Fauter pour se rapprocher d’HaChem
L’homme vit dans le mensonge tant qu’il ne reconnaît pas ses défauts et qu’il n’admet pas la réalité des chutes qui sont une partie intégrale du chemin qu’il doit suivre.
Ne sois pas impie aux yeux d’HaChem
Par conséquent, il est interdit à l’homme de penser : “Tout est écrit dans les Cieux, peu importe ma conduite et si je m’efforce ou non de surmonter mon épreuve, ou si je me conduis ou non selon les règles de la morale ; de toutes façons tout est entre les mains d’HaChem. Il sait d’avance si je fauterai ou non, il est déjà établi si je trébucherai ou non, si je serai juste ou impie ; je me conduirai donc selon les impulsions de mon cœur et je dirai que telle est la volonté divine”.
Une telle façon de penser est un signe d’athéisme absolu, car l’homme dispose du libre-arbitre. Comme il est écrit (Deutéronome 30) : “Vois, je te donne en ce jour la vie et le bien, la mort et le mal… Choisis la vie”. Dans ce verset, on ordonne à l’homme de s’efforcer à choisir le bien, de conduire sa vie dans la droiture et d’une manière responsable, sans trébucher ni commettre la moindre faute ou avoir la plus subtile imperfection. Si l’homme ne choisit pas le bien, aucune excuse ne sera acceptée dans les Cieux. Il est en effet écrit dans la Tora que l’homme dispose du libre-arbitre et qu’il est jugé selon son choix.
Mais après l’action, même si l’homme a commis la plus grave des fautes écrites dans la Tora, il doit savoir qu’HaChem l’a voulu, et que c’est pour le bien !
Si le lecteur avisé demande : comment peut-on dire que lorsque je commets une faute, c’est pour le bien ? Il faut savoir que le Créateur observe chaque âme et qu’Il surveille tout homme et lui fournit les conditions les plus justes et les plus précises afin qu’il puisse parvenir à son but. En conséquence, les désirs qui le dominent, les fautes commises, les difficultés, etc., tout dépend de la providence divine afin de l’éveiller, le pousser et le diriger vers les sujets qu’il doit travailler et corriger, pour le guider et le mettre sur la trajectoire qu’il doit suivre pour sa réparation (tikoun) dans ce monde.
Ainsi, tout est pour le bien puisque l’homme a besoin de ses défauts afin d’être guidé et de parvenir à sa réparation !
Il n’a pas de mauvais penchant
Puisque l’homme sait, après avoir fauté, que sa faute fut pour le bien, et qu’il s’éveille de cette faute pour se rapprocher d’HaChem, il n’a pratiquement pas de mauvais penchant. Car, comme nous l’avons dit, le mauvais penchant n’est rien d’autre que l’incroyance inspirant à l’homme une auto-culpabilité qu’il pourrait dominer. De plus, n’oublions pas qu’après l’action, ce qui s’est passé est révolu, le libre-arbitre consistant à croire qu’ainsi l’a voulu HaChem. Avant l’action, il faut bien sûr croire que l’on dispose du libre-arbitre et on doit faire son possible pour choisir correctement. Mais après l’action, seule reste la foi et on doit croire qu’ainsi l’a voulu HaChem et que si HaChem l’a voulu, c’est sans aucun doute pour le bien.
Lorsque l’homme croit de cette manière, il ne s’occupe nullement du mauvais penchant et ne s’accuse pas ; il accepte seulement sa faute avec foi et amour et s’éveille pour chercher et comprendre ce qu’HaChem attend de lui pour l’avoir laissé commettre sa faute, sans l’avoir aidé à dominer son penchant. Alors, il peut commencer un travail qui s’accorde à la volonté divine : tirer une leçon, s’engager pour l’avenir, prier HaChem, et utiliser toutes ses possibilités pour, dorénavant, améliorer sa conduite.
Il s’ensuit qu’après sa faute, l’homme ne s’occupe nullement du mauvais penchant, mais qu’il vit avec la providence divine. Avant la faute, il étudie, prie et demande à HaChem qu’Il l’aide à faire un bon choix. Après la faute, il apprend du passé et des messages que le Créateur lui adressa, afin d’utiliser dorénavant et correctement son libre-arbitre.
