La splendeur de Yossef – Vayéchev

Quand ses frères l'aperçurent en train de s'amuser de la sorte, ils furent confortés dans leur conviction que Yossef avait dévié du droit chemin.

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le rabbin Éliyahou Haviv

Posté sur 06.04.21

“Voici la descendance de Ya'aqov : Yossef…” (Béréchith 37: 2)

Rabbi Nathan de Breslev enseigne que Ya'aqov, après avoir vaincu les deux forces du mal représentées par 'Essav et Lavan, aspirait à enfin s'installer tranquillement sur la terre de ses ancêtres. C'est à ce moment que tomba sur lui l'épreuve de la disparition de Yossef HaTsadiq, son principal fils ainsi que nous l'indique le verset de référence. La confrontation avec 'Essav et Lavan est représentative de tous les ennemis extérieurs du peuple d'Israël, ces nations qui, au fil de l'Histoire, essayèrent de nous anéantir physiquement ou spirituellement.
 
Grâce à la force de Ya'aqov qui les a vaincus, nous avons la garantie qu'ils ne pourront jamais totalement nous détruire, D-ieu en préserve. C'est donc à juste titre que Ya'aqov Avinou (Jacob notre père) voulait se reposer. Cependant, les forces du mal ne se reposent jamais et elles le confrontèrent à un nouveau type de guerre à laquelle il ne s'attendait pas : il s'agit de la controverse entre les Tsadiqim.

Yossef, âgé de 17 ans, avait suscité – pour plusieurs raisons – la jalousie et la haine de ses frères. Mais la rancoeur de ces derniers atteint son apogée quand il commença à leur raconter ses rêves, rêves qui signifiaient clairement que les frères devaient se soumettre à Yossef.

 
Quand l'occasion leur en fut donnée, ils vendirent Yossef en tant qu'esclave après avoir tenté, sans succès, de le tuer. Une question flagrante se pose alors : nous savons que les fils de Ya'aqov sont les pères des 12 tribus d'Israël que nous surnommons “les Tribus de D-ieu” ; de quelle façon des Tsadiqim d'une tellement grande envergure ont-ils pu en arriver à vouloir tuer leur frère ?
 
La réponse est simple : quand les forces du mal ne peuvent plus attaquer de l'extérieur, elles essayent de détruire notre peuple de l'intérieur, et elles sont tellement puissantes qu'elles peuvent même en arriver à tromper les plus grands Tsadiqim au sujet d'un Tsadiq dont la grandeur leur est supérieure.Yossef raconta à ses frères que pendant son rêve, ils étaient tous en train d'attacher des gerbes. Sa gerbe se leva alors et les gerbes de tous ses frères se prosternèrent devant la sienne.
 
Rabbi Nathan explique que la gerbe représente les dévotions de l'individu. En effet, à cet époque les fils de Ya'aqov étaient tous occupés à rechercher la manière dont il fallait servir D-ieu et à dévoiler des conseils afin de rapprocher du judaïsme les gens qui ne le connaissaient pas. Néanmoins, seul Yossef avait trouvé les bons conseils car il avait reçu plus que les autres l'enseignement de leur père Ya'aqov ; il représentait le “point central de vérité” de tous les Tsadiqim.
 
C'est à dire que Yossef avait dévoilé avec la juste mesure de quelle manière on devait servir Hachem (D-ieu), une méthode que même les plus éloignés pouvaient mettre en pratique. C'est la raison pour laquelle la Tora nous le présente, au début de la paracha, en train de “jouer” avec les enfants des servantes. Il était en vérité en train de les approcher de la connaissance de D-ieu, mais pour ce faire, il fallait dans un premier temps descendre à leur niveau et parler leur langage.
 
Quand ses frères l'aperçurent en train de s'amuser ainsi, ils furent confortés dans leur conviction que Yossef avait dévié du droit chemin. Leur erreur provenait du fait que malgré leur grandeur immense, ils n'étaient pas capables de descendre aussi bas que lui.

