Le banquet de l’aigle

Que signifie servir Hachem de tout son cœur ? Laissez-moi vous expliquer ce concept à l'aide d'une belle parabole que m'a racontée mon ami le rabbin Simha Hakohen Sitner d'Ashdod :

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le rabbin Lazer Brody

Posté sur 21.09.25

L’avantage de prier ensemble à Roch Hachana, c’est que nous sommes tous jugés ensemble, en tant que groupe, et non individuellement. Et il est bien plus facile d’être jugé favorablement lorsque nous sommes tous ensemble, comme un seul peuple. C’est pourquoi nous prions dans la prière de Moussaf, lors des fêtes de la Nativité, en disant : « Ve-yaasú kulam aguda achat » – et puissions-nous tous former un groupe uni. Mais il ne suffit pas d’être tous ensemble. Trente mille supporters au Stade Monumental de River Plate se considèrent également comme un groupe uni, encourageant ensemble leur équipe favorite, mais c’est pourquoi nous précisons plus loin dans la prière : « Laasot retzoncha belevav shalem » – pour accomplir Ta volonté de tout notre cœur. »

Que signifie servir Hachem de tout son cœur ? Laissez-moi vous expliquer ce concept à l’aide d’une belle parabole que m’a racontée mon ami le rabbin Simha Hakohen Sitner d’Ashdod :

L’aigle, monarque incontesté du royaume des oiseaux, souhaitait témoigner de sa magnanimité à tous ses sujets, les oiseaux du royaume. Il décida donc d’organiser un grand banquet, en veillant à envoyer une invitation spéciale à chaque compagnon ailé, du plus grand au plus petit. Le banquet fut organisé avec une attention particulière aux moindres détails, notamment en ce qui concerne les places et les mets.  

Assis à la place d’honneur, en bout de table, se trouvait le Roi Aigle. À sa droite se tenait l’un des plus grands héros, le faucon doré. À sa gauche, le commandant de la garde du palais, une autruche géante. Chaque oiseau était classé par ordre de hiérarchie et de splendeur : les plus beaux étaient les plus proches du roi, les plus ordinaires, les plus éloignés. Personne ne manquait à l’appel. Il y avait des paons, de magnifiques faisans, des pintades, des coqs polonais, des perroquets éloquents, des flamants roses, des pélicans, des mouettes, de magnifiques hérons, des cacatoès, des colibris, des géocoucous, des vautours montagnards et des martins-pêcheurs. À droite et à gauche de la table se trouvaient toutes sortes d’oiseaux, de toutes tailles et de toutes couleurs. Sur les côtés de la salle se trouvaient des estrades pour les oiseaux les plus communs, tels que les pigeons, les moineaux, les grives, les corbeaux, les pinsons et les étourneaux. Martinets et hirondelles volaient dans tous les sens lors du grand banquet royal, dans une grande excitation. Un festin aviaire sans précédent dans l’histoire !

Soudain, un petit moineau, venu des tribunes les plus éloignées, se mit à battre des ailes et, avec une audace apparente, s’envola droit vers le bout de la table et murmura quelques mots à l’oreille du roi des aigles. Tous les oiseaux battirent des ailes et gazouillèrent avec excitation. Personne ne comprit ce qui se passait. D’un seul coup d’aile, l’aigle aurait pu abattre le petit moineau jusqu’au Jugement dernier…

Dès que le petit moineau cessa de murmurer, l’aigle frissonna. Il demanda aussitôt au faucon de bouger un peu pour laisser de l’espace au moineau. Et le moineau se posa juste à côté du roi !

Qu’a dit le moineau ? Comment a-t-il convaincu l’aigle de le laisser s’asseoir à une place d’honneur ?

Le petit moineau dit : « Votre Majesté, savez-vous où est mon nid ? Il est juste au-dessus du Temple sacré de Jérusalem. Quand j’en ai envie, je vole vers l’autel et mange les miettes de l’offrande des Cohanim. Quand j’ai soif, je bois aux libations. Ainsi, comme vous le voyez, je suis un oiseau d’une sainteté extraordinaire… »

Lorsque tous les assistants entendirent les paroles du moineau, une petite colombe battit des ailes avec indignation et s’envola sans crainte vers le bout de la table. « Votre Majesté », protesta-t-elle, « ce petit moineau se considère-t-il comme sacré ? Parce qu’il mange des miettes ? Votre Majesté, mon sang est sur l’autel sacré ! »

La colombe avait raison. Oiseau rituellement pur, elle est un sacrifice digne, un oiseau qui sert le vrai Roi, Hachem, de tout son cœur, et même de sa vie.

***

Nombreux sont ceux qui se rendent à Ouman pour Roch Hachana. Eux aussi mangent les miettes sacrées du Rabbi et participent à la congrégation d’Ouman, aux émouvantes prières du Kloiz et à l’office de Tachlich. Mais certains font plus que se contenter de manger les miettes et, avec un dévouement absolu et un dévouement total, consacrent leur temps, leur argent et leurs efforts à diffuser les enseignements sacrés de la Emouna de Rabbi Na’hman tout au long de l’année. Ils donnent leur sang pour l’autel du judaïsme, rapprochant ainsi les gens de Hachem. Ce sont ces héros méconnus qui méritent de s’asseoir à la table du Rabbi. Voilà ce que signifie servir Hachem de tout cœur.

Que chacun soit inscrit dans le Livre de Vie pour une merveilleuse nouvelle année. Amen !

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