Le mariage éternel
D-ieu accorde la ketouba à chacun des membres du peuple juif d'une façon unique, qui correspond d'une façon parfaite aux besoins de chacun d'entre nous...
D-ieu accorde la ketouba à chacun des membres du peuple juif d’une façon unique, qui correspond d’une façon parfaite aux besoins de chacun d’entre nous. Hachem se tourne vers chacun d’entre nous et Il nous dit : “La Tora est seulement pour vous.”
Développer une relation d’amour
Nous sommes tous invités au grand évènement : le merveilleux mariage qui se tiendra à Chavou’oth, la célébration du don de la Tora. Il s’agit du mariage entre le peuple d’Israël – la mariée – et D-ieu, le Roi de l’univers – le marié.
Il s’agit d’une invitation qui est très ancienne, de longue date, et qui a lieu chaque année. Le dais nuptial et le mariage ont lieu – chaque année – pendant le mois juif de sivan (mai/juin), l’époque à laquelle nous fut donnée la sainte Tora.
Afin que le jeune marié puisse avoir une véritable relation d’amour avec sa jeune épouse, il doit savoir – dès l’instant où il l’a choisie pour être sa femme – que celle-ci est la seule femme dans le monde pour lui. Pour quelle raison ? Car à partir de l’instant où il sait qu’il s’agit de la femme qui lui est destinée – avec laquelle il vivra jusqu’à 120 ans, et qu’elle est la seule dans le monde pour lui – alors, elle devient la véritable conjointe pour lui; une conjointe qui lui a été donnée par le ciel.
D’autre part, la jeune mariée doit tenir compte de ce qui lui est demandé ; par exemple: elle doit être modeste (avant le mariage bien sûr, et encore plus lorsqu’elle se marie). Elle doit également prendre conscience que son jeune époux est le seul pour elle ; il est son conjoint idéal pour elle ; un conjoint qui lui a été donné par le ciel.
Dès l’instant où le couple prend conscience de cela, il pourra alors réussir à établir une relation d’amour. Ce couple réussira à créer le mariage qu’il s’est promis sous le dais nuptial. Les jeunes époux seront comme Adam et ‘Hava (Ève) dans le jardin du paradis et ils mériteront d’être bénis avec la bénédiction qui est récitée sous le dais nuptial : “Réjouis les partenaires chéris de la manière que Tu as réjouis auparavant Ta créature dans le jardin du paradis.”
Dans cette bénédiction, nous demandons à D-ieu qu’Il réjouisse les coeurs du jeune couple de la manière qu’Il a réjoui Adam et ‘Hava (Ève) dans le jardin du paradis. Nous leur offrons nos voeux pour qu’ils soient heureux ensemble et que chacun considère l’autre comme étant le seul conjoint dans le monde.
De quelle façon un couple peut-il atteindre le bonheur conjugal ? En ne comparant jamais leur conjoint avec un autre. De la même manière que Adam et ‘Hava étaient les seuls êtres vivants dans le monde entier, un couple doit être entièrement dévoué l’un à l’autre et ne jamais comparer leur conjoint avec un autre.
Le mariage entre D-ieu et la nation juive
Le sixème jour du mois juif de sivan (mai/juin) – le jour du don de la Tora – le peuple juif marcha vers le dais nuptial, telle une jeune mariée. Ce jour-là, les juifs reçurent une ketouba (un contrat de mariage) de la part du Roi de l’univers. D-ieu aime le peuple d’Israël – Son épouse – d’un amour fort et éternel, comme il est écrit : “D’un amour éternel Tu nous aimes, ô D-ieu.” Avec cette ketouba, D-ieu s’est engagé à nous fournir tout le bon qui existe dans le monde, à nous assurer un gagne pain, à se sentir concerné par notre sort et à nous aimer ; en agissant ainsi, D-ieu agit comme un jeune marié qui s’engage vis-à-vis de sa jeune mariée dans le contrat de la ketouba.
