
De la porte Mandelbaum à ‘hout chel Chessed
La porte Mandelbaum était le seul point de passage entre le no man’s land qui coupait la ville. C’est par cette porte que passaient les gens – pèlerins chrétiens, journalistes occidentaux et Arabes, mais aucun Juif – pour entrer dans la Vieille Ville.

Pendant des années, nous avons regardé, envieux et désespérés, des étrangers entrer dans la ville sainte sans être inquiétés, tandis que nous ne pouvions que rester à la porte Mandelbaum et regarder.
Notre nation poursuit un rêve. Pour certains, ce rêve peut sembler trivial ; pour d’autres, impossible à atteindre. Des millions de personnes y ont œuvré, des milliers d’années ont passé, mais nous continuons, sans honte, à nous efforcer de mériter sa réalisation.
Depuis deux mille ans, nous attendons de rentrer chez nous. Nous aspirons à nous rassembler en Eretz Yisraël, à reconstruire notre Troisième Temple et à renouer la relation intime avec D.ieu que nous avions autrefois.
Le chemin vers cet objectif a été pavé d’épreuves. Les monuments de nos souffrances et de notre misère sont éparpillés à travers le monde. On les trouve dans presque tous les pays, depuis les vestiges des camps de la mort en Pologne jusqu’à Massada en Eretz Yisraël. Et pourtant, malgré nos luttes, nous persévérons. De l’histoire de Yossef et de ses frères, nous apprenons qu’avant que D.ieu ne nous envoie une épreuve, Il nous donne les outils pour la surmonter. Comme la nuit est la plus sombre juste avant l’aube, bien souvent, ce qui représente notre plus grand désespoir devient la clé de notre délivrance.
Aujourd’hui, nous sommes confrontés à un avant-goût presque ironique de notre rédemption. Nous nous approchons si près de la destruction totale, puis, du jour au lendemain, nous sentons presque le début de notre salut. Nous pouvons presque voir la main de notre Créateur nous guider. Qui aurait jamais imaginé que des âmes brisées, ensanglantées, titubant hors d’Auschwitz, pourraient un jour arriver jusqu’à la ville sainte de Jérusalem ?
Aujourd’hui, nous avons la bénédiction de pouvoir vivre et visiter la vieille ville de Jérusalem. Mais il y a près de quarante ans, cela était impossible. Aujourd’hui, les rues de Méa Shéarim débordent de commerce, d’enfants qui crient, de jeunes familles et d’un judaïsme vibrant. Il y a cinq décennies, cette zone était une véritable zone de guerre, située à la frontière entre Israël et son voisin arabe hostile. Là où se tiennent aujourd’hui des écoles et des habitations, un journaliste décrivait la zone, entre 1948 et 1967, comme « un ensemble de points de contrôle faits de tôle ondulée, séparés de chaque côté par une large rue pavée. » Les impacts de balles dans les bâtiments témoignent de la violence quasi quotidienne. Pendant près de vingt ans, nous avons subi enlèvements, passages à tabac et tirs de snipers. Mais plus douloureux encore que la violence, était le fait de savoir que le Kotel, dernier vestige de notre Saint Temple, restait juste hors de notre portée.
Après la guerre d’Indépendance, toute la Vieille Ville, y compris le Kotel, était sous contrôle jordanien. Les Arabes ont détruit nos synagogues, profané des centaines de tombes, et transformé la Vieille Ville en un village délabré et désolé. Les égouts coulaient dans les rues principales, et les animaux de ferme déféquaient sur les pierres foulées jadis par nos sages saints.
Jérusalem était divisée entre Est et Ouest, entre ancien et moderne. La porte Mandelbaum était le seul point de passage entre le no man’s land qui coupait la ville. C’est par cette porte que passaient les gens – pèlerins chrétiens, journalistes occidentaux et Arabes, mais aucun Juif – pour entrer dans la Vieille Ville.
Pendant des années, nous avons regardé, envieux et frustrés, des étrangers passer sans être inquiétés dans la ville sainte, alors que nous ne pouvions que rester à la porte Mandelbaum et observer. Nous étions si proches de notre ennemi que nous pouvions voir et parler aux soldats jordaniens qui refusaient de nous laisser passer. Chaque jour, nous les voyions debout sur notre sol sacré, alors que nous restions impuissants à les en déloger. Parfois l’endroit était calme, d’autres fois, les soldats ouvraient le feu sur nous et nos enfants.
Pourtant, nous n’avons jamais perdu espoir. Des gens montaient sur les toits des plus hauts bâtiments pour voir le soleil se coucher sur notre ville sainte prise en otage. Tout cela prit fin quand, lors des événements miraculeux de la Guerre des Six Jours (du 26 Iyar au 2 Sivan), la porte Mandelbaum fut détruite. Nous fûmes autorisés à revenir dans notre ville.
Aujourd’hui, la Vieille Ville a été reconstruite et est devenue un lieu populaire pour visiter, se recueillir et prier. Méa Shéarim s’est développée en un joyau du judaïsme traditionnel. Mais là où la porte Mandelbaum se dressait jadis comme un symbole morne d’une Jérusalem divisée, quelque chose de merveilleux est en train de se produire.
Sur ce site marqué par tant de frustration et de désespoir, une nouvelle flamme s’allume ! Des hommes juifs redécouvrent leurs racines. Le son de l’étude de la Torah émane d’un bâtiment qui, autrefois, nous séparait physiquement de nos racines.
Dans ce qui ne peut être décrit que comme un miracle, les institutions ‘Hout Shel ‘Hessed ont reçu le privilège de transformer la porte Mandelbaum, jadis source de frustration spirituelle, en une fontaine de croissance spirituelle.

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