Puisqu’il apprend de ses fautes à se rapprocher d’HaChem, à abandonner son orgueil, à reconnaître sa faiblesse, à intensifier sa prière et son étude ou étudier un message supplémentaire, etc., le bénéfice tiré de sa faute et de sa chute est donc très grand, et il convient à présent qu’il remercie de tout son cœur pour la chute qui l’amena à s’éveiller et à se renforcer. Il dira ceci : Maître du monde, je Te remercie de Ta providence tellement particulière et précise. Je Te remercie de m’avoir tendu ce piège, et de m’avoir éveillé afin de me rapprocher de Toi. Je Te remercie de cette proximité qui est le résultat direct de ma chute.
Les chutes sont en effet un grand bien et l’homme doit remercier D. de tout son cœur pour les avoir envoyées, comme nos Sages de mémoire bénie nous l’enseignent : L’homme doit remercier pour le mal en toute connaissance et de tout son cœur, comme il remercie sur le bien, etc. Car les chutes sont l’expression de la providence divine particulière et on connaît ce principe : Tout ce qu’HaChem fait, Il le fait pour le bien. Il faut souligner de nouveau que nous parlons ici de la situation de l’homme après la faute. Car avant la faute, l’homme est tenu de savoir qu’il est interdit de fauter.
Se repentir par amour
Un homme croyant qui sait utiliser son intellect et chaque chose en son temps, remercie bien sûr pour ses chutes et ses fautes. C’est ce qui s’appelle ‘se repentir par amour’, car il n’éprouve aucune défaillance intellectuelle ni mélancolie après sa faute, mais il sait que l’ego n’existe pas et que tout provient d’HaChem pour le bien, afin de l’éveiller à un travail plus intensif.
“Le repentir par l’amour, permet la mutation des transgressions volontaires en mérites” (traité Yoma 86). Voici l’explication de cet enseignement de nos Sages de mémoire bénie : la chute d’un homme devient évidemment un grand mérite bien qu’il ait transgressé intentionnellement, car il ne tombe ni dans la mélancolie ni dans le désespoir, mais s’éveille au repentir, tremble et regrette son action pour se transformer positivement, et c’est donc cette chute qui entraîne son éveil et son repentir.
C’est aussi un fait qu’avant de tomber et de fauter gravement, cet homme était plongé dans l’apathie et la routine de tous les jours et qu’il s’accommodait de ses mauvais désirs et des défauts qui furent à l’origine de sa transgression. Seulement maintenant qu’il a transgressé si gravement, il en est alarmé et se redresse pour travailler sérieusement, afin de déraciner définitivement le mal. Il s’avère que c’est la transgression qui le conduit au mérite et que par là même, il se transforme en homme méritant.
De même, nos Sages de mémoire bénie enseignent (traité Guitin 43) : On ne peut bien saisir un enseignement de la Tora qu’après y avoir trébuché. C’est que l’homme peut évidemment apprendre beaucoup de ses fautes et de ses chutes, lorsqu’il en est blessé et qu’il maîtrise ensuite le problème qui fut la cause de sa chute. Mais cela n’est vrai que lorsqu’il reste joyeux, mais s’il commence à se mortifier de son mauvais choix, il tombe alors dans l’incroyance et cette chute en entraînera d’autres.
Car après l’action, on ne peut pas changer le passé, mais il faut tout faire pour ne pas perdre l’avenir.
La vérité
L’homme vit dans le mensonge tant qu’il ne reconnaît pas ses défauts et sa bassesse et qu’il n’admet pas la réalité des chutes qui sont une partie intégrale du chemin qu’il doit suivre. Car il trébuche et trébuchera encore de nombreuses fois. Il doit le savoir dès le départ et ne pas se leurrer. Il doit reconnaître son niveau et ne pas brûler les étapes, car on ne peut atteindre la vérité à partir d’un mensonge.