En quoi Yossef HaTsadiq était-il plus grand que ses autres frères ? Le Zohar Haqadoch enseigne : “Qui appelle-t-on Tsadiq ? Celui qui a su garder l'alliance (Brith)”, c'est à dire celui qui s'est débarrassé parfaitement de toute trace de passion charnelle. C'est pourquoi la Tora nous raconte l'épisode de Yossef avec la femme de son employeur Potiphar, à laquelle il réussit à résister. Il peut sembler qu'une telle épreuve n'est pas si difficile pour quelqu'un comme Yossef mais c'est une erreur.

 
Nous ne connaissons pas la difficulté et la dureté de son épreuve, à tel point que s'il l'avait échouée, le peuple juif n'aurait pas pu exister, D-ieu en préserve.

Les Sages nous enseignent que la pureté du Brith est la qualité du Tsadiq ; plus un Tsadiq s'est sanctifié et plus il est grand. Cette grandeur atteint son apogée avec le “Tsadiq Yéssod 'Olam” qui a atteint la perfection ultime à ce sujet et que le Zohar définit comme étant le “fondement du monde”. Yossef avait atteint ce niveau et il put par conséquent dévoiler les secrets de la dévotion non seulement pour les plus éloignés, mais même ses frères devaient apprendre de lui comment, selon leur niveau, devenir meilleurs.

 
Le Gaon de Vilna a écrit dans “Kol Hator” que la controverse entre Yossef et ses frères se produit à chaque génération et qu'elle entrave la délivrance finale. Comme à l'époque de Yossef, le Tsadiq qui peut vraiment sauver Israël est voilé, c'est à dire qu'il n'est pas reconnu par ses frères les autres Tsadiqim, au point que ces derniers peuvent même s'opposer à ses enseignements et déclarer que ceux-ci ne sont pas valables ou trop élevés pour la génération, D-ieu nous en préserve.
 
Rabbi Na'hman enseigne : “Il y a un Tsadiq qui est la beauté, la splendeur et la grâce du monde entier, ainsi qu'il est écrit : 'Yossef était beau de stature et d'apparence' (Béréchith 39:6) qui correspond à l'aspect de 'Il est beau à voir et réjouit toute la terre' (Téhilim 48- 3). Car ce Tsadiq authentique, qui est l'aspect de Yossef, est la splendeur et la beauté du monde entier. Et quand cette splendeur et cette beauté se dévoilent, c'est à dire quand ce Tsadiq devient important et connu, alors les yeux du monde s'ouvrent et l'on peut voir.” (Liqouté Moharan 67, tome II).
 
Que D-ieu ouvre nos yeux et nous fasse connaître le Tsadiq dont les enseignements et conseils pourront nous rapprocher authentiquement du Service divin et amener la délivrance finale. Amen !
 
Sefer HaMidothÉmouna (foi)
 
“La guerre est le début de la délivrance.”

Cet enseignement, vraisemblablement inspiré de la Guémara Méguila (17b), trouve une parfaite illustration dans notre paracha de la semaine. En effet, la guerre que les frères firent à Yossef entraîna sa vente en tant qu'esclave en Égypte. Par la suite, Yossef devint vice-roi et put préparer la descente en exil du peuple d'Israël et sa future délivrance, ainsi que les Sages nous l'enseignent : la sortie d'Égypte, l'ouverture de la Mer Rouge et l'entrée en Terre d'Israël purent se faire grâce à la présence du Tombeau de Yossef.

 
Rabbi Na'hman nous apprend donc qu'il faut garder sa foi même en temps de conflit et de guerre car la guerre est le début de la délivrance. Par exemple, si les membres d'un couple gardent cet enseignement en mémoire, ils pourront utiliser leurs désaccords et divergences de manière à construire un foyer encore plus solide, ils laisseront d'abord passer la vague et règleront ensuite leurs problèmes.
 
