Les arbres

Un matin avant que le soleil ne se lève, je me promenais dans le champ et parlais à HaChem. Tout autour de moi avait un air enchanteur. J'admirais particulièrement les arbres et la façon dont chacun était si différent de l'autre. J'ai remarqué que certains arbres étaient en pleine floraison; les branches étaient éblouissantes de feuilles vibrantes et colorées, tandis que d'autres semblaient avoir connu des jours meilleurs, car leurs feuilles étaient sèches, fanées et en train de tomber. Pourtant, peu importe à quel stade ils se trouvaient, chaque arbre était parfaitement plié dans sa propre direction, assumant sa forme et sa taille désormais uniques.

La prochaine chose que j'ai vue, c'était la lune qui a attiré mon attention. Il y avait quelque chose de différent ce matin-là. Je ne pouvais pas m'arrêter de la regarder. Elle brillait joliment; pourtant, on avait presque l'impression qu'une couche d'huile brumeuse maculait sa surface. Alors que je marchais, mes yeux se fixaient sur sa lumière, un bouquet dense de feuilles sur un grand arbre bloquait soudainement ma vue. Les mêmes feuilles qui, quelques instants auparavant, étaient si luxuriantes et belles étaient soudainement devenues un obstacle, un obstacle pour moi, bloquant ma plus belle vue sur la lune. La lumière ne pouvait tout simplement pas traverser sa masse gargantuesque de feuilles.

J'ai continué à marcher devant ce grand arbre jusqu'à ce que je puisse à nouveau voir cette lueur magique, surréaliste, tôt le matin. J'ai juste continué à la regarder, à marcher et à l'admirer jusqu'à ce que j'aie la vue plus incroyable et saisissante de magnificence. C'était une vue de la lune derrière un arbre stérile et sans feuilles. Comme un squelette, l'arbre aurait pu être une sorcière aux doigts pointus, mais maintenant il jouait le rôle d'un cadre en forme de vigne, gravant la lune dans l'élégance.

Tous les autres arbres environnants avec leurs grandes feuilles moelleuses, tous parés pour l'automne, debout si fiers et pleins d'eux-mêmes, m'ont soudainement rappelé une bande de reines du bal avec des robes bouffantes, trop de rouge à lèvres et une abondance de bijoux: magnifique, mais exigeant un prix élevé. Ils n'avaient laissé aucune place pour que la lumière brille.

Cette image a immédiatement déclenché un souvenir des derniers jours de la vie de mon père. Il était à l'hôpital et n'avait plus que ses dernières respirations. Pas de vêtements de fantaisie sur son corps, pas de jolies chaussures aux pieds, pas de couleur sur ses joues, pas de cheveux sur la tête, pas de portefeuille dans sa poche, pas de bague au doigt, pas de nourriture dans son ventre, pas de graisse sur ses os, aucune acquisition d'entreprise dans son esprit. Rien que les bases les plus élémentaires que la vie avait à offrir: une blouse d'hôpital pour l'envelopper et quelques tubes dans son nez pour l'aider à le soutenir. Il était comme un arbre aux branches nues après que toutes ses feuilles soient tombées. Et pourtant, la lumière la plus brillante rayonnait de lui. Sans toutes les choses et pensées du monde qui l'entouraient et occupaient de l'espace, la lumière de D.ieu avait plus d'espace pour briller. Et tout le monde autour de lui a pu le voir.

Il peut être triste de voir un arbre se faner. Et c'est déchirant de voir la force vitale d'une personne s'estomper. Mais ces processus sont une partie essentielle de la vie. Ce sont ces transitions d'une phase à une autre qui nous aident à réfléchir sur nos progrès et notre objectif, et c'est la mort qui nous apprend tellement sur la vie.

En tant qu'êtres vivants, en quête de plaisir, en quête de confort, nous pouvons facilement devenir obsédés par le désir de possessions matérielles. Nous avons tendance à penser à tort que ces acquisitions vont nous apporter bonheur ou épanouissement, alors nous travaillons dur pour les atteindre. Nous utilisons notre précieuse énergie vitale pour chasser les choses, mais parfois nous les poursuivons pour de mauvaises raisons. Et quand nous le faisons, notre prolifération de «trucs» bloque la vraie lumière.

J'ai entendu une fois une citation qui peut être un bon test décisif pour voir si nous poursuivons les choses pour les mauvaises raisons: "Nous achetons des choses dont nous n'avons pas besoin, avec de l'argent que nous n'avons pas, pour impressionner les gens auxquelles nous ne ressemblons pas. " Bien sûr, nous avons besoin de choses et ne devons pas nous sentir mal dans notre peau quand nous les voulons. Beaucoup de choses améliorent vraiment notre qualité de vie et notre lien avec HaChem. Mais face à ces choses supplémentaires que le monde essaie de nous vendre, nous devrions nous demander pourquoi nous les voulons. En avons-nous vraiment besoin? Ou voulons-nous qu'ils ne rendent jaloux les uns les autres, ou qu'ils comblent un vide ?

Dans de nombreuses situations, moins c'est plus. Maintenant, si seulement je pouvais mettre cette sagesse en action au lieu de vouloir un autre bracelet inutile que je viens de voir au centre commercial!