Les tragédies de Tich’a be-Av

Les espions revinrent de leur mission en Terre d’Israël en dressant un bilan négatif au peuple juif qui se trouvait dans le désert, cela en vue de les décourager d’entrer dans le pays de Qana’an (Exode 13:14). Parce que les juifs firent preuve d’un manque de foi en D-ieu en se laissant convaincre facilement, l’entrée en Terre sainte leur fit interdite ; ils errèrent donc quarante années dans le désert, jusqu’à ce que toutes les personnes de cette génération soient mortes.

En l’an 586 avant l’ère commune et pendant le règne du Roi Tsidkiyahou, le premier Temple fut rasé par Nebouzaraden, le général de Nabuchodonosor, Roi de Babylone.

Le premier Temple fut détruit parce que le peuple juif avait enfreint d’une façon constante trois interdictions majeures : l’idolâtrie, le crime et les relations interdites entre hommes et femmes.

En l’an 70 de l’ère commune, les romains détruisirent le Temple, sous l’autorité de l’empereur Titus. Le deuxième Temple avait été reconstruit 400 années auparavant, par les prophètes Ezra et Ne’hemia (Néhémie).

Le deuxième Temple fut détruit à cause de la haine gratuite (sinath ‘hinam) qui était commune entre les juifs.

Même si la résurrection religieuse était à portée de main, les rivalités entre juifs étaient nombreuses. Au lieu de rassembler leur énergie dans le but de s’opposer à leurs ennemis les romains, les juifs déshonorèrent leurs compatriotes et firent de fausses accusations contre eux auprès des romains.

Afin de montrer le niveau que la haine gratuite avait atteint, le Talmud raconte l’histoire de Qamtsa et de Bar Qamtsa [Pour en savoir plus à propos de cette histoire, cliquez ici.] Bar Qamtsa déclara à l’empereur que les juifs n’accepteraient pas d’offrir un sacrifice s’il était envoyé par l’empereur. Ce dernier envoya un jeune veau pour être offert au Temple. En l’emmenant vers Jérusalem, Bar Qamtsa fit une entaille sur une paupière du veau, ce qui le rendit invalide comme sacrifice. Après avoir débattu longuement pour savoir quoi faire, les rabbins décidèrent qu’ils ne pouvaient pas accepter un tel sacrifice. Lorsque l’empereur l’apprit, sa colère se déclara contre les juifs et en fin de compte, le Temple qui fut détruit.

Les destructions du premier et deuxième Temples font partie des plus grandes tragédies que le peuple juif a subies. Aussi longtemps que le Temple se dressait à Jérusalem, la présence de D-ieu était palpable dans la ville sainte et le peuple juif bénéficiait d’une façon directe de la Providence divine.

Après la destruction du Temple, certains juifs furent déportés, tandis que d’autres s’enfuirent vers d’autres régions en Israël. Une tentative fut organisée dans le but de renverser les autorités romaines. A cette fin, les juifs nommèrent un général pour les diriger : Bar Kokhba. Les révoltés remportèrent des premiers succès avant d’être écrasés le jour de Tich’a be-Av de l’année 135 avant l’ère commune. La victoire finale romaine eut lieu dans la ville de Beitar, où des milliers de juifs furent massacrés.

Le général romain Turnus Rufus laboura le site du Temple et les romains commencèrent à reconstruire la ville de Jérusalem pour la transformer en ville païenne, en la nommant Aelia Capitolina. Leur objectif était d’éradiquer Jérusalem de la mémoire des juifs, ce qui devait rendre plus facile leur subjugation.

En juillet de l’an 1095, le pape Urban II commença une campagne de prédication dans le but de rallier la population à se battre afin de reprendre la Terre Sainte. L’objectif du pape était d’unifier le monde chrétien. L’excitation de la population était à son comble et des hordes de croisés sauvages se rassemblèrent à travers l’Europe de l’ouest. Les juifs qui vivaient dans ces pays furent parmi leurs premières victimes.

En juillet de l’an 1290, les juifs furent expulsés d’Angleterre. Tout ce que possédaient les juifs fut confisqué par le Roi. L’expulsion fut le point culminant de pogroms et de fausses histoires de meurtres commis par des juifs qui étaient devenus monnaie courante dans l’Angleterre médiévale.

En l’an 1492, le Roi Ferdinand et la Reine Isabella ordonnèrent aux juifs de se convertir au catholicisme ou de quitter l’Espagne. L’inquisition espagnole, par laquelle les monarques espagnols désiraient créer un pays entièrement chrétien, dura pendant plus de cent ans. La date limite pour quitter l’Espagne fut fixée le jour de Tich’a be-Av (le 30 juillet 1492) ; à cette date, chaque juif présent en Espagne et qui ne s’était pas converti devait être tué. En fait, la persécution contre les juifs continua pendant plusieurs siècles, même contre ceux qui avaient décidé de se convertir et de rester en Espagne. Dans leurs cas, on leur reprochait un manque de sincérité dans leur conversion ! Quant à ceux qui avaient fuit l’Espagne, le Portugal et les autres états dépendants de l’Espagne, venait de commencer un exil rempli de tragédies et de misère.

Le 1er août 1914, l’Angleterre et la Russie déclarèrent la guerre à l’Allemagne ; ceci fut le commencement de la première guerre mondiale. Même si cette guerre amena son lot de famine et de dévastation dans toute l’Europe, l’étendue réelle des destructions menées pendant la première guerre mondiale se fit sentir après plusieurs dizaines d’années. Les historiens l’ont relevé à plusieurs occasions : les conditions inacceptables de la fin de la guerre imposées à l’Allemagne plongèrent celle-ci dans une crise économique sans précédent. Le nazisme naquit du sentiment général de frustration chez les allemands et ceci pava la voie à la deuxième guerre mondiale. Le lien entre la première guerre mondiale et la tragédie de l’holocauste est ainsi établi.

En 1942, deux ans après la création du ghetto de Varsovie, les nazis commencèrent à vider le ghetto de sa population infortunée. La majorité des juifs furent envoyés au camp de la mort de Treblinka pour y être massacrés. Entre les mois de juillet et septembre de l’année 1942, ce sont presque 300 000 juifs qui furent ainsi assassinés.

Puisse D-ieu venger la mort de ces innocents.

(La liste n’est pas exhaustive ; on pourrait ajouter de nombreuses autres tragédies.)