likoutey Moharan I: 62). Mais le départ est la clé de la croissance. L'impulsion initiale donne le ton.

Le monde physique nous en apprend beaucoup sur le monde spirituel, car les mêmes principes s'appliquent. Les lois du mouvement de Newton nous apprennent qu'il faut beaucoup plus de puissance pour déplacer initialement un objet statique que pour maintenir l'accélération d'un objet déjà en mouvement. Par exemple, sur un vol national, le décollage et la montée initiale d'un avion de ligne utiliseront jusqu'à 25% du carburant dépensé pendant tout le vol. Le décollage et la montée initiale nécessitent beaucoup plus de puissance que le vol à une altitude stable.

Observez le décollage spirituel d'un individu nouvellement pratiquant, ou même d'une personne qui s'engage à renforcer sa pratique de la religion. Le jeune homme qui va pour la première fois au travail avec une kippa sur la tête a l’impression que celle-ci lui brûle un trou dans le crâne. Il lui faut du courage pour sortir de chez lui pour la première fois en portant cette kippa.

La jolie demoiselle aux boucles souples à la Farah Fawcett, celle que tout le monde avait l’habitude de reluquer sur le campus universitaire de Tel-Aviv, vient maintenant au bureau avec un foulard en soie sur sa tête (ou une perruque modeste) et une jupe plus large et plus longue qu’elle ait jamais porté. De plus, ses coudes sont couverts et son chemisier est boutonné au cou. Cette jeune femme mérite la Médaille d'honneur du Congrès pour cette première journée dans la ligne de mire de tous les regards, pour tous les commentaires et questions qu'elle reçoit. Quel courage ! Et elle n'a pas régressé !

De nos jours, un homme qui prend la décision de garder ses yeux, rejoindra Mme Farah Fawcett Feinberg, mentionnée ci-dessus, à la garde d'honneur. Le premier jour de protection de vos yeux pourrait probablement se qualifier comme le test le plus difficile de tous : le gars qui protège ses yeux pour la toute première fois pense que le monde entier le regarde en en se moquant de lui et en le traitant de prude.

Non, le nouveau départ n'est pas facile.
Mais devinez quoi – c'est exactement ce que sont les semaines de Chovavim.
Cette semaine commence la période de Chovavim, la période de six semaines désignée par un acronyme pour les six portions de la Torah des semaines de Chemot, Vaera, Bo, Bechalah, Yitro et Michpatim. La période Chovavim est le moment le plus propice pour renforcer sa sainteté personnelle. Hachem nous donne non seulement une assistance supplémentaire pour nous rapprocher de Lui, mais Il nous récompense aussi en conséquence.

Le secret de Chovavim est que nous devons simplement exprimer notre désir et faire le premier pas en déplaçant l'objet spirituellement inanimé. Hachem fait tout le reste, car il a promis, « Fais-moi une ouverture de la taille d'une épingle et je t'ouvrirai une ouverture assez grande pour un 737. » Ce n'est pas facile, mais ça en vaut la peine !