Un nouveau roi – Chémoth
Le progrès spirituel consiste à découvrir avec l'aide de D-ieu dans quelle mesure nous sommes piégés par notre mauvais penchant et à faire des efforts pour réparer.
“Un nouveau roi se leva qui ne connaissait pas Yossef .” (Chémoth I:8)
Le Talmud cite deux opinions différentes au sujet de ce verset. Selon la première il s'agit vraiment d'un nouveau roi tandis que la seconde prétend que c'était le même Pharaon que le verset appelle “nouveau” parce qu'il avait institué de nouveaux décrets contre le peuple juif (Sota 11a). Rachi explique qu'il a fait semblant d'avoir oublié tout le bien que Yossef avait prodigué en Égypte.
Rabbi Nathan de Breslev explique au nom de Rabbi Nah'man de Breslev que les deux opinions sont vraies en même temps. En effet le roi en question n'est autre que le yetser ara' (le mauvais penchant) que nos Sages appellent “un roi vieux et stupide” (Kohélèth 4). Pharaon en est la représentation.
Chaque personne possède un penchant à faire le mal en fonction de son niveau spirituel. Lorsqu'elle désire s'améliorer et grandir, elle doit le vaincre grâce à ses actions de téchouva (repentir), c'est ainsi qu'elle le met à mort.
Peut on dire pour autant que le yetser hara' a définitivement disparu ? Évidemment que non, selon le principe que plus un homme est grand, plus son yetser est grand (Talmud Soucca 52). C'est à dire qu'une fois le penchant du mal mis à mort – grâce à notre téchouva – il se relève sous la forme d'un “nouveau roi” qui vient avec de nouveaux décrets, c'est à dire des subterfuges inédits pour entraver notre chemin et nous faire chuter (Liqouté Moharan vol. I 72).
Nous comprenons maintenant qu'il n'y a pas de divergence dans les deux opinions du Talmud. Il s'agit du même roi avec une apparence tout à fait nouvelle au point de n'avoir plus aucun rapport avec le précédent.
Nous devons tirer de cette explication un enseignement capital. Nos Sages ont affirmé que le yetser ara' est plus fort que nous. Si ce n'était l'intervention de D-ieu, nous serions perdants. Par conséquent, il est absolument certain que la personne qui se satisfait du même niveau religieux est la victime de son yetser ara', sans le savoir. En effet, le progrès spirituel consiste justement à découvrir – avec l'aide de D-ieu – dans quelle mesure nous sommes piégés par notre mauvais penchant et à faire des efforts pour réparer.
Si nous n'appliquons pas cette démarche et nous contentons toujours du même Service divin, nous sommes tombés dans son piège. Il nous donnera même toutes les preuves nécessaires pour nous faire croire que nous sommes très bien comme nous sommes et qu'il n'est plus nécessaire de progresser.
C'est pourquoi le verset nous dit que Pharaon ne connaissait pas Yossef, car Yossef symbolise le Tsadiq, celui qui nous apprend justement à déjouer les pièges du yetser hara' et à toujours vouloir mieux servir le Créateur. Il nous enseigne que de la même manière que D-ieu est infini, nos efforts envers Lui doivent être sans fin. Le Tsadiq nous donne aussi la force de croire en nous afin de vivre selon les règles de la vraie téchouva qui doit être permanente ainsi que Rabbi Nah'man l'enseigne dans le Liqouté Moharan (I 6) : “Il faut toujours faire téchouva sur sa téchouva.”
Que D-ieu nous donne la lucidité de ne pas nous mentir à nous mêmes et la chance de rencontrer les Tsadiqim qui nous donneront la force de toujours avancer. (Adapté du Liqouté Halakhoth, Erouvé Te'houmin, Halakha 6)
Sefer Hamidoth
“Le signe distinctif du mensonge est que la majorité des hommes (sages) ne le reconnaissent pas et il fait partie des trois choses que D-ieu déteste.”
Les Sages de la génération sont le rempart de la vérité. Grâce à eux, nous évitons de tomber dans les faux systèmes de pensée. En effet, le mensonge ne peut pas tenir sans être mélangé avec de la vérité. Cet aspect véridique du mensonge lui donne une apparence de sainteté et sans les grands Sages de la génération nous serions les victimes de ces faux systèmes.
“Notre connaissance ne supporte pas qu'un homme riche mente et lui même est méprisable à ses propres yeux.”
Quand nous voyons un homme riche qui a réussit grâce au mensonge, notre système de pensée se révolte devant cette apparente injustice qu'est la réussite financière du menteur. Néanmoins, Rabbi Nah'man nous dévoile ici que la punition de celui ci est qu'il est méprisable à ses propres yeux et par conséquent qu'il ne tire pas de jouissance authentique de sa richesse.
“Celui qui veut réparer sa bouche doit donner la tsédaqa (charité).”
Toutes les mauvaises paroles que nous avons faites sortir de notre bouche (mensonge, moquerie, vulgarité, médisance etc…) sont des forces négatives qui se propagent autour de nous. Le moyen de contrer ces forces est de les inverser par des forces positives qui sont les pièces de tsédaqa que nous mettons dans la boite par la fente qui est elle même en forme de bouche ouverte.
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