Le jeune marié – D-ieu – aime Sa jeune épouse – le peuple d’Israël et Il respecte la totalité de Ses obligations envers elle. La jeune mariée doit également aimer le jeune marié et respecter ses obligations envers Lui. Cependant, qu’arrive-t-il si elle s’égare ? Qu’arrive-t-il si elle s’intéresse à d’autres choses ? Elle est attirée par le monde physique ; elle aime ce monde, avec tout son éclat et son attrait qui sont marqués par le mensonge.
Comment cette relation véritable et sainte peut-elle durer si la jeune mariée est attirée par ces domaines étranges ? Cela ne correspond pas à l’idée d’accepter le contrat de la ketouba, qui est la sainte Tora. Accepter la Tora n’est pas une phrase vide de sens : “Ils acceptent la sainte Tora”, ne signifie pas qu’ils acceptent le livre de la Tora pour le mettre ensuite de côté, sur une étagère. Cela n’est pas “accepter la Tora.”
Accepter la Tora veut dire : apprendre la Tora ! La Tora est pertinente pour chacun d’entre nous, d’une façon très personnelle, individuelle. D-ieu accorde la ketouba à chacun des membres du peuple juif d’une façon unique, qui correspond d’une façon parfaite aux besoins de chacun d’entre nous. Hachem se tourne vers chacun d’entre nous en nous disant : “La Tora est seulement pour toi.”
Se trouver dans la Tora
Nous devons simplement regarder dans la Tora afin d’y trouver les conseils pertinents pour vivre, ainsi que les conseils et les encouragements dont nous avons besoin afin de nous renforcer et de nous réveiller. La Tora contient les outils qu’il nous faut pour nous aider afin de faire face aux difficultés et aux défis que nous rencontrons tous les jours dans notre voyage de la vie. La Tora contient le moussar (l’éthique) afin de nous aider à découvrir nos fautes – et à les réparer – et à réaliser que le Créateur nous protège : individuellement et globalement.
“Aussi je dis, ‘Voici, je me présente,’ avec un rouleau d’un livre écrit pour moi. Ô D-ieu, je désire accomplir Ta volonté ; Ta loi a pénétré jusqu’au fond de mes entrailles” (Tehilim/Psaumes 40 : 8-9).
Selon Rabbi Na’hman de Breslev, chaque fois que nous étudions un sefer (livre) – qu’il s’agisse d’une Michna ou d’une Guemara – nous pouvons nous retrouver dans ce qui est écrit. Nous devons découvrir le moussar (l’éthique) qui s’applique à nous en tant qu’individus, et aussi le conseil pertinent que Hachem nous montre dans les mots du sefer. Selon Rabbi Na’hman, c’est ce que veut dire le “désir d’accomplir Ta volonté” : le désir de la jeune mariée de répondre à celui du jeune marié (Liqouté Moharan 121).
Lorsque nous cherchons un tel moussar dans chaque sefer que nous lisons, cela démontre que nous désirons être proche du Créateur et que nous désirons servir Hachem. Cependant, si l’étude sert à nourrir notre arrogance – si nous désirons seulement perfectionner nos capacités intellectuelles et acquérir plus d’informations – notre aspiration n’est pas celle de servir le désir du Créateur. Au contraire, en agissant de la sorte nous nous éloignons de notre véritable raison de vivre.
Arrogance
Rabbi Na’hman nous met en garde de nous tenir éloigner le plus possible de l’arrogance. De fait, lorsqu’une personne est arrogante, elle a tendance à penser que “la force et la puissance de mes mains ont permis mes succès” et que sa réussite dépend uniquement d’elle. Cette personne s’éloigne de la vérité – de la véritable connaissance de la vérité – selon laquelle D-ieu a créé, dirige et surveille la création et toutes Ses créatures.
Un de mes étudiants en diaspora a mis au point un produit nouveau (récemment, il a commencé à commercialiser son produit également en Israël) : un verrou qui s’ouvre en tenant compte de nos empreintes digitales. Il est possible d’acheter un tel verrou et de l’installer sur notre porte d’entrée : le verrou ouvrira la porte seulement s’il reconnaît les empreintes digitales d’un des membres de la famille. Puisqu’il n’est plus nécessaire d’avoir des clés avec soi, cette famille n’a plus de souci à perdre celles-ci et d’avoir à changer le verrou de la porte.