Lorsque le Saint béni soit-Il a demandé à Adam, le premier homme (Genèse 3), “Où es-tu ? As-tu mangé de l’arbre que Je t’avais défendu de manger ?”, Adam répondit, “C’est la femme que Tu m’as donné en mariage qui m’a offert de l’arbre pour que j’en mange”. L’expression “Pour que j’en mange” est (en hébreu) au futur, ce qui veut dire qu’il en a mangé et qu’il en mangera encore. Le rabbi de Kotzk, que son mérite nous protège, demande : N’y a-t-il pas là une grande insolence ? Le Saint béni soit-Il te demande si tu as mangé de l’arbre de la connaissance et au lieu d’avouer ta faute, la regretter et promettre de ne plus récidiver, tu déclares que tu as l’intention de continuer à en manger !
Le rabbi de Kotzk répond qu’il n’y a ici aucune insolence, car la question du Saint béni soit-Il “Où es-tu ?” signifiait “Où est ta place, où es-tu tombé, à quel niveau te trouves-tu après la faute ? Ton niveau actuel te permet-il de dominer ton mauvais penchant et t’empêche-t-il de continuer à manger de l’arbre de la connaissance ?” Adam Lui répondit : “Non, mon niveau est encore plus bas, je suis tombé là où mon mauvais penchant me domine et je continuerai à en manger”. Il sut reconnaître son niveau et ne se fit pas d’illusions en prétendant qu’il ne fautera plus.
C’est la réponse à la question que tout le monde pose : Tout serait très bien si je m’arrêtais de fauter pour de bon après mon repentir, tandis qu’en réalité, je continue. Comment puis-je me tourner vers HaChem et Lui demander pardon, lorsque je sais pertinemment que je fauterai de nouveau ?
La réponse a été donnée : l’homme doit reconnaître son niveau, il doit savoir qu’il a du mal à dominer son mauvais penchant, qu’il trébuchera probablement encore de nombreuses fois et qu’il doit être heureux de son lot et de son travail.
Reconnaît et répare tes défauts
Sache que pour suivre vraiment la voie du repentir, l’homme doit parvenir à la foi qui consiste à être heureux et reconnaissant pour chaque fait et événement vécu. Lorsqu’il ne reconnaît pas ses insuffisances, l’homme ne peut y remédier car il ne vit pas avec la foi. Or, vivre sans foi, c’est vivre sans HaChem, et comment peut-on se repentir sans HaChem ?
On ne vit avec la foi que si on est reconnaissant pour tout, y compris ses fautes et ses insuffisances. C’est alors seulement qu’on peut prier et demander l’aide d’HaChem.
Connais ton Créateur
Souviens-toi ! Le Saint béni soit-Il te connaît très bien ; Il sait parfaitement que tu as un mauvais penchant ; Il sait que tu ne peux le dominer sans Son aide ; alors, cesse de te culpabiliser. Même si tu es tombé très bas et que ta faute est terrible, le Créateur ne veut pas que tu sombres dans la dépression mais que tu tournes la page et qu’une fois affermi dans la joie et la bonne voie, que tu te repentes sur ta chute ou ta faute.
Souviens-toi encore ! Le Créateur t’aime toujours. Il est prêt sans cesse à te venir en aide. Il ne t’a mis au monde que pour te manifester Sa compassion et t’octroyer Ses bienfaits. Sa miséricorde est infinie et Il peut t’assister dans les pires situations. Sa miséricorde est éternelle et Sa bonté est immuable !
Le Saint béni soit-Il vient à l’aide
Le second principe à savoir est que l’homme ne peut jamais dominer son mauvais penchant sans l’aide du Saint béni soit-Il, comme nos Sages de mémoire bénie l’enseignent : le mauvais penchant de l’homme se renforce chaque jour et il ne pourrait pas le dominer sans l’aide du Saint béni soit-Il.
En conséquence, l’essentiel du travail de l’homme et de sa maîtrise sur le mauvais penchant est la prière et la supplication vers HaChem. Chaque jour, l’homme doit multiplier ses prières et demander à HaChem qu’Il l’aide à dominer son mauvais penchant, à ne pas fauter et bien sûr à étudier la Tora, qui lui donne force, conseil et secours.
