Leçons de vie du clavier

Il faut savoir que peu importe les circonstances, Hachem est ici avec nous.

Rabbi Nachman de Breslev (Likutei Maharan 56: 3) a récemment été cité dans une musique entraînante qui illustre parfaitement cette idée: « Même dans la dissimulation qui est cachée dans la dissimulation, certainement Hachem est également là. Dieu dit :'Je suis derrière toutes les difficultés que tu traverses. "

Parfois, les difficultés peuvent nous assommer. Au moment où j’ai publié un mensuel communautaire à Ma’ale Adumim au cours des années 90, je me suis retrouvée après sept ans de dur labeur, avec une dette énorme et un épuisement professionnel grave. Où était passée la bénédiction de Hachem ? Pourquoi l'exploitation de ma petite entreprise est-elle devenue si difficile?

En posant ces questions, je découvre une vérité incroyable : le mot en hébreu Lamah-qui veut dire "pourquoi" peut être divisé en deux et deviendrait (Leh mah?)  “pour quoi ?”dans le sens de 'dans quel but'? Un monde de vérités intérieures s'ouvre lorsque nous nous demandons "Dans quel but pour quoi ?" Au lieu de "pourquoi?"

Quand je me suis posé cette question, j'ai reçu une réponse étonnante: j'écrivais un livre basé sur l'expérience d'un journal communautaire pour inspirer d'autres femmes qui dirigent – ou envisagent d'ouvrir – une petite entreprise en Israël. Au cours de la rédaction et de la publication de ce livre, j’ai appris de nombreuses leçons et moyens qui m’ont aidé à établir un lien personnel avec Hachem, et je voudrais partager quelques-uns avec vous.

Au cours de la deuxième et troisième ébauches du livre, cette même question «dans quel but?» m'a permis de recentrer un événement traumatisant que j'avais vécu à l'adolescence en le transformant en l'un des personnages du livre. Plus important encore, cela m'a aidé à comprendre que tout ce que D.ieu nous apporte est utile. Nous ne pouvons pas le savoir sur place, cela peut prendre des décennies, et parfois on peut ne pas le voire du tout. Pour moi, ce moment où j'ai demandé « pour quoi ? » m'a montré qu'Hachem m'avait donné une occasion d'inspirer les lecteurs qui avaient subi leur propre traumatisme d'enfance afin de retrouver le courage de faire confiance à nouveau.

J'ai aussi beaucoup utilisé l'outil de « patience en écriture ». En écriture, si au début le mot correct, la phrase correcte ou même le paragraphe correct n'étaient pas immédiatement évidents, je colorierais le passage sur le fichier numérique ou l'encerclait sur la copie papier. La solution s’est souvent présentée, plus tard, quand je revenais sur ce passage. Dans les dilemmes spirituels, la patience est également nécessaire, car « tout vient à point pour ceux qui attendent ». Ou comme dit le proverbe hébreu: hamtanah, ze matanah – attendre c'est un cadeau !

J'ai aussi appris à utiliser la mémoire motrice. Aussi appelée « mémoire musculaire », la mémoire motrice est la capacité de notre esprit à capturer une capacité ou un mouvement particulier. Par exemple, tous les matins, à la même heure, lorsque je suis assis devant l'écran de l'ordinateur, affichant mon programme d'écriture de manuscrit avec les doigts sur le clavier, mon esprit et mon corps savent que l'heure de l'écriture a commencé. Cette même tactique est valable pour fixer un temps et une place pour la prière personnelle (hitbodedout).

Marquer sa place au milieu de la phrase est un autre outil d’écriture important. C'est un excellent moyen de reprendre une pensée lorsque vous retournez au clavier. Cette approche peut être adaptée à la prière personnelle sur des problèmes à long terme qui ne sont pas résolus en un seul jour. Par exemple, je note simplement sur un bloc-notes où je me suis arrêté et je continue à partir de ce moment-là.

J’ai aussi beaucoup appris sur le Yeshuv Hadaat. Selon Rabbi Nachman, qui a beaucoup parlé du concept, Yeshuv Hada’at est synonyme de maîtrise de soi. Cela signifie connaître la vérité et agir selon la vérité à tout moment, sans permettre aux émotions de vous empêcher d'agir correctement. Au cours des 18 années que j’ai traversées pour écrire et publier mon livre, je savais que mon mauvais penchant me suivait avec un million de complications et de retard. Je devais travailler vraiment sur mon Yeshuv Hadaat afin de rester ferme et de trouver des solutions sans perdre mon calme.

Maintenant, le livre a été enfin publié, et je suis plus contente non seulement par les résultats, mais aussi par les leçons de vie qu'Hachem m'a apprises tout au long de ce voyage.