Il est impossible pour un étranger d’ouvrir le verrou car chaque personne possède des empreintes uniques ! Quelle extraordinaire Providence divine ! Hachem nous a créés pour que chaque personne soit unique au monde, différente de toutes les autres créatures.
Rabbi Na’hman nous a mis fortement en garde contre l’arrogance car celle-ci éloigne la personne de Hachem. Une personne arrogante est incapable de voir les merveilles de la création et les merveilles du Créateur.
Il y a environ deux siècles, Rabbi Na’hman de Breslov a dit que D-ieu ne fait jamais la même chose deux fois. Chaque personne est unique dans le monde. Il n’y a jamais eu – et il n’y aura jamais – deux personnes exactement les mêmes. Chaque création est unique : différentes de toutes les autres choses – ou autres personnes – dans tout l’univers.
Un renouvellement constant
La Providence divine s’assure qu’il n’y ait pas deux créatures qui seront identiques. Dans son immense bonté, D-ieu renouvelle l’acte de création chaque jour de l’année.
Il est possible d’illustrer cela en utilisant un exemple. Lorsque nous prononçons une berakha (bénédiction) sur le fruit d’un arbre, nous disons : “… qui crée le fruit de l’arbre” en utilisant le verbe “créer” au présent. Nous ne disons pas : “… qui a créé le fruit de l’arbre”. De fait, si nous n’utilisons pas le temps passé, c’est parce que le Créateur renouvelle – dans Sa bonté – l’acte de création chaque jour. Nous ne prononçons pas la berakha sur un fruit qui a été créé pendant les six jours de la création ; plutôt, nous bénissons le fruit qui fut créé suite au renouvellement de l’acte de la création.
De quelle façon pouvons-nous éradiquer l’arrogance ? Si nous réussissons dans cette entreprise, nous pourrions établir une relation spéciale avec notre Créateur.
Selon Rabbi Na’hman de Breslov, même si certaines personnes pensent que le monde doit exister, elles se trompent. C’est seulement D-ieu qui doit exister. L’existence du monde est “facultative”; de fait, D-ieu pouvait choisir de le créer ou de ne pas le créer. Cependant, maintenant que le peuple juif existe, le monde aussi doit exister car il fut créé seulement pour le peuple d’Israël (Liqouté Moharan 52).
D-ieu a créé le monde pour le peuple d’Israël ! Nous sommes la raison de toute la création ! Par conséquent, nous devons être prêts à découvrir la raison pour laquelle nous avons été créés.
“La raison principale pour laquelle Il créa le monde pour le peuple d’Israël, c’est pour que ce dernier fasse ce qu’Il désire et reste accroché à ses racines. Cela signifie que le peuple d’Israël désire retourner vers le Créateur et être “inclus” en Lui car toute création lui est obligée et pour celle-ci le monde entier fut créé“ (ibid.).
De quelle façon pouvons-nous nous sentir liées à D-ieu et être “inclus” en Lui ?
“Cela est possible seulement grâce au bitoul, à l’auto-abnégation. Il faut s’annuler soi-même, entièrement, jusqu’au point où nous serons “inclus” dans l’unité de D-ieu” (Ibid.)
Cela veut dire que nous devons prendre conscience de notre véritable nature et de nos fautes “dans le livre qui est écrit à (notre) sujet”.
Qu’est-ce qui empêche une personne d’être “incluse” dans son Créateur ? Pour quelle raison cette personne ne peut-elle pas s’annuler complètement, jusqu’au point d’être “incluse” dans son Créateur ? L’arrogance ! Ce sont seulement le “moi” et “la force et la puissance de mes mains“ qui empêchent une personne de se sentir liée avec le Tout-Puissant. C’est seulement l’arrogance qui peut empêcher une personne de constater que les merveilles de ce monde sont guidées par la “main” de D-ieu!