Mais il n’est pas du tout conseillé de se culpabiliser, de se mettre en colère ou désespérer à cause des chutes. Celui qui ne comprend pas cela et persiste à s’accuser à chaque fois qu’il trébuche, ne corrige rien mais, au contraire, crée d’autres dommages en perdant la force de continuer à agir comme par le passé, à force de désespoir et de mélancolie.
Rabbi Na’hman dit ainsi dans son livre Likouté Maaran (leçon 282) :
“L’éloignement d’HaChem béni soit-Il s’explique dans la majorité des cas par la mélancolie, le désespoir causé par le grand dommage des mauvaises actions, chacun selon son cas et la connaissance de soi-même. La plupart se désespèrent complètement et ne peuvent prier en dirigeant leur cœur vers HaChem, et ils sont incapables de continuer à agir comme par le passé”.
C’est pourquoi l’homme doit être très attentif à ce sujet, car les mauvaises actions qu’il a vraiment commises ne justifient pas le désespoir et la mélancolie. Ce n’est rien d’autre qu’une action satanique visant à affaiblir sa conscience et le faire succomber définitivement, que D. nous en préserve. Par conséquent, il faut se renforcer avec ces paroles de rabbi Na’hman et chercher en chaque occasion le peu de bien qui permette de vivre et de se réjouir ; attendre toujours le salut, prier, chanter, remercier HaChem selon le verset “Je veux célébrer mon D. tant que j’existerai’, et obtenir ainsi le mérite de revenir vraiment à HaChem.
Ce que le Saint béni soit-Il veut de toi
Il est écrit dans la guemara (traité Avoda Zara, 3) : “Le Saint béni soit-Il n’agit pas en tyran avec Ses créatures”, c’est-à-dire qu’Il n’exige pas de l’homme qu’il accomplisse ce qui est au-dessus de ses possibilités et forces. Le Saint béni soit-Il connaît bien évidemment la place de l’homme, comme il est écrit “Car Il connaît notre penchant”, et Il dit donc à chacun :
Ecoute, mon fils !
Je ne peux te demander de ne pas fauter du tout, car les commandements sont si nombreux, tant positifs que négatifs, que tu ne peux les accomplir tous, mais tu peux te repentir lorsque tu transgresses ces commandements ! C’est même la seule voie qui te conduira, plus tard, à accomplir les commandements !
Lorsque l’homme reconnaît sa place et qu’il sait qu’il y a des choses qu’il ne peut accomplir momentanément, alors son travail commence seulement à être juste et agréable et il a le mérite de tout corriger. Car il ne se mortifie pas, ne tombe pas dans la mélancolie, la dépression et le désespoir, pour des choses que le Créateur du monde admet comme irréalisables. De même, il s’épargne les sentiments de culpabilité de ne pouvoir toujours se maîtriser. L’homme doit savoir que ce sentiment est le mauvais penchant personnifié, car le fait même qu’il ne se maîtrise pas est la preuve qu’il ne peut se maîtriser.
Qu’il sache que le Créateur n’est pas furieux parce qu’il trébuche, car l’exigence essentielle du Créateur est : pourquoi l’homme est-il triste, pourquoi ne reconnaît-il pas sa condition, qu’il ne peut maîtriser son penchant et qu’il ne lui reste qu’à commencer à prier et demander de l’aide au
Créateur ?
Créateur ?
Souviens-toi bien de cette règle ! Le Créateur sait que tu ne disposes pas des facultés nécessaires pour maîtriser le mauvais penchant sans Son aide. Ce qu’Il exige de toi est que tu le saches, que tu comprennes de tes chutes que tu ne peux te maîtriser sans l’aide d’HaChem, et qu’ainsi tu commences à t’éveiller à prier et à demander Son aide. Il n’y a qu’une seule raison pour la colère d’HaChem contre toi : lorsque tu ne prends pas conscience de cela et que tu restes avec ton hérésie en pensant pouvoir tout faire sans Son aide, ce qui est la cause de tes sentiments de culpabilisation.
Par conséquent, éveille-toi, consacre au moins une heure par jour à demander à HaChem qu’Il t’aide dans l’avenir à te maîtriser, et mets-toi en marche !
À suivre…
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