Les petits anges d’Ouman
notre avion qui faisait la route vers la Pologne devait rebrousser chemin car ils avaient détecté un dysfonctionnement dans l'appareil. Cette idée m'amusa : tout comme nous avons été chez Rabbenou pour un tikoun -
Souvent, les messages que nous recevons arrivent aux moments les plus inattendus – souvent au milieu du chaos et de la dépravation de ce monde. Mon histoire nous emmène en Ukraine, lors de mon voyage vers la tombe sacrée de Rabbi Nachman de Breslev.
Rosh Hachanah était une fois de plus derrière nous et nous commençons le trajet retour de notre voyage – Ouman- pologne- Tel aviv.
Après être arrivé à l’aéroport international de Krakov après un autre Roch Hachana inspirant et unique à Ouman, le contrôle de sécurité et l’enregistrement se sont déroulés avec une relative douceur, compte tenu de l’énorme tension logistique du pèlerinage annuel dans une Pologne quelque peu archaïque et primitive.
Les quelques centaines de voyageurs fatigués se sont installés dans la salle d’embarquement – certains essayaient de dormir un sommeil bien mérité ; d’autres terminaient leurs prières du matin accompagnées des Sli’hot et de quelques sons de Chofar ; tandis que d’autres socialisaient – renforçant d’anciennes amitiés ou en engageaient de nouvelles.
Soudain, ceux qui venaient de s’assoupir furent réveillés par une foule de voyageurs un peu excités au centre de la salle. Nous venions d’être informés par le responsable d’El Al que notre avion qui faisait la route vers la Pologne devait rebrousser chemin car ils avaient détecté un dysfonctionnement dans l’appareil. Cette idée m’amusa : tout comme nous avons été chez Rabbenou pour un tikoun -rectification spirituelle-, de même notre avion devait subir un tikun (réparation). Quoi qu’il en soit, nombreux voyageurs furent très frustrés de devoir attendre encore quelques heures jusqu’à l’arrivée d’un nouvel avion.
Certains d’entre nous se sont simplement assis et ont accepté la situation comme un autre événement providentiel. Naturellement, la tournure des événements a encouragé certains à afficher leur tempérament moyen-oriental, ce qui a donné lieu à des échanges bruyants avec le responsable d’El Al. D’autres en ont profité pour chanter et danser assez fort. L’atmosphère du Moyen-Orient n’est pas facilement comprise par les Polonais en peu de temps, la sécurité de l’aéroport arriva pour tenter de rétablir un peu de calme. Puis je remarquais qu’un groupe de jeunes hommes manifestement non religieux – qui avaient également fait le pèlerinage à Ouman – profitaient du retard pour acheter une très grande bouteille de whisky en duty free.
Quand nous sommes montés à bord de l’avion, il est devenu évident que le whisky avait fait son effet. Les garçons étaient bruyants et manifestement décomplexés, les stewards commençaient à les menacer de les faire arrêter à Tel Aviv.
D’une manière ou d’une autre, ils ont trouvé leur place – réussissant même à s’attacher. À ma grande consternation, trois d’entre eux ont occupé les sièges derrière moi. J’ai entendu un d’entre eux raconter comment, en route pour Ouman , il avait involontairement vidé le contenu ivre de son estomac sur l’un des passagers devant lui. J’ai soupiré et je pensais –eh bien, je viens de vivre une expérience spirituelle édifiante à Ouman et maintenant je vais être sur le point de recevoir des contenus gastriques dégoutants. Je me demandais quel était mon rôle dans cette histoire.
Puis nous sommes retrouvés dans les airs. Alors que nous montions à l’altitude maximale, un beau silence s’est installé dans l’avion. Je me suis retourné et j’ai vu que ces trois garçons dormaient très profondément. J’ai observé leurs visages paisibles et j’ai soudain réalisé qu’HaChem, dans toute sa bonté, venait de m’enseigner la plus belle leçon de vie. Mon rôle dans les événements organisés n’était pas de faire n’importe quoi – mais plutôt d’observer, d’écouter et d’apprendre. Bien que submergés par leur ivresse, leurs visages brillaient de l’innocence et de la pureté d’un nouveau-né – presque comme les chérubins qui ont leur place au sommet de l’Arche sainte.
Soudain, la leçon d’Hachem est devenue évidente : même si nous semblons être « ivres » sur le plan spirituel, nous sommes les enfants d’HaChem, de petits chérubins bien-aimés. Hachem, dans sa bonté et sa miséricorde, nous considère comme des bébés purs et innocents parce qu’Il nous a créés. Il connaît les intentions pures et bonnes de notre cœur et néglige notre comportement ivre, induit par le mauvais penchant. HaChem venait également de me révéler un attribut du Tsadik : ce que je venais de voir était une fenêtre donnant sur Roch Hachana de Rabbi Nachman. L’un des nombreux attributs du Tsadik est qu’il est capable de discerner les bons côtés de chaque Juif et de placer chaque bon point comme un joyau dans la couronne du Roi. Cela éveille la Miséricorde d’HaChem pour son peuple bien-aimé, tout comme nous avons vu Moche Rabbenou le faire à de nombreuses reprises tout au long de la traversée du désert.
Je suis éternellement reconnaissant envers HaChem de m’avoir choisi pour être témoin de ce qui constitue l’une des leçons les plus profondes et les plus belles de ma vie. Je porte cette précieuse leçon avec moi pour toujours et très souvent je me retrouve à penser à ces visages éclatants des garçons derrière moi.
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