Les lois du Omer [1]
Toutes les halah'ots du Omer, en quelques lignes et de facon tres simple pour faire cette Mitsva tellement importante, et pour recevoir Chavout comme il le faut...
Il est écrit dans la Torah (Vayikra 21 – 15) :
« Vous compterez pour vous, dès le lendemain du Chabbat, depuis le jour où vous apporterez le ‘omer du balancement, 7 semaines pleines. »
Selon l’explication transmise à nos H’ah’amim (et citée dans la Guémara Ménah’ott 65b), le sens des termes « dès le lendemain du Chabbat » employés dans ce verset, indique en réalité le lendemain du 1er Yom Tov de Pessah’, qui est un jour de cessation d’activité (« Chabbatonn », de la racine « Chabbat »). (C’est cela que visent les termes « dès le lendemain du Chabbat », le lendemain du 1er jour de Pessah’, qui est un jour comme Chabbat. C’est pourquoi, dés la sortie du 1er Yom Tov de Pessa’h – après la prière de ‘Arvit – on commence à compter le ‘omer.)
Le compte du ‘omer depuis le soir du 16 Nissan, jusqu’à la fin des 7 semaines, qui font 49 jours, est une Mitsva positive ordonnée par la Torah.
Cependant, il est écrit (Dévarim 16 – 9) :
« Tu compteras pour toi 7 semaines, depuis le moment où la faucille est dans le blé, c’est là que tu commenceras à compter. », c'est-à-dire, depuis le moment où l’on va moissonner le blé pour l’offrande du ‘omer. Or, de notre époque, où le Beth Ha-Mikdach est détruit, nous n’avons plus la Mitsva de moissonner le blé du ‘omer, ni la Mitsva de l’offrande du ‘omer, et c’est pourquoi, de notre époque, la Mitsva de compter le ‘omer n’est plus que par institution de nos H’ah’amim, en souvenir du Beth Ha-Mikdach.
Par conséquent, dans la formule du « Léchèm Yih’oud » que l’on a l’usage de dire avant de compter le ‘omer, il est juste d’omettre la phrase « Kémo Chékatouv Ba-Torah Ousfartèm Lah’èm … » (« comme il est écrit dans la Torah : « Vous compterez pour vous… »), car la Mitsva de compter le ‘omer n’est plus ordonnée par la Torah (mais elle reste une totale obligation par ordonnance de nos H’ah’amim).
(En réalité, selon la RAMBAM et le RAAVYA, il n’y a aucun lien entre la Mitsva de moissonner le blé du ‘omer et la Mitsva de compter le ‘omer, et selon leur opinion, la Mitsva de compter le ‘omer reste ordonnée par la Torah, même de notre époque.
Malgré tout, la Halah’a n’est pas tranchée selon leur avis sur ce point, mais uniquement selon l’opinion de MARANN, l’auteur du Choulh’an ‘Arouh’ – dont nous avons accepté les décisions Halah’ique – qui tranche que le compte du ‘omer est aujourd’hui une Mitsva ordonnée par nos H’ah’amim, puisque telle est l’opinion de Rav Haï Gaon, des Tossafott, du ROCH, de l’auteur du ‘Itour, du RACHBA, du RAN, et d’autres…)
La Mitsva de compter le ‘omer s’accomplit chaque jour du ‘omer, et c’est pourquoi nous récitons la Bérah’a sur cette Mitsva chaque jour avant de compter.
Toutefois, l’auteur du Halah’ot Guédolott tranche que si l’on a oublié de compter un jour, on ne peut plus poursuivre le compte, puisque l’on ne peut effectuer un compte en sautant des chiffres (car si l’on compte : « 1, 2, 4,.. » on ne compte pas de façon correcte. De même, si l’on oublie un jour du compte du ‘omer, il n’y a plus de solution, et le compte n’est plus qualifiable de tel).
Du point de vue de la Halah’a, si l’on a oublié de compter un jour, on peut continuer à compter les autres jours, car la Mitsva de compter chaque jour est totalement indépendante et n’est pas liée aux autres jours.
Cependant, puisque nous prenons en considération le grand principe de SAFEK BERAH’OT LEHAKEL (Lors d’un doute sur la récitation d’une Bérah’a, nous allons à la souplesse, et nous ne la récitons pas), concernant la Bérah’a, nous prenons donc en considération l’opinion de l’auteur du Halah’ot Guédolott.
Par conséquent, lorsqu’on a oublié de compter un jour, on continue à compter les autres jours, mais sans réciter la Bérah’a.
Le moment de compter le ‘omer est la nuit. Cependant, si l’on a oublié de compter un soir, on peut rattraper le compte dans la journée sans réciter la Bérah’a, et l’on poursuivra le compte les soirs suivants avec la Bérah’a.
Les femmes qui désirent compter le ‘omer sans Bérah’a, sont autorisées à le faire.
La tradition est répandue de ne pas se couper les cheveux pendant le ‘omer.
Selon la tradition Achkénaze, jusqu’au 33ème jour du ‘omer, mais selon la tradition Séfarade, jusqu’au 34ème jour au matin (comme nous l’avons expliqué au sujet du mariage pendant le ‘omer).