“Celui qui élève des cochons retarde la délivrance.”

Le cochon est le symbole d'Edom ('Essav) qui représente le quatrième et dernier exil, notre exil, avant la délivrance finale. Notre épreuve durant cet exil est de rester attaché à la foi de nos ancêtres Avraham, Yits'haq et Ya'aqov car elle seule nous permet de traverser l'histoire et de conserver notre identité. Les Sages nous présentent le cochon de la manière suivante : ne possédant qu'un seul des deux signes de l'animal kacher – les sabots fendus – il montre ses sabots à qui veut l'entendre et déclare :

 
“Regardez-moi je suis kacher !” Car en vérité, le cochon est celui qui ne donne de l'importance qu'à l'extériorité des choses et va uniquement selon ce qu'il voit. Or l'émouna (foi) consiste justement à refuser l'illusion d'Edom et à croire en des choses que l'on ne voit pas toujours, faire confiance à D-ieu et aux Sages. Tandis que les “intellectuels” qui ne veulent aller que d'après leur intelligence trompent le peuple d'Israël et tentent de nier l'existence de D-ieu, Créateur du monde. Ils viennent avec leurs “preuves” et disent : “Regardez je suis kacher, j'ai la vérité !”
 
Ils retardent ainsi la délivrance finale, étant donné que celle ci dépend de l'émouna, comme Rabbi Na'hman l'a enseigné à maintes reprises dans le Liqouté Moharan.
 
Yérouchalaïm (Jérusalem) sera reconstruite seulement lorsque il y aura la paix entre les enfants d'Israël.”
En cette époque où les média du monde entier parlent de Yérouchalaïm (Jérusalem) et de la paix, Rabbi Na'hman vient nous donner une clef essentielle quant à la situation actuelle. Tout juif qui respecte son identité et son histoire sait bien qu'il est interdit de céder à quiconque une moindre parcelle de la ville la plus sainte, celle pour laquelle nous avons prié durant des millénaires avant de la retrouver en 1967.
 
De fait, les notions de Yérouchalaïm et de chalom (paix) vont de pair. Si nous voulons le chalom des nations (la valeur numérique du mot “chalom” est la même que le mot 'Essav, 376) alors nous devons céder Yérouchalaïm, D-ieu en préserve. Mais si nous nous efforçons d'amener le chalom dans le peuple d'Israël, nous reconstruirons définitivement la Ville Sainte avec le Temple en son sein.
 
Par conséquent, si vous faites partie de ceux qui se sentent impuissants et voudraient aider le peuple d'Israël sur sa terre en ces temps difficiles, il convient de se réconcilier immédiatement avec tous ceux avec qui vous êtes fâchés. Vous serez alors un véritable “partenaire” du chalom. Et pour faire le lien avec l'émouna, il faut avoir la foi que celui qui nous a fait du tort est victime de ses erreurs d'appréciation ou qu'il a vécu un passé difficile qui l'a amener à réagir de la sorte. Mais au fond de lui, c'est un joyau car il possède une néchama (âme) juive.
 
Lois de Chabath

Une fois que le Chabath est terminé, il est interdit de manger quoi que ce soit ou de boire (sauf de l'eau) jusqu'à ce qu'on ait effectué la Havdala. Néanmoins, celui qui a commencé son repas pendant Chabath et l'a continué après la tombée de la nuit, pourra continuer à manger et boire normalement jusqu'à ce qu'il ait récité les Birkath Hamazone (les grâces d'après le repas) après lequel les interdictions de boire et manger reviennent (sauf l'eau).

Si on n'était pas en train de prendre un repas (où l'on a mangé du pain) et qu'au moment où le Chabath finit on mangeait des fruits ou des gâteaux, on s'interrompra avec la tombée de la nuit. (Yalqouth Yossef)

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