Le secret de la réincarnation – Michpatim
La réincarnation existe également dans les domaines comme l’alimentation. Une nourriture qui n’a pas atteint le but que D-ieu lui a prescrit, doit être corrigée.
Commentant le verset : “Et voici les lois que tu exposeras devant eux” (Exode 21:1) , le Zohar (II, 94a) dit : “Ce sont les réincarnations individuelles de chacune des âmes qui sont jugées.” Les secrets de la réincarnation sont certes extrêmement profonds pour nous, mais nous nous proposons ici d’en discuter un peu en les introduisant dans le sujet de la paracha.
Tout comme Adam, Moïse incarne toutes les âmes du peuple d’Israël (Tiqouné Zohar 56, 90b). Ainsi, lorsqu’on s’engage dans l’étude de la “Tora de Moché (Moïse)”, on corrige la faute d’Adam et on rapproche la Rédemption. Comment ?
Nous savons que Moïse était la réincarnation de Hével (Tiqouné Zohar 69, 99b). Si Hével regarda le feu et se brûla, “Moïse se couvrit le visage de peur de regarder l’Éternel” (lors de l’épisode du buisson ardent) (Exode 3:6) ; de fait, malgré son niveau spirituel éminemment élevé, Moïse a toujours fait preuve de la plus grande modestie, et ne s’est jamais considéré comme apte à regarder la Chékhina (la Présence divine). Comme l’enseigne le Arizal, le Machia’h (les Messie) ne viendra que lorsque sera corrigée la mort de Hével.
C’est à notre avis ce à quoi veut faire allusion le prophète Malachie (3:22-23) : “Souvenez vous de la loi de Moïse, Mon serviteur. Voici J’envoie le prophète Élie.” On rapproche la Rédemption en se souvenant de la Tora de Moïse, étincelle et réincarnation de Hével.
Accueillant ses hôtes, Avraham les invita à “se reposer sous l’arbre” (Genèse 18:4), qui fait allusion à la Tora, comme il est écrit : “Elle est un arbre de vie pour ceux qui s’en rendent maîtres” (Proverbes 3:18). Toutes les mitswoth de la Tora portent le nom de “conseils” (Zohar II, 82b), des conseils qui permettent de lutter contre le mauvais penchant. Quand Adam commit le péché de l’Arbre de la Connaissance, qui fait allusion aux conseils prodigués par la Tora, il fut condamné à mort afin de corriger tout ce qu’il avait souillé. Toutes les âmes qui dépendaient de lui se dispersèrent alors (Tiqouné Zohar 69, 102b).
Quant à lui, il se réincarna en nos ancêtres saints, Avraham, Yits'haq et Ya'aqov (id. 113a). Les enfants d’Israël qui étaient asservis en Égypte, durent rectifier toutes les âmes dispersées par la suite du péché d’Adam (voir Or Ha’haïm, Genèse 49:9).
Moïse qui, on l’a vu plus haut, était la réincarnation de Hével-Abel, et équivalait à toutes les âmes d’Israël, dut souffrir avec eux et les aider à sortir de la qélipa (des forces du mal). ”Il alla parmi ses frères, et fut témoin de leurs souffrances” (Exode 2:11). C’est cela le guilgoul (réincarnation), qui a la même valeur numérique (72) que ’hessed (l'amour) la grâce qu’il manifesta à leur égard.
D’après le Zohar (III, 236b; 237a), Pin’has, fils d’Élazar, était la réincarnation de notre ancêtre Yits'haq. Remarquons d’ailleurs la similitude des valeurs numériques (208) de leurs noms. 'Essav (Esaü) se réincarna en Zimri, fils de Salou. Remarquons à cet effet la similitude des valeurs numériques de “zé hou 'Essav” (avec les 6 lettres de HOU ‘ESsaV) et Zimri ben Salou (406).