Les personnes qui craignent la parole d’Hachem, ont également la vigilance de ne pas se raser la barbe pendant le ‘omer jusqu’au 34ème jour au matin. Certaines personnes ont des difficultés à laisser pousser la barbe, pour des raisons de Parnassa ou autres. Ces personnes s’autorisent le rasage de la barbe dès le jour de Roch H’odech Iyar, car le RADBAZ (Rabbénou David Ben Zimra, contemporain de MARAN) écrit que pour ce genre de chose – qui n’est pas réellement une obligation instaurée par nos H’ah’amim, mais seulement une tradition – dès l’instant où il y a une souffrance comme celle-ci, on peut autoriser. Cette autorisation est également valable chaque veille de Chabbat pendant le ‘omer, car les Poskim (décisionnaires) ont parlé de la coupe des cheveux, et non du rasage de la barbe.
En cas ou le jour de Roch H’odech Iyar tombe jeudi. Il sera permis ce jour-là de se raser la barbe en cas de nécessité.
Les femmes ne sont pas concernées par l’interdiction de se couper les cheveux pendant le ‘omer, car même lors d’un véritable deuil sur un proche qui décède (où l’homme n’a pas le droit de se couper les cheveux durant les 30 jours de deuil), MARAN, l’auteur du Choulh’an ‘Arouh’ tranche que les femmes ne sont pas concernées par cette interdiction, et peuvent se couper les cheveux immédiatement après les 7 jours de deuil.
A fortiori, pour la tradition du deuil pendant le ‘omer, où une femme n’a pas besoin de veiller à ne pas se couper les cheveux.
Le Din est le même pour la période de « Ben Ha-Métsarim » (les 3 semaines entre le 17 Tamouz et le 9 Av), où l’interdiction de se couper les cheveux ne concerne que les hommes. Les femmes sont autorisées à se couper les cheveux.
Il est également permis de se couper les ongles pendant le ‘omer
Selon la tradition répandue dans toutes les communautés d’Israël, on ne célèbre pas de mariages pendant les jours du compte du ‘Omer, depuis pessah ’jusqu’au 34ème jour du ‘Omer.
La source de cette tradition est rapportée dans les Réponses Halah’iques des Guéonim (Sages d’Israël qui vécurent juste avant la période médiévale où vécurent les Richonim).
En effet, cette coutume a pour raison le deuil des élèves de Rabbi ‘Akiva, comme il est rapporté dans le Guémara Yévamott (62b) :
Rabbi ‘Akiva avait 12 000 paires d’élèves (24 000). Ils sont tous décédés entre pessah’ et Chavou’ot, parce qu’ils ne se respectaient pas mutuellement. Ils sont tous morts de Askéra (maladie qui provoque l’étouffement).
La raison pour laquelle on célèbre de nouveau les mariages dés le 34ème jour du ‘Omer, est expliquée dans le livre Ha-Manhig (page 72b), de Rabbi Avraham Bar Natann Ha-Yarh’i, le RAAVAN, qui a vécu dans la ville de Lunel (France), et décédé au début du 13ème siècle.
Il cite Rabbénou Zérah’ya Ha-Lévi, (le RAZA l’auteur du Maor) qui a trouvé un livre ancien, provenant d’Espagne, dans lequel il est écrit que les élèves de Rabbi ‘Akiva sont tous morts entre pessah’ et « Pross ‘Atseret » (‘Atseret est le nom de la fête de Chavou’ot).
Mais que veut dire « Pross » ?
« Pross » veut dire « la moitié ». (C'est-à-dire, la moitié de la période qui précède Chavou’ot), comme on enseigne au sujet de pessah’ :
« On commence à questionner au sujet des Halah’ot relatives à Pessa’h, 30 jours avant. »
Le laps de temps de 30 jours avant une fête représente donc la « période avant la fête ». La moitié de ce temps représente 15 jours.
« Pross ‘Atseret » veut donc dire 15 jours avant Chavou’ot. C’est ainsi qu’expliquent certains autres Richonim, en disant que si l’on retire effectivement 15 jours des 49 jours qu’il y a entre pessah’ et Chavou’ot, il
reste exactement 34 jours.
Cependant, dès le matin du 34ème jour, il est permis de célébrer des mariages, car concernant le deuil, nous avons la règle de MIKTSAT HAYOM KEKOULO (une partie de la journée équivaut à toute la journée), et puisque s’est écoulée une partie du 34ème jour, il n’est pas nécessaire d’observer davantage les règles du deuil.
Mais selon la tradition des Achkénazes, on célèbre les mariages dés le 33ème jour du ‘Omer, conformément à l’opinion du RAMA (chap.493), car selon eux, les élèves de Rabbi ‘Akiva ont cessé de mourir au 33ème jour du ‘Omer, comme l’ont écrit plusieurs Richonim (parmi eux, l’auteur du Manhig). Ils possèdent en effet, un enseignement qui leur a été transmis, et selon lequel, ils ont cessé de mourir dès le 33ème jour du ‘Omer.
Même au soir du 33ème jour du ‘Omer, certains Achkénazes ont l’usage de célébrer des mariages.
Il est permis de célébrer des fiançailles que l’on appelle de nos jours « Tnaïm » ou « Chidouh’im » (officialisation du futur mariage) pendant la période du ‘Omer en diminuant la joie et en se contentant de chanter seulement avec la bouche sans accompagnement musical (H’azonn ‘Ovadia – Yom Tov page 258 parag.32).
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