Tout n’est pas « business » –

Et lorsqu’il s’agit de ton fils, tu n’examines pas coûts et bénéfices : tu l’aimes, tu veux son bien, tu donnes tout pour l’aider à réussir.

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Posté sur 25.09.25

“Inutile de lutter pour ressusciter un projet mort. Accepte la réalité et ne t’obstine pas. Garde tes forces pour le prochain projet. “ C’était l’avis du comité de donateurs de la yéchiva.

Mais le Roch Yéchiva, dont le grand talent était de rendre claires des notions profondes et complexes, leur expliqua avec ferveur qu’il ne pouvait pas voir l’œuvre de sa vie disparaître. Il croyait encore en l’équipe éducative et en sa capacité à restaurer la réputation de la yéchiva et à la remettre sur pied.

Ce fut un dialogue de sourds. Quelques années difficiles, marquées par un faible nombre d’inscriptions et des élèves problématiques, avaient brisé l’atmosphère particulière et la renommée de l’institution. Le Roch Yéchiva voulait sauver la yéchiva, tandis que les donateurs étaient décidés à la fermer et à en ouvrir une nouvelle.

L’un des donateurs se leva et dit :

« Sachez, honorable Rav, qu’en tant qu’homme d’affaires expérimenté, j’ai moi aussi connu des échecs et des pertes. J’ai tenté de sauver des projets auxquels j’étais attaché, et je comprends votre douleur. Mais l’expérience m’a appris — et les plus grands hommes d’affaires du monde le confirment — qu’il ne faut pas essayer de sauver un projet perdu. Il est beaucoup plus facile de fermer, encaisser la perte, et recommencer quelque chose de nouveau, que de s’acharner à redresser un échec. S’attacher émotionnellement à un projet ne mène qu’à creuser les pertes. Si tu perds, vends et passe à autre chose !”

Ces propos durs et logiques bouleversèrent le Rav. Il s’écria : “Diriez-vous la même chose de votre fils ? S’il n’était pas brillant, l’abandonneriez-vous pour “investir” dans un autre enfant ? Ou feriez-vous tout pour le sauver ?”

Puis il continua sans attendre de réponse : « Comment osez-vous comparer ma yéchiva à un projet commercial ? Peut-on jeter les élèves à la rue ?! Chaque élève est comme mon fils, et jamais je n’abandonnerai mes enfants ! »

Un silence pesant envahit la salle. Les donateurs se concertèrent et décidèrent finalement d’accorder au Roch Yéchiva une contribution plus importante, ainsi qu’un soutien logistique pour reconstruire la yéchiva et lui rendre son prestige

Rapports annuels négatifs

Les enfants ne sont pas un projet d’affaires. Un projet peut être jeté à la poubelle, mais jamais un fils, même « raté ». Un père ne renonce pas à son enfant.

Voilà toute la force de Yom Kippour : « Car nous sommes Tes enfants, et Toi notre Père”

À Roch Hachana, nous avons reçu un « budget », des missions et des objectifs : être « rentables » spirituellement, améliorer le monde au lieu de l’abîmer. Mais nous avons fauté, abîmé nos actions, abîmé le monde. À la fin de l’année, nous arrivons humiliés devant le Grand Investisseur, HaChem, et rien ne justifie de nous « refinancer » en vie, enfants et subsistance.

D’où vient alors notre force pour nous lever et Lui demander pardon ?

Uniquement de la certitude que nous ne sommes pas un « projet », mais des enfants !

Un père dont le fils sombre dans le crime ou la drogue ne lui retire pas son budget. Au contraire, il augmente les moyens : thérapies, soutien, enseignants, médicaments… Tout pour sauver son enfant.

Fils ou « affaires »

Rabbi Yehouda pense que lorsqu’un Juif accomplit la volonté divine, il est appelé fils ; sinon, il n’est qu’un serviteur. Or un serviteur est un « business » : s’il échoue, on s’en débarrasse. C’est une logique commerciale.

Rabbi Meïr, lui, rejette totalement cette approche : « dans tous les cas, nous restons des fils ! »

Il le prouve par des versets où Israël, même au plus bas, reste appelé « fils » : « des fils insensés », « des fils sans foi », « des enfants corrompus », et même « là où on leur dira : vous n’êtes pas Mon peuple, on leur dira : vous êtes les enfants du D. ieu vivant ».

Même sans Torah, sans foi, même plongés dans les pires fautes et ressemblant aux nations — malgré tout, nous restons des enfants !

Et lorsqu’il s’agit de ton fils, tu n’examines pas coûts et bénéfices : tu l’aimes, tu veux son bien, tu donnes tout pour l’aider à réussir.

“Tu es mon Père »

Même quand le fils se rebelle contre son père et lui cause douleur, il reste son fils. Comme Avshalom, qui poursuivit David HaMelekh pour le tuer, malgré tout David pleura sa mort en criant huit fois : « Bni, mon fils !”

C’est ce que rappelait Rav H’aim Shmoulevitz de la Yéchiva de Mir, qui alla prier à la tombe d’Avshalom la veille de Yom Kippour. Il expliqua : « Si David, simple père de chair et de sang, eut tant de miséricorde et d’espérance pour son fils meurtrier, combien plus notre Père céleste nous pardonnera, car un père reste un père”.

Cette pensée seule lui donna la force d’aborder Yom Kippour avec espoir et énergie pour supplier le pardon.

Message pour Yom Kippour

Chers frères, j’ai vu des miracles extraordinaires chez des gens qui prièrent simplement : « HaChem, Tu es mon Père, Tu m’aimes, aide-moi ! » — et ils furent exaucés.

N’ayez pas peur en ce jour saint. Ne désespérez pas malgré vos fautes. Soyez fermes dans une seule conviction : HaChem est un Père bon et miséricordieux, qui attend votre retour.

Même si le changement vous semble impossible, croyez qu’Il vous aime tant qu’Il veut vous donner les forces et les moyens de revenir à Lui.

Alors, de tout votre cœur, dites « S’lakh na — pardonne, je T’en prie », et méritez la réponse : « Salahti kidvarekha — J’ai pardonné selon ta parole”.

Et Rabbénou dit que par le « S’lakh Na » (Pardonne, je T’en prie), on mérite ‘Hanouka. Or, le mot « ‘Hanouka », explique Rachi, signifie « commencement ». Ainsi, grâce au « S’lakh Na », notre Père céleste nous donne l’opportunité de commencer un vrai nouveau départ !

Gmar H’atima Tova.

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