Or, comme on le sait, Caïn se réincarna en 'Essav (Tiqouné Zohar 69, 118b). Ils constituent tous deux l’origine de la qélipa de l’impureté, Zimri ayant péché avec la midianite. Yits'haq -Pin’has devait tuer 'Essav-Zimri, mais comme 'Essav ne fut pas corrigé par Zimri, c’est Pin’has ben Élazar – réincarnation d’Yits'haq, qui s’en chargea (en le tuant), pour montrer qu’il y a un jugement et un juge. 'Essav se réincarna par la suite dans l’âne de Rabbi Pin’has ben Yaïr (’Houline 7a), et Pin’has en Rabbi 'Aqiva.
Au temps de Pin’has, “ceux qui avaient péri du fléau, étaient au nombre de vingt quatre mille” (Nombres 25:9). Parallèlement, Rabbi 'Aqiva perdit vingt quatre mille de ses disciples qui ne se respectaient pas (Yébamoth 62b). Ayant consommé de l’Arbre de la Connaissance, Ève (’Hava) engendra la mort dans le monde (Yalqouth Chimoni, Béréchith 32). Ève fut réincarnée en Bathya – fille de Pharaon – grâce à laquelle le monde devait subsister, du fait qu’elle “avait retiré Moïse des eaux” (Exode 2:10). Elle eut alors le mérite de porter le nom de Bath-Yah, la fille de D-ieu, l’œuvre de Ses mains (comme Ève (’Hava).
Or, d’après le Zohar (Tiqouné Zohar 69, 118b), Ève occasionna également la mort de Hével. Mais Bathya sauva Moïse. On peut donc dire que c’est par le mérite de Bathya – la réincarnation d’Ève – que Moïse – la réincarnation de Hével – sauva les enfants d’Israël d’Égypte et leur donna la Tora. Bathya a donc totalement expié la faute d’Ève.
Commentant le verset : “Tu observeras donc la loi… que Je t’ordonne aujourd’hui d’exécuter” (Deutéronome 7:11), le Talmud (’Irouvine 22a ; 'Avoda Zara 3a) explique : “on les exécute aujourd’hui, et on en reçoit la récompense le lendemain”, c’est-à-dire dans le monde futur. L’homme ne reçoit pas la récompense de ses bonnes actions dans ce monde, de peur qu’il n’y revienne (en réincarnation) par suite de ses péchés. Sa récompense, il la reçoit dans le monde futur, et lors de la résurrection des morts. Le Saint, béni soit-Il, ranimera dans l’avenir celui qui n’était que poussière et lui offrira la récompense qu’il aura méritée.
“Et voici les statuts que tu exposeras devant eux”, montre donc le secret de la réincarnation par laquelle l’homme reçoit la récompense pour les bonnes œuvres qu’il a accomplies. La réincarnation existe également dans les domaines mineurs, comme l’alimentation. Une nourriture qui a été souillée ou qui n’a pas atteint le but que D-ieu lui a prescrit, doit être corrigée. Ainsi le végétal se transforme en animal, qui se transforme ensuite en être humain, qui en le consommant lui fait atteindre son but.
Même les os desséchés de la vision d’Ézéchiel (Ézéchiel 37:11) – c’est à dire dénués de toute trace de Tora, de mitswoth (Sanhédrine 92b) et de sainteté – peuvent être corrigés par le processus de la réincarnation. Comment ?
On sait que même les forces du mal ont à leurs pieds une étincelle de sainteté, une sorte de fil ténu (Zohar II, 201b). L’impureté se colle au corps de l’homme par cette étincelle, mais pendant les tourments de la tombe, quand les os sont desséchés et le corps putréfié, cette impureté s’en détache (Zohar I, 116 ; voir aussi Tiqouné Zohar, Introduction 11).
La [réparation par la] réincarnation s’accomplit essentiellement par l’étude de la Tora, la prière et l’accomplissement des mitswoth. D’ailleurs, la valeur numérique de “voici les lois que tu exposeras devant eux” (Exode 21:1), est la même que celle de “voici les secrets de la réincarnation: avec l’étude de la Tora, la prière et l’accomplissement des mitswoth.”
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