“À cause de l’arrogance, le coeur de l’homme – ainsi que ses yeux – sont fermés face aux merveilles de Hachem et face à Sa crainte” (Sefer hamidot).
Bitoul
Toute la création est remplie des merveilles de Hachem, mais l’arrogance ferme le coeur de la personne – ainsi que ses yeux – et les empêche de percevoir la réalité. “Une personne arrogante n’aura pas le privilège de comprendre que D-ieu gouverne toutes les choses.” C’est seulement lorsqu’on s’annule – ce qui signifie que nous devenons humbles et que nous détruisons notre arrogance – que nous pourrons percevoir ces merveilles et prendre conscience que D-ieu est le “Maître du château”. Il existe Une entité qui nous protège! Il existe un Créateur du monde !
De quelle façon arrive-t-on à faire disparaître notre arrogance ? “Grâce à la foi, nous pourrons briser l’arrogance” (Ibid.). Grâce à la foi, nous préparons un récipient pour recevoir toute l’Influence divine, tel qu’il est écrit: ”Un homme de foi possède de nombreuses bénédictions.””
Comment parvient-on à atteindre ce niveau de foi qui nous mène vers le bitoul ? “Il est possible d’arriver au bitoul seulement grâce à hitbodedout. Lorsqu’une personne s’isole et qu’elle discute avec son Créateur, elle annule tous ses désirs physiques et ses traits de caractère négatifs. Éventuellement, elle pourra annuler toutes ses envies matérielles et devenir “incluse” dans ses racines.”
Selon Rabbi Na’hman, chaque personne doit prendre conscience qu’elle doit “s’isoler et discuter avec son Créateur. Cela permettra à son coeur de s’éloigner de toutes les occupations de ce monde et d’atteindre un aspect de bitoul. En agissant de la sorte, cette personne permettra à son âme d’être incluse dans Celui qui rend nécessaire toutes les formes de l’existence, tel que nous l’avons mentionné ci-dessus. Comme conséquence, son âme et la totalité du monde seront incluses dans Celui qui rend nécessaire toutes les formes de l’existence” (Ibid.).
C’est grâce aux mots prononcés pendant la prière, aux mots de conciliation, d’appréciation et de remerciements envers le Créateur que D-ieu – et Lui seul – nous permet d’atteindre ce bitoul. C’est vrai : cela nécessite beaucoup d’efforts et de temps. Cependant à la fin, nous méritons d’être “inclus” dans nos racines et d’établir une véritable relation avec le Créateur.
Se préparer pour le mariage
De quelle façon la future mariée se prépare-t-elle pour le jour de son mariage ? Avec beaucoup d’humilité et de modestie ; avec un fort désir de créer une véritable et éternelle relation avec son futur époux, le Roi des rois. La future mariée doit accepter de plein gré la ketouba qu’Il a préparée pour elle. Chaque juif se dirige vers son mariage personnel avec le Créateur et accepte la Tora. De fait, nous ne devons pas seulement accepter la ketouba de D-ieu ; plutôt, nous devons apprendre notre moussar (éthique) personnel de cette ketouba. Selon Rabbi Na’hman : “cela signifie que nous devons apprendre le moussar qui nous correspond et prendre acte de notre véritable nature et de nos fautes, à chaque instant et dans le livre qui est écrit pour nous. Cette volonté d’apprendre est le signe que nous voulons faire ce que Hachem désire.”
Que Hachem accorde le privilège – à chacun d’entre nous, le peuple d’Israël – de nous diriger vers le dais nuptial et d’accepter la ketouba – la Tora sainte – et de découvrir le moussar unique et personnel qui nous concerne d’une façon individuelle. Que chacun d’entre nous arrive à comprendre ce qu’il/elle doit faire – en tant qu’individu unique – afin d’annuler son arrogance et pour être “inclus(e)” dans ses racines : notre Père dans le ciel. Que nous puissions réaliser notre tiqoun complet, rapidement et de nos jours. Amen.
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