Les premiers pas en Terre sainte

A cette époque la France était en guerre, elle avait envahi les territoires du Sultan en Egypte et en Palestine . Des nouvelles étaient parvenues a Istanbul selon lesquelles la guerre avait éclate et les Français patrouillaient la Méditerranée. Aussitôt la communauté juive interdit a tout juif de quitter la ville et de voyager par voie maritime. Rabbi Nah'man ne fit pas cas de cet ordre et avait décide de tout risquer pour partir.

Il dit a son serviteur:
«Je désire m'exposer a tout danger quel qu'il soit mais je ne tiens en aucun cas a risquer ta vie; prend la somme qui t'est nécessaire et rentre chez toi si tu le désires. Je voyagerai seul en me cachant des gens d'Istanbul. Car je suis prêt a accepter tout ce qui pourra arriver …»

Ce dernier refusant en répliquant:

«La ou se trouvera mon Maitre , dans la vie ou dans la mort, je serai avec lui, car la ou vous irez j'irai aussi .»

Le Créateur dans sa grande bonté changea la situation . Un grand sage de Jérusalem vivait a Istanbul, il était venu collecter de l'argent pour les pauvres de Jérusalem et passa près d'une année a Istanbul.

Il s'adressa ainsi a la communauté d'Istanbul:

«Il m'a été révélé la nécessité de mon retour immédiat a Jérusalem. Je sens que le moment de quitter ce monde est proche pour moi. Vous ne devez point craindre que les français attaquent un juif qui se rend en Eretz Israel. D. le protégera . Il aidera tout celui qui voyagera avec moi et nous arriverons en paix, car l'endroit ou je dois enterre a déjà été fixée a Jérusalem. »

La communauté mena le Sage et prépara immédiatement un grand bateau.  On annonça que quiconque le voulait pourrait participer a ce voyage. Un grand nombre d'hommes de femmes et d'enfants européens et orientaux embarquèrent et parmi eux se trouvait le Rebbe.

Rabbi Nah'man s'adressa au Sage lui demandant de le mener directement a Jérusalem: « Je ne désire point a aller a Safed ou a Tibériade» Ils conclurent tous deux un pacte. Des leur départ, une grosse tempête éclata . Le bateau était en grand péril .Chacun en son cœur sentait que c'était la fin. Ils crièrent vers Dieu passant la nuit comme Yom kippour , en pleurs et confessions . Rabbi Nah'man de son cote , garda le silence absolu. Plusieurs personnes vinrent lui demander comment pouvait il rester si impassible. Il ne répondit pas.

La femme du Rebbe de Hotin qui avait passe la nuit en prières et lamentations se mit a mépriser le Rebbe pour sa passivité et alla même jusqu'à l'insulter.

Le Tsadik la rassura:

«Si seulement vous restiez calme, les choses iraient bien. C'est une épreuve. Restez calmes et vous verrez que la mer se calmera pour vous.»

Ils suivirent le conseil du Rebbe et tout le monde se calma . L'aube approchait et immédiatement la tempête s'apaisa et la mer était d'huile, ils se réjouirent…

Un ou deux jours après, ils commencèrent a manquer d'eau potable. Toute l'eau avait été consommé a l'exception d'un tonneau d'eau putride malodorante, grouillante de larves. Cette eau était minutieusement rationné.

Le danger de la soif se fit plus grand que tous les autres. Tous les passagers ,hommes femmes et enfants se mirent a prier du plus profond de leur cœur. Soudain un grand vent se leva poussant le bateau et au bout de deux jours ils virent la terre ferme. Ils étaient arrives a jaffa  le port le plus proche de Jérusalem. Le créateur en décida autrement car les Turcs ne le laissèrent pas entrer dans le pays . Ils virent son étrange vêtement ainsi que ses longues Payots, de plus il ne parlait pas leur langue. Ils conclurent qu'il s'agissait d'un espion français. Aucune discussion ni explication ne put les convaincre et Rabbi Nah'man fut oblige de rester a bord.

Il ne restait plus que deux jours avant roch Achana et l'intention du capitaine était de rester abord plusieurs jours.

Peu après, un violent ressac se fit ressentir. Il secoua tellement le bateau que celui-ci avait failli change de cap. Le capitaine était sans aide et réalisa qu'il devait rapidement quitter cet endroit. Frappe par la surprise il questionna autour de lui . les vieux sages sépharades lui dirent qu'il y a une vielle tradition qui disait que c'est précisément a cet endroit que Jonas fut englouti par une baleine.

Ils furent contraints de lever l'ancre car le bateau ne pouvait y passer la nuit.

Ils quittèrent Jaffa et arrivèrent a Haïfa la veille du jour du Zahor Berit (Souvenir de L'alliance) , le jour avant Roch Achana. Le bateau resta au pied du Mont Carmel près de la grotte d'Eliahou.

A l'aurore, tous les passagers se mirent a réciter les Selihots avec allégresse . Ils prièrent Chah'arit et débarquèrent a Haifa Ce fut le jour ou Rabbi Nah'man posa le pied en Erets Israel, le 10 septembre 1788 . Il était arrive a l'endroit auquel il aspirait si fort et si longtemps. Cet instant il l'avait désire de toutes ses forces. Ils avait risques sa vie des milliers de fois, faisant preuve de témérité.

Il avait pose le pied en Erets israel ! Il était en ce moment même debout en Eretz Israel. La joie intense qu'il
vécut a cet instant est absolument indescriptibles. Si toutes les mers étaient d'encre, elles seraient insuffisantes a le décrire. C'est a cet instant que le Rebbe atteignit son objectif.

Il dit plus tard:

« Au moment ou je faisais quatre pas en Eretz Israel , j'achevais mon but »

Cet Apres midi la , Rabbi nahman se rendit a la Mikve, puis a la synagogue ou il resta jusqu'au soir . Quand il regagna l'endroit ou il logeait , il débordait de joie . Chaque minute il regardait son aide et disait: «Heureux es-tu ! Tu as eu le mérite d'être ici avec moi»

Rabbi Nah'man demanda ensuite a son aide de lui dire toutes les lettres qu'ils avaient apportes .

Tous les disciples lui avaient remis des feuilles avec leurs noms afin qu'il prie pour eux en Eretz Israel. Toute la maison partagèrent la joie de Rabbi Nah'man a travers le repas de Roch Achana. Cette atmosphère de joie se prolongea jusqu'au coucher. Le matin de Roch Achana ils allèrent de nouveau a la synagogue .

Quand ils furent de retour , l'humeur du Tsadik changea en une attitude soucieuse et un cœur brise. Il n'adressa plus la parole a personne jusqu'à la fin de son  séjour.

Des la fin de la fête , il était prêt a rentrer chez lui. Il voulait s'en aller tout de suite ne voulant même pas visiter les villes saintes de Safed et de Tibériade. L'aide de Rabbi Nah'man avait pourtant un désir intense de visiter les lieux saints . Il annonça qu'une caravane devait quitter la ville sous peu et qu'ils pouvaient se joindre au groupe pour se rendre a Tibériade . Rabbi Nah'man répondit:

«Entendu vas louer des ânes». L'aide se précipita , déposant des arrhes.

A son retour Rabbi Nah'man lui demanda s'il avait loue les ânes puis subitement il dit :«Va tout de suite récupérer les arrhes ! S'il ne te les rendent pas oublie les car je ne veux pas y aller »

Apres deux ou trois heures l'aide fut très malade et remercia D-ieu de ne point avoir voyage.

A suivre…        

Avec l’amabilité des institutions Maayanot Hatsadik