
“L’homme au bon œil sera béni”
Si tu sers HaChem sans joie, cela signifie que tu ne crois pas en toi-même, tu ne crois pas qu’HaChem prend plaisir de toi. Alors une amertume permanente accompagne tout ton service divin – sache que tu es sur la voie du désespoir complet, qui mène aux endroits spirituels les plus bas et les plus dangereux.

Rien dans son apparence ni dans son comportement ne laissait deviner son passé. On voyait en lui délicatesse, noblesse, sérieux et assiduité, et personne n’aurait pu imaginer que quelques années plus tôt tout était à l’opposé. À l’époque, on ne lui donnait aucune chance, sinon une carrière promise dans la pègre. Pourtant, ce jeune homme est devenu une preuve vivante que le désespoir n’existe pas dans le monde. Grâce à son âme divine, l’homme peut se transformer du plus profond de l’abîme au sommet le plus élevé. Au début du mois d’Eloul, je le retrouvai frustré. Malgré son parcours impressionnant, connaissant son sérieux, je lui demandai : « Tu n’as pas étudié pendant les vacances ? ».
« Non », répondit-il avec désespoir, « j’ai étudié plusieurs pages par jour, mais je n’arrivais pas à avancer seul ».
« Tu racontes une réussite incroyable, et tu la vis comme un échec – pas étonnant que tu sois brisé. Le Yetser Hara est rusé : il connaît ton potentiel infini, et sa seule arme est de t’enlever la foi en toi-même. Il t’arrache la certitude qu’HaChem t’aime, qu’Il est fier de toi, qu’Il se glorifie de toi et qu’Il contemple tout ton bien. Toute cette beauté, il l’efface et la remplace par du désespoir et de la frustration. Voilà son unique moyen de te faire tomber : l-u-n-i-q-u-e !
Ton combat essentiel n’est pas l’étude ni la prière, mais la lutte pour la joie.
La joie, c’est voir le bien en toi, croire en toi, savoir qu’HaChem t’aime, recommencer sans cesse et te réjouir même après les chutes. En Eloul, la vraie téchouva commence par corriger notre foi en HaChem et en nous-mêmes, avant même nos actes. Corriger ta foi en toi crée un terrain fertile où tout peut croître et fructifier facilement. »
C’était une véritable discussion d’amis, montrant combien les paroles révèlent l’amour d’HaChem et l’importance de croire en nous-mêmes. Comme l’explique le Likouté Halakhot, dans tout ce qui existe, bien et mal coexistent, et le Yetser Hara guette toujours l’homme avec ses ruses et tromperies. « Lorsque l’homme s’éveille un peu et veut revenir vers HaChem, prier ou étudier, aussitôt le Yetser hara se déploie contre lui et l’empêche par de nombreux obstacles, faiblesses et confusions sans fin, jusqu’à ce que même lorsqu’il prie ou étudie, son service n’est pas accompli dans la perfection… Et cela ne lui suffit pas, car il l’assaille encore comme s’il n’y avait aucun espoir, comme s’il était impossible pour lui de se rapprocher d’HaChem, puisque des jours et des années passent et qu’il est encore éloigné comme avant…Et en vérité, ceci est encore une ruse du Yetser Hara… qui lui insuffle de la lassitude et de la faiblesse, en utilisant ses propres mitsvot et sa crainte, sous l’apparence de vouloir son bien, en lui faisant des reproches sur son éloignement… Mais en vérité, son intention est de lui nuire, de l’empêcher et de l’affaiblir encore dans le peu de service qu’il veut accomplir… »
La joie, une nécessité vitale
Ces paroles montrent que ce que tu ressens détermine ton succès : te sentir en échec malgré la réussite, c’est échouer ; te sentir victorieux malgré l’échec, c’est réussir. Le verset au cœur
des malédictions, dit que toutes ces terribles calamités surviennent « parce que tu n’as pas servi HaChem ton D.ieu avec joie et avec un cœur heureux ».
C’est bouleversant : un Juif sert HaChem, ce qui est déjà énorme dans ce monde plein d’épreuves – mais il ne Le sert pas dans la joie.
A priori, il semblerait que ce soit un petit manque, un détail accessoire : au lieu d’un 100, il n’a eu qu’un 95.
La Torah te dit : pas du tout ! C’est zéro, voire en dessous ! Ce n’est pas un petit défaut, mais c’est tout l’inverse du service divin – et rien que pour cela surviennent toutes ces malédictions…
Si tu sers HaChem sans joie, cela signifie que tu ne crois pas en toi-même, tu ne crois pas qu’HaChem prend plaisir de toi.
Alors une amertume permanente accompagne tout ton service divin – sache que tu es sur la voie du désespoir complet, qui mène aux endroits spirituels les plus bas et les plus dangereux.
La téchouva commence à l’intérieur
En pratique : lorsque tu viens pour servir HaChem, tu dois y venir avec une conscience claire et droite : qu’HaChem t’aime, qu’Il sait que tu es bon et qu’Il prend plaisir à la moindre de tes mitsvot, même celles faites de la manière la plus imparfaite et sans intention adéquate – elles font tout de même plaisir à HaChem.
Comme l’écrit Rabbi Nathan dans le Likouté Halakhot :
« Et plus encore, il faut se renforcer et se fortifier à croire en soi, à croire que même le peu de son étude et de son engagement dans la Torah est très précieux aux yeux d’HaChem… Car même si l’on croit en HaChem, aux Tsadikim, et à ses amis pieux, à tous justes – mais qu’on ne croit pas en soi… cela aussi est une atteinte à la foi dans les Sages… »
Et Rabbi Nathan explique encore que, sous un certain aspect, « cette atteinte est plus grave que tout », et elle se trouve surtout chez ceux qui commencent à se rapprocher du service divin :
« Car ce fléau se retrouve souvent chez des personnes un peu droites, qui commencent à se rapprocher des hommes de vérité, des sages et des justes authentiques. »
Puisse-t-il être la volonté divine que nous méritions maintenant de faire une téchouva complète sur ce défaut de foi en nous-mêmes, et que nous commencions à croire en nous, en notre bien, et en l’amour qu’HaChem nous porte, en la joie qu’Il prend dans chaque bonne action que nous accomplissons.
Et grâce à cela, que nous méritions toutes les bénédictions, toutes les délivrances, et une vie de réussite dans la Torah, dans la prière et dans le service divin.


Ecrivez-nous ce que vous pensez!
Merci pour votre réponse!
Le commentaire sera publié après approbation