Le compte du peuple contre le mauvais penchant
les mitsvoth ont pour but d'enseigner à l'homme comment livrer combat au mauvais penchant; elles lui indiquent la voie à suivre, et les actions qu'il doit entreprendre à cet effet
Le quatrième Livre du Pentateuque retrace la vie des enfants d'Israël depuis la deuxième jusqu'à la quarantième année de leur séjour dans le désert. Il évoque leurs périples et leurs campements, et plus particulièrement lorsqu'ils ont irrité le Saint, béni soit-Il, s'attardant sur les explorateurs qui ont médit de la Terre Sainte, et sur la controverse de Kora'h et son assemblée contre Moïse.
Le livre porte le nom de Bamidbar (dans le désert), parce que les enfants d'Israël n'ont pas revêtu l'aspect de désert. Le Baal HaTourim écrit à cet effet: Pourquoi le verset Tels sont les commandements que l'Eternel donna à Moïse (Lévitique 27:34), est-il suivi de: L'Eternel parla à Moïse dans le désert du Sinaï… (Nombres 1:1)? Pour t'apprendre que celui qui ne se considère pas comme un désert, qui est ouvert à tous, comme la Torah qui est disponible pour tous (Midrach Tan'houma, Vayakhel 8), ne peut pas connaître la Torah et les préceptes divins. Dans le désert, les enfants d'Israël, qui étaient une génération de la Connaissance (Vayikra Rabah 9:1), n'ont pas du tout appris les vertus du désert. C'est pourquoi le Livre porte ce nom.
Au début du chapitre, l'Eternel ordonne de faire le relevé de toute la communauté des enfants d'Israël (Nombres 1:2), de dénombrer chacune des tribus, comme l'explique Rachi (loc. cit.). Trois questions se posent à ce sujet:
1) Pourquoi la Torah s'étend-elle tellement sur les détails du dénombrement des enfants d'Israël?
2) Bamidbar dénombre la tribu de Lévi et s'arrête aux enfants de Kéhath. Elle ne commence à dénombrer les enfants de Guerchon qu'à la sidrah suivante, Nasso. Pourquoi cette interruption et cette division?
3) Pourquoi la Torah revient-elle sur l'âge, depuis l'âge de vingt ans et au-delà… (Nombres 1:3) pour chaque tribu?
Le Saint Or Ha'hayim explique que le Saint, béni soit-Il, voulait faire ressortir la supériorité des enfants de Guerchon sur ceux de la tribu de Kéhath qui portaient l'arche, tâche d'un caractère très saint (cf. Nombres 4:4). Quant à la tribu de Merari, le verset ne s'intéresse qu'à leur nombre; il ne souligne pas leur (supériorité sur d'autres) ascendance sur autrui.
Le Rambam et le Zohar (II, 82a) enseignent que les mitsvoth ont pour but d'enseigner à l'homme comment livrer combat au mauvais penchant; elles lui indiquent la voie à suivre, et les actions qu'il doit entreprendre à cet effet. Que vise donc Dieu quand Il ordonne de faire le relevé de la communauté des enfants d'Israël? Nous savons bien que le Saint, béni soit-Il, détermine le nombre des étoiles, à elles toutes, Il attribue des noms (Psaumes 147:4); Il donne leur pâture aux bêtes, aux petits des corbeaux qui la réclament (ibid. 9). Comment ne s'intéresserait-Il pas alors aux enfants d'Israël, et ne les compterait-Il pas à chaque occasion pour voir qui a trébuché, qui manque, etc. Le Midrach (Bamidbar Rabah 21:8; Tan'houma, Pin'has 4) compare le Saint, béni soit-Il, à un berger qui compte son troupeau après qu'il eût été attaqué par des loups. L'Eternel fait régulièrement le recensement des enfants d'Israël pour savoir qui d'entre eux a succombé aux forces du mal, à Dieu ne plaise, et qui est resté saint.
Le Saint, béni soit-Il, montre l'intérêt qu'Il porte aux enfants de la tribu de Guerchon, et les incite à légarech (expulser) le mauvais penchant de leur cœur. Si le verset revient chaque fois sur l'âge (vingt ans et au-delà), c'est pour mettre en application la locution à vingt ans, il faut lirdof (pourchasser) (Avoth 5:24) le mauvais penchant et chercher à l'éliminer: on arrive ainsi à s'élever et à s'attacher à Dieu. Si les enfants d'Israël se considèrent comme un désert, ils Me construiront un sanctuaire, et Je résiderai au milieu d'eux (Exode 25